Chapitre 22

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Ce matin là, je me réveillais tranquillement grâce à la fraîche lueur du soleil. Je repoussais la couette sur mes hanches, et étirai mes bras au dessus de ma tête en baillant tranquillement. Ce geste me rappela aussitôt ma blessure, qui était encore quelque peu douloureuse. Sans vraiment bouger de ma position, je tirai mon tee-shirt vers le haut, et décollais doucement le pansement pour observer ma cicatrice. Elle n'était pas massive: elle s'étendait sur 5cm approximativement, à coté de mon nombril. Consciente que de l'observer n'allait en aucun cas me soigner, je décidais de recoller le morceau de coton qui la protégeait, et de me lever pour aller prendre mon petit-déjeuner.

Une fois en bas, j'attrapais la poignée du frigo pour en sortir une brique de lait et du jus d'orange. Je claquais la porte et appuyais sur le petit bouton de la machine à café pour qu'elle commence à fonctionner. Je me dirigeais ensuite vers le placard, d'où j'attrapais le paquet de pain de mie et du nutella que je commençais à tartiner. Le petit déjeuner des champions.

Une fois tout mon attirail préparé, je mis le tout sur un plateau, et me posais devant la télévision. Nous étions Dimanche, personne n'était réveillé; j'étais tranquille.

J'appuyais sur le petit bouton rouge de la télécommande et commençais à zapper les chaines. Je tombais sur une série de dessins animés qui allaient faire l'affaire, et commençais à avaler mon repas.

Cela faisait une petite heure que j'étais installée, quand j'entendis ma mère arriver. Elle marcha jusqu'à moi et se pencha de derrière le canapé pour déposer un bisou sur mon front, puis partit préparer à manger pour elle et mon père. Une fois la machine à café en route, elle revint me poser quelques questions:

"- Comment ça va ma chérie ? Bien dormi ?

- Ça va, ça va. Et toi maman?

- J'ai bien dormi. Tu as encore mal ?

- Non, plus trop. Seulement quand je tends mes bras.

- C'est une bonne nouvelle. Ça ne devrait plus durer trop longtemps maintenant. Tu devrais en être débarassée après.

- Oui. Enfin, j'aurai toujours cette cicatrice.

- Oui, mais l'important -"

Je la coupais.

- L'important c'est que je sois en vie. Je sais, maman. Je sais. "

Je savais que lui répondre était certainement mal venu, mais j'en avais tellement marre de l'entendre me répéter qu'il fallait que je me sente chanceuse simplement parce que j'étais en vie.

Après ma remarque, elle leva au ciel, et réduisit la distance qui nous séparait en marchant.

"- Je ne comprends pas ton aggressivité, Elsa. J'essaie seulement de t'aider.

- Je sais maman, c'est juste que...

- C'est juste que quoi ? Je ne sais rien de ce qui t'es arrivé. Rien. Et puis ce que tu m'as dit à l'hopital, ça ne tourne pas rond dans ma tête. J'ai peur pour toi, parce que j'ai l'impression que tu me caches quelque chose et que il va t'arriver du mal. Alors excuse moi de me soucier de toi.

- Je suis désolée, maman. Mais je n'ai rien d'autre à dire sur ce qui m'est arrivé. Je suis désolée si tu as peur, parce que mon intention n'est en aucun cas de te faire du mal. Pardon, maman. "

Je serrais mes bras autour d'elle. Lui mentir devenait de plus en plus compliqué.

Comme la cafetière avait fini son travail, elle se leva du canapé, et se dirigea vers la cuisine d'oé elle attrapa des tasses, les remplit, et, suivant mon exemple, stocka tout sur un plateau qu'elle emmena dans sa chambre.

ManoushOù les histoires vivent. Découvrez maintenant