Chapitre 11

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Le lendemain, je me réveillais tranquillement dans ma chambre. J'attrapais mon téléphone : 1 Message reçu. Je déverrouillais le petit appareil, et lu un texto de Prude, qui voulait qu'on s'appelle dans la journée. Il est vrai qu'avec l'arrivée d'Ernesto, je l'avais un peu laissée tomber... Mais j'étais heureuse qu'elle ne m'en tienne pas rigueur, et je l'appelais aussitôt pour prendre de ses nouvelles.

"- Allô, Prude ?

- Hey, El, comment tu vas ?

- Bien, bien... Et toi ?

- Ça roule. Tu m'as envoyé un texto pour qu'on s'appelle, tout va bien ?

- Oui, oui, je voulais juste savoir comment ça allait, avec Ernesto, depuis que tu as rencontré sa famille, et puis, peut être qu'on pourrait se voir dans la semaine ? Genre... Aller au ciné regarder un film d'amour où je vais pleurer pendant tout le truc, et manger un yaourt glacé ensuite ?

- Haha, on ne change pas les vieilles habitudes ! Ça va avec Ernesto, on se voit beaucoup et il s'ouvre de plus en plus avec moi ! Et pour le ciné, je suis carrément pour. On se retrouve samedi ?

- Ça marche. Bon, on parlera de tout ça là bas alors. À samedi, El !

- À samedi, Prude. Bisous "

Mon téléphone fit un petit bip pour me signifier que j'avais raccroché. Je me levais doucement pour aller prendre mon petit déjeuner, quand j'entendis frapper sur la porte de mon balcon. Derrière les rideaux blancs se tenait une silhouette que je ne pouvais discerner. Je tournais la petite poignée vers la droite, et jetais un œil à ce qui se trouvait dehors. Ernesto se tenait debout, tranquillement.

"- Mais qu'est ce que tu fais là ? T'es fou ? Mes parents pourraient te voir Ernesto !

- Shhhh, du calme princesse. Ils ne peuvent pas nous entendre, on est au premier. Et puis, ton père était tranquillement entrain de lire son journal quand je suis passé alors, t'inquiètes pas.

- Bon... Entre. "

Je me poussais pour le laisser entrer, et passais derrière lui.

"- Pourquoi t'es venu ?

- Ça te fait pas plaisir de me voir, princesse ?

-Si, si je... " Je me penchais pour l'embrasser. " C'est juste que j'ai peur... De mes parents.

- Je ne vais pas rester longtemps princesse. J'ai une surprise pour toi.

- Ah bon ? " mon sourire était de retour.

"- Tu m'as dit y'a un moment que t'aimas bien Coldplay. Alors... Comme ils passent en ville, je me suis dit que j'allais t'emmener. "

Je portais mes mains devant ma bouche. Je n'avais pas le droit d'aller aux concerts parce que mon père trouvait ça trop dangereux. J'aurais pu y aller avec Prudence, mais je pense que deux filles toutes seules dans la foule... Ça aurait pu mal tourner. J'étais épatée. J'avais terriblement envie d'y aller avec lui.

"- T'es le meilleur, Ernesto ! "

Je lui sautais dans les bras. Je ne pouvais pas retenir mon contentement.

" Alors... C'est quand ?

-Ce soir. " Il sourit et déposa un baiser sur mon front. Je le regardais partir par la porte de mon balcon, bouche bée.

"- Sois prête pour 19h30, princesse ! "

Il disparut comme un coup de vent. Je souriais un grand coup, et me mit à trépigner comme une petite fille. J'étais si heureuse à l'idée de partager ce moment avec lui.

***

Je jetais un coup d'œil à ma montre : 19h 25. Juste le temps d'attraper un petit foulard, et de partir vers la petite ruelle où le pick-up d'Ernesto m'attendait. J'avais revêtu un jean bleu foncé que j'avais retroussé aux chevilles comme à mon habitude, et un tee-shirt gris assez large au col danseuse. Mes cheveux étaient attachés dans une tresse, et mes converses blanches étaient nouées à mes pieds.

En sortant, je déposais un bisou sur la joue de ma mère et lui soufflais un prétexte de sortie comme je faisais d'habitude.

Je retrouvais Ernesto quelques rues plus loin. Mon sourire s'étendait jusqu'à mes oreilles.

"-Hello !

- Salut princesse. Prête?

- Prête ! J'ai amené de quoi réviser.

- Réviser ? "

Je faisais avaler un disque de Coldplay à la radio d'Ernesto.

Pendant tout le trajet, on souriait, on chantait, on jouait l'un avec l'autre. Entre deux chansons, il me faisait rire, et je le faisais sourire.

En arrivant au stade, il encastra la voiture dans une petite place de parking, et nous sortîmes faire la queue qui me paraissait interminable. Mais ça ne me dérangeait pas. J'étais avec lui, et c'est tout ce qui comptait.

Après avoir montré le contenu de mon sac à un vigile, je pris Ernesto par la main, et l'entrainais à travers la foule pour arriver juste devant. Nous étions si proches de la scène que je pense que si le chanteur du groupe avait remué ses mains, j'aurais pu en sentir le courant d'air.

Après deux premières parties qui étaient franchement moyennes, le concert débutait. La première chanson était Viva la vida. Je reprenais à plein poumons les refrains avec Ernesto, qui semblait s'amuser autant que moi. L'ambiance était électrique. Les gens dansaient, chantaient, criaient, et applaudissaient. La voix du chanteur voyageait dans les airs, rendant tous les fans du groupe euphorique. Et puis, un gros problème survint. La sono eut un faux contact. Et la pluie se mit à tomber en trombes. Mais la météo n'allait pas nous arrêter. Devant le désarroi des musiciens, le public commença à reprendre les paroles de Paradise. Peu à peu, le guitariste se mit à nous accompagner. Le batteur, qui lui n'avait besoin d'aucun appareil électronique envoya un rythme. Et la chanson repartait. Le moment était magique.

Aussi, quand le concert toucha à sa fin, tout le monde repartait des rêves plein la tête et des étoiles plein les yeux.

"- Tu m'attends là, je vais passer aux toilettes" je posais un bisou sur ses lèvres, et me dirigeais vers l'endroit propice à ce que je voulais faire.

"Oh, et, Ernesto?

-Oui?

- C'était génial. Je t'aime

- Je t'aime aussi, El."

J'entrais dans les toilettes, et après une attente de quelques secondes, j'entrais dans une petite cabine et en ressortai quelques secondes plus tard. Je le lavais les mains et donnais un rapide coup d'oeil à la tête que j'avais.

"-Bon, ça va." pensais-je.

Je ressortais, tranquillement. J'avais toujours des papillons dans le ventre à l'idée du concert, et d'Ernesto.

J'avais hâte de vivre encore un e multitude de moments simples et heureux avec lui.

Dehors, dans la foule, je cherchais Ernesto du regard. En ne le voyant pas, je m'arrêtais pour décrocher mon téléphone. Il tombait sur la messagerie directement. Bizarre.

Et puis, tout à coup, je vis une ombre qui m'était familière courir vers moi.

"- El, El!!!" 

C'était Matt, qui m'interpellait. Surprise de sa présence ici, je sentis une vague de frissons me parcourir.

- Matt? Ernesto, il est où ?

- Il est parti, El. " Il essayait de rattraper son souffle. "Ils l'ont enlevé. La bande de Marcus. Ils l'ont enlevé pour se venger du couteau. Et parce que c'est le cerveau de nos opérations et je - Je suis désolé, El." 

Il s'avança pour me serrer dans ses bras. Mon visage s'emplissait de larmes au fur et à mesure que ses paroles se déroulaient. Je pleurais tellement que j'en avais mal à la tête. J'avais l'impression qu'on avait arraché mes entrailles.

ManoushOù les histoires vivent. Découvrez maintenant