Thirteen

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Vendredi 23 novembre 2018, 9h02.

Cela faisait maintenant trois longues minutes que j'étais coincée. Ses yeux me traversaient complètement, ils examinaient les moindres détails de mon visage. Comment expliquer cela si quelqu'un entrait dans la pièce ? Il ne bougeait pas et je n'osais absolument pas parler. J'étais VRAIMENT coincée. Je devais, en plus de ça, virer au rouge depuis que nous étions dans cette situation délicate, mon cœur battait la chamade, le sien aussi. Je le sentais. Il devait y avoir cinq centimètres d'écart entre nos visages.
  - Mingi... Tu m'écrases là, chuchotai-je en improvisant totalement cette phrase qui peut-être le ferait revenir sur terre.
J'avais fermé les yeux, ne sachant pas où regarder. Il fallait que je cesse de me mentir, Mingi était vraiment beau. Le voir de si près me confirmait qu'il l'était. Bref, stop. Je devais me reprendre. Le mot PANIQUE était celui qui résumait le mieux la situation actuelle, en tout cas, pour moi. Je n'avais jamais été aussi proche de quelqu'un auparavant... Lui, si.
  - Pourquoi tu fermes les yeux ? Tu veux que je t'embrasse ? s'amusa-t-il.
J'ouvris les yeux d'un coup, les sourcils froncés. Il tentait vraiment tout, il se sentait confiant tout à coup. Peut-être avait-il oublié nos précédents messages. Moi non.
  - Sérieusement, tu veux qu'on se batte ? J'ai le genou à l'endroit propice pour te faire regretter d'avoir dit ça, dis-je d'un ton sérieux mais taquin, ne voulant pas paraître tyrannique.
Je l'entendis rire et bouger pour s'asseoir à coté de moi, en faisant attention à ne pas me faire mal. Je pouvais enfin me positionner correctement sur le lit. Mon coeur ne ralentissait pas, j'avais l'impression d'avoir 16 ans.

Quelques minutes passèrent sans qu'il ne dise quoi que ce soit. Bizarrement, ce silence n'était pas gênant, je n'étais pas mal à l'aise.
   - Désolé, je sais que je ne dois pas te faire bonne impression depuis ce que tu as vu au club. Je sais que tu n'es pas jalouse. J'ai dit ça car je voulais détendre l'atmosphère, m'avoua-t-il en se coiffant d'une main.
   - Non, ça va. Après tout, je n'ai rien à te dire, j'ai juste réagi d'une façon qui me paraissait logique, enfin... Tu vois, je te vois faire ça pour au final venir me parler, je me disais que tu voulais te faire plusieurs filles à la fois, dis-je d'un ton serein en glissant ma jambe fragile sur le lit.
   - Comme je te l'ai dit, je voulais m'en débarrasser, évidemment ce n'était pas la bonne manière mais l'alcool ne m'aidait pas. Je ne suis pas ce genre de personne, me rassura-t-il.
Sur ces paroles, il se leva et me couvrit grâce à la couverture posée sur mon lit, puis me prépara les médicaments que l'infirmière m'avait gentiment donnée.
   - Prends ça tout de suite, me conseilla-t-il. J'y vais, je suis déjà en retard, comme d'habitude...
Il fila si vite que je n'eus pas le temps de le remercier, j'avalai donc les quelques cachets déposés près de mon lit.
Un sourire apparut sur mon visage, pensant à l'aide qu'il m'avait donnée et à l'honnêteté dont il a fait preuve. Cela me surprenait également de sourire à cause de lui. En fait, c'était vraiment bizarre, comme rencontre. Cette semaine avait vraiment été riche en émotions et surtout... Atypique.
En quelques jours, j'avais rencontré deux nouvelles personnes qui semblaient se haïr, deux personnes chères à mon coeur étaient de retour, je m'étais faite agresser et blessée la cheville. Tout ça, en sept jours. Tout ça, depuis que j'ai rencontré Mingi.
Il est vrai que cette rencontre était bizarre. Le contexte en lui-même l'était. Je croise un type qui me regarde dans un club sans m'aborder, qui se trouve être un nouvel étudiant de ma promo, qui me contacte et m'aide à me sortir de toutes les situations délicates que j'ai pu rencontrer ces derniers jours. Il était non seulement le déclencheur de tout ce désordre, mais aussi celui qui m'en sortait sans même que je l'appelle à l'aide...
Sur ces réflexions, je m'endormis tant j'avais sommeil depuis mon retour à l'université. J'étais épuisée de la veille, et les anti-douleurs m'avaient vraiment assommée.
Ce que je ne savais pas durant mon sommeil, c'est que Seonghwa était venu à la demande de Jiyeon pour récupérer la trousse qu'elle avait oubliée... Quelle cruche. Me voyant endormie, il m'avait davantage couverte pour ne pas que je tombe plus malade. Il s'était probablement questionné quant à la présence de béquilles près de mon lit, d'où le mot qu'il avait laissé sur mon bureau.

   « Je suis passé à la demande de Jiyeon. Je ne t'ai pas réveillée car tu dormais si bien mais, pourquoi est-ce que tu as des béquilles ? Fais-le moi savoir à ton réveil, Sun. »

Il ne l'avait pas signé, mais je savais que c'était lui grâce au surnom qu'il me donnait depuis des années, et au petit soleil qu'il avait dessiné à côté.

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