Thirty-Eight

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Mardi 4 décembre 2018, 12h20.

Je n'avais pratiquement pas fermé l'œil de la nuit. J'avais dû dormir deux voire trois heures maximum, tant j'étais bouleversée.
Seonghwa était l'équivalent de Jiyeon, je pouvais toujours compter sur lui et notre amitié était sincère. Ça n'aurait jamais dû aller plus loin... Résultat, il me détestait.
Depuis environ 9h, Jiyeon était partie tout comme le reste des étudiants pour une visite dans des villes voisines. Moi, j'étais couchée et je ne bougeais pas. Je n'avais rien avalé depuis mon dîner de la veille et honnêtement, je n'avais presque pas faim. J'étais surtout triste et j'allais l'être jusqu'à ce que cette situation soit arrangée. Heureusement, je pouvais compter sur Jiyeon et San. Ce dernier était passé me voir avant leur départ et m'avait réconfortée d'une manière si gentille... Je ne méritais pas tout ça. J'espérais sincèrement que Seonghwa se sentait bien après tout ça. Même si je savais que non. En plus de ça, il m'avait supprimée de tous les réseaux sociaux que l'on avait en commun. J'avais même tenté de lui envoyer un message : sans succès. D'après San, il n'avait jamais été aussi en colère et avait besoin de temps. Ça promettait...

Tout à coup, quelqu'un toqua à la porte de ma chambre. Était-ce les femmes de ménage ? Sans doute. Par respect pour ces femmes au travail difficile, je me levai pour leur ouvrir la porte. Décidément, j'avais une sale mine, mon reflet dans le miroir me fit presque sursauter.
En ouvrant, je vis Mingi, un sachet à la main. Qu'est-ce qu'il faisait là ?
   - Mais, tu n'es pas avec les autres ? dis-je d'une petite voix.
   - J'ai croisé Jiyeon ce matin, elle m'a dit que tu ne venais pas, m'expliqua-t-il. Je suis resté, j'ai acheté à manger et je vais te tenir compagnie.
Oh non, c'était adorable. J'avais envie de pleurer en entendant ces petits mots. Il était tellement réconfortant.
   - Tu n'étais pas obligé de laisser tomber la sortie d'aujourd'hui pour moi... répondis-je en le laissant tout de même entrer. Merci beaucoup Mingi.
Il me fit un sourire et déposa sur la table son paquet dont s'échappait une odeur douce et sucrée. Il en sortit des muffins et des chocolats chauds.
   - Tu aimes tant le chocolat chaud, dis-je en refermant la porte.
   - Oui, beaucoup, dit-il après avoir avalé une gorgée de sa boisson. Prends, j'en ai apporté un pour toi.
Je lui fis un sourire en attrapant le gobelet de chocolat, puis je m'installai de nouveau dans mon lit. Avant qu'il ne fasse son apparition, je ne savais pas que j'avais besoin de lui en ce moment même. Rien que le fait de sentir sa présence près de moi me réconfortait et me rendait moins triste.
   - Je peux ? demanda-t-il en s'approchant de mon lit.
Je m'écartai alors, lui laissant de l'espace pour qu'il prenne place à côté de moi. Ce qu'il fit, son gobelet à la main. Ce lit était grand et pouvait nous supporter tous les deux. Je ne me l'avouais pas, mais j'étais heureuse qu'il ait pris cette initiative.
   - Jiyeon t'a dit quelque chose ce matin ? demandai-je timidement.
   - Non, juste de prendre soin de toi, répondît-il franchement.
   - Les professeurs ne t'ont rien dit ? m'inquiétai-je alors.
   - Non, ne t'en fais pas. Mes amis non plus, ils n'en savent rien et pensent que je suis affaibli à cause du froid.
J'étais alors rassurée. Après tout, il les avait tous sûrement croisés ce matin, pensant partir comme les autres. Instinctivement, je posai ma tête sur son épaule. Si on m'avait dit que j'allais me retrouver dans ce pétrin quelques semaines auparavant, j'aurais dit à cette personne qu'elle avait une imagination débordante.
   - Je suis désolé, pour mes actes et mes paroles, je ne voulais pas que tu en arrives là, déclara Mingi en s'installant plus confortablement.
   - Ce n'est pas de ta faute, mais de la mienne, le rassurai-je en me redressant une seconde fois pour boire quelques gorgées de ma boisson chaude. Cela me fit beaucoup de bien.
Je posai ce gobelet sur la table de chevet à côté de mon lit, puis m'allongeai confortablement sur ce matelas divinement moelleux, la couverture remontée jusqu'au cou. Je ne lui tournais pas le dos, mais j'avais fermé les yeux pour tenter de m'endormir encore un petit peu.
   - Je suis prêt, déclara Mingi.
De quoi est-ce qu'il parlait ?
   - Prêt à ? demandai-je alors.
Il s'allongea à son tour et me fit face, son visage étant fortement rapproché du mien. J'entrouvris les yeux quelques secondes, pour les refermer aussitôt. Je ne voulais pas rougir.
   - À te raconter la raison pour laquelle je déteste Wooyoung, déclara-t-il.
Oh. C'était inattendu. Mais j'allais l'écouter.
   - Tu en es sûr ? le questionnai-je.
D'un signe de la tête, il me fit comprendre qu'il l'était.
   - Je t'écoute, lui chuchotai-je, les yeux fermés.
Je le sentais sourire, puis il prit une profonde inspiration.
   - Comme tu t'en doutes, Wooyoung et moi avions été amis par le passé. Je l'ai rencontré lorsque j'étais petit, et nous avons passé la plupart de notre enfance tous les deux, m'expliqua-t-il.

별빛 아래서 | ateez Où les histoires vivent. Découvrez maintenant