Mardi 4 décembre 2018, 18h46.
Après les explications de Mingi concernant son ancienne amitié avec Wooyoung, nous nous étions endormis l'un contre l'autre. Je n'avais pas posé de questions et je ne l'avais pas forcé à m'en dire plus. Il avait beaucoup pleuré, mais j'avais miraculeusement réussi à le réconforter. Je m'étais rendue compte que Mingi était vraiment quelqu'un de sensible, de fragile et de très précieux. Je tenais vraiment à lui de manière sincère. Je ne voulais pas le blesser alors qu'il souffrait encore et souffrirait toujours de la perte de son frère. Perdre quelqu'un d'autre lui briserait le coeur. En un sens, je pouvais concevoir ce qu'il ressentait. C'était pour cette raison qu'il était très protecteur, et qu'il faisait toujours attention à moi. Et je comprenais mieux pourquoi il avait osé venir me parler : il s'était fait une promesse. J'allais l'aider à ne pas regretter d'avoir fait ce choix. Je ne voyais pourtant pas ce qui avait pu l'attirer chez moi, ce qui l'avait poussé à se promettre une telle chose. Mais j'allais l'aider à aller mieux.
Quelques minutes après mon réveil, j'attrapai mon portable pour consulter mes notifications : trois messages. C'était Jiyeon.
@parkjiyeon : « j'espère que ça va, nous on s'amuse, Seonghwa est toujours aussi fermé et froid depuis qu'il vous a surpris... mais bon »
« on rentre à l'heure pour manger au fait, descends manger toi aussi, tu en as besoin »
« ps : j'ai croisé Mingi ce matin, si tout va bien il est passé te voir ? tu me raconteras »
C'était gentil de sa part de me tenir au courant, alors je décidai de lui répondre.
@_sunhilee : « salut, j'ai dormi toute la journée et oui, Mingi est venu me voir, il est toujours là d'ailleurs, j'espère que tu as passé une bonne journée ! on se voit tout à l'heure, quand tu seras rentrée »
Suite à ce message, je reposai mon portable et décidai de réveiller Mingi pour aller manger un morceau au réfectoire de l'hôtel.
- Mingi... Réveille-toi, on va aller manger, d'accord ? chuchotai-je en le secouant délicatement après m'être redressée.
Il bougea légèrement, et ouvrit enfin les yeux. Ils étaient rouges et gonflés, tant il avait pleuré. Il s'était complètement ouvert à moi et n'avait laissé aucun filtre : il n'avait pas eu peur de pleurer devant moi ou de laisser transparaître ses émotions. Cela me touchait vraiment.
Il m'adressa un sourire radieux, et me tira contre lui pour que je me blottisse quelques minutes encore. Ce que je fis, sans contester.
- Encore quelques minutes, ensuite on descend manger, tu veux bien ?
Je ne répondis rien et me contentai de le serrer davantage contre moi. Je ne le prenais pas en pitié, jamais. En fait, j'avais enfin réalisé sa valeur, j'avais réalisé sa place dans ma vie. Il était très important pour moi, j'étais très attachée à lui. Même seulement quelques semaines après notre rencontre. Pourquoi je m'étais attachée aussi vite ? La raison était simple. Il était sincère, touchant, honnête. Moi qui ne m'intéressais pas à l'amour, j'étais désormais en plein dedans. Peut-être qu'en me voyant ce soir là, au club, Mingi avait ressenti toutes ces choses ? Lorsque j'étais près de lui, j'avais toujours cette chaleur et ces sensations étranges au creux de mon ventre. Bizarrement, ça me plaisait.
Soudain, il se redressa après m'avoir lâchée, puis me regarda d'un air endormi.
- Merci de m'avoir écouté, te dire tout ça m'a fait beaucoup de bien, me dit-il d'un ton doux.
- Ne t'en fais pas, je le garderai pour moi, répondis-je en posant ma main sur son épaule.
Il la recouvra de la sienne quelques secondes et se leva pour se recoiffer de quelques coups de main. J'étais fébrile.
- On y va ? proposa-t-il.
- Laisse-moi juste enfiler un truc décent, et ce sera bon, suggérai-je en regardant la façon dont j'étais vêtue.
Un pyjama ringard, les cheveux à l'envers et le visage pâle. Je me fichais des regards, mais là... Il me sourit et me laissa vaquer à mes préparations de dernières minutes. Suite à cela, je m'enfermai dans la salle de bains pour me vêtir de vêtements convenables et ne pas paraître folle auprès des autres. Cela ne prit que quelques minutes à peine, juste assez pour enfiler un jean, un pull et pour me coiffer d'un coup de brosse à cheveux. Et évidemment, nous avions pris nos manteaux. Le temps de descendre au réfectoire était suffisant pour finir gelés.
