[ 12 ]

1.2K 60 9
                                    

Hermione nous avait amené à la bibliothèque et s'était empressée de chercher un livre sans rien nous dire. Alors Ron l'avait aidé à chercher tout en lui tirant les vers du nez.

N'ayant rien à faire durant ce laps de temps, j'avais pris un livre sur une étagère et j'avais commencé à livre, sans grande conviction.
Je sentis soudainement une présence à mes côtés, pas la peine pour moi de lever les yeux puisque je savais de qui il s'agissait.
Et, si je n'étais pas très concentré sur ma lecture avant son arrivée, sentir ses yeux sur moi m'avait fait complètement oublier que je tenais un livre entre mes mains.

— Dis? On peut parler?

— Tais-toi, je me concentre. Ordonnais-je d'un voix las.

— Ça attendra.

Il prit le livre et le rangea au pif sur une étagère installé juste derrière nous.
Je levais finalement les yeux vers lui, prête à déchaîner ma colère sur cet imbécile.

— C'est quoi ton problème?

— Bah tiens, lâcha Harry, je me posais exactement la même question.

J'haussais les sourcils, faisant mine de ne rien comprendre.

— Tu m'ignores, tu me regardes et me parles mal. Alors que j'ai rien fait.

— Oui, ricanais-je, c'est bien ce que je te reproche; tu n'as rien fait.

Je voyais dans son regard qu'il était réellement perdu, et qu'il ne comprenait rien à rien. Alors dans un élan de peine, je sortis un bout de parchemin froissé de mon sac.

— Qu'est-ce que c'est?

— Une lettre. La dernière que je t'ai écrite pendant les vacances.

Je l'ouvris méticuleusement et au lieu de la donner au Gryffondor, je décidai de la lire :

— Cher Harry. Tout mon monde s'effondre. Et vu ta situation familiale, j'ai pensé que tu étais le seul à pouvoir le comprendre. J'ai appris récemment que j'ai été adopté, et tout mon univers c'est briser. Mon père m'ignore, Drago m'ignore. Et ma mère tente tant bien que mal de reconstruire de nouveaux liens, bien que je sais que plus rien ne sera comme avant. Nous sommes au mois presque en septembre, et je n'ai pas eut le courage de t'écrire avant, pensant que tu étais occupé. J'ai, cependant passé le mois d'août à t'écrire, et tu n'as jamais répondu à une de mes lettres. Et j'ai l'impression de devenir folle parce que...

Je m'arrêtais afin d'inspirer un bon coup. Mais je me doutais que le ton de ma voix qui s'était soudainement brisé m'avait trahis.

— Parce que je n'ai plus personne à qui me confier, poursuivis-je.

Je sentais le regard pesant de Harry sur moi.
Voilà pourquoi je préférais annoncer ces choses là par papier plutôt que face à face. À cause des regards constant qui pesaient sur moi et qui me déstabilisaient plus qu'autre chose. Je haïssais recevoir la pitié des gens. Moi et moi seule pouvait prendre les gens par pitié. C'était dans l'ordre des choses.

— J'en ai parlé à Ron, Hermione et Astoria. Mais je reste convaincue que si je t'en avais parlé en premier les choses auraient été différents. J'ai l'impression de n'avoir plus personne. Où tu es? Pourquoi est-ce que tu ne veux plus me parler? On était censé s'écrire...

Je pliais la lettre en un soupire.

— Tu me manques, Tiana. Finis-je.

Je replaçais le bout de papier dans mon sac sans même adresser le moindre regard au brun. Et je profitais d'être de dos pour essuyer discrètement les larmes qui perlaient mes yeux.

Tiana Jedusor Et La Chambre Des SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant