Partie 25

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La porte refermée, l'homme se détend sans pour autant changer de position.

-Mon nom est Alcide Kforth. M'annonce-t-il en s'inclinant cérémonieusement.

-Lune, Lune Prunelt. Fis-je en souriant et en lui faisant un petit signe de la main.

-Mademoiselle ! S'exclame-t-il, scandalisé. Vos manières sont déplorables ! Continue-t-il, les yeux écarquillés. Et dire qu'ils ne me donnent que quatre jours.

-Vous êtes professeur, mais professeur de quoi ? Osais-je demander.

-Professeur d'étiquette, de bonne manière, de savoir être, de danse, et de tout ce qu'une princesse doit savoir pour être digne de son rang, de son statut royale !

-Je suppose que nous devrions commencer maintenant.

-Exactement ! Pour débuter, je veux que vous vous teniez correctement.

Je me redresse alors, lève le menton, prend un visage calme et impassible, serre les chevilles, pose mes bras sur mon bassin et me gaine. Les yeux d'Alcide se mettent à luire et un minuscule sourire s'immisce sur son visage.

-Mademoiselle ! Je suis finalement impressionné. J'avouerais ne pas vous penser si distinguée. Encore faudrait-il que... Oui. Redressez encore votre tête et portez un léger sourire sur vos lèvres. Voilà, c'est parfait. Vous devez constamment vous tenir de cette façon. Maintenant, je veux que vous marchiez en ligne droite.

Je me mets alors en action. Même si je me trouve ridicule, or je ne souhaite pas lui apporter de problèmes, Percy l'ayant menacé devant moi.

-Ça ne va pas du tout ! S'écrit-il à mon troisième pas. Vous êtes lourde, changez cela ! Vous ne devez pas marcher pas, mais flotter, glissez sur le sol ! Nous devons avoir l'impression que jamais vous ne le touchez. Non ! Pas comme ça ! Ne levez pas les pieds si haut, nous ne devons pas entendre ne serais-ce qu'un bruit, je veux de la souplesse ! Et pas que dans vos pieds, vos hanches doivent onduler. Ne soyez pas un légume mou, je vous en pris. Conclus-t-il en faisant une magnifique illustration de ce qu'est un légume mou. C'est mieux, mais soyez encore plus légère, ma chère.

Délicatement, il me prend la main droite et pose son autre main sur ma hanche. Il m'accompagne en me forçant à être aussi légère qu'une plume.

-Continuez seule. Fit-il en me lâchant et en me scrutant d'un œil d'aigle. Imaginez maintenant que vous rencontriez une jeune femme que vous ne connaissez pas, comment réagiriez-vous ?

Je m'arrête alors, exécute une révérence puis la salut.

-Mademoiselle, enchanté de vous rencontrer.

-Ne vous inclinez pas si bas, vous êtes la Constellation, se sont aux autres de s'incliner autant. Vos paroles sont justes, cependant, vous devez davantage sourire. Recommencez. Mieux, or, vos mains ne sont pas très gracieuses, forcez vous à être une princesse digne de ce nom, n'oubliez pas que vous devez montrer l'exemple.

Montrez l'exemple ? Encore ? « Je ne suis pas un exemple à suivre. » hurlais-je dans ma tête. La preuves : mes mains ne sont pas celles d'une danseuse ou d'une fille gracieuse. Rien en moi ne l'es. Je me canalise à fond, mais en réalité, je suis comme mes mains : naturelles et brutes.

-Ce n'est toujours pas ça ! Recommencez ! Encore. Encore. Encore. Encore. Répète-t-il des dizaines de fois sans que je ne parvienne à changer. Nous allons essayer autre chose.

Alcide s'approche de moi et fait des sortes des moulinets en infini avec ses mains. Je l'imite alors, les doigts droits, sans souplesse. Puis, plus je répète ce mouvement, et plus mes poignets s'assouplissent. Puis, c'est autour de mes doigts de se prêter au jeu et de devenir souple.

Le Croissant de Lune - Livre II Impacte CosmiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant