Partie 38

4 2 0
                                    

Tremblante, j'entre. Allongé, le regard perdu dans le vide du plafond, pâle et amaigrit, il ne se mouve pas. Je sens mon cœur s'affoler et mes yeux rougir. Je ne sais quoi faire, alors j'avance, tentant de contrôler au mieux mon corps et les soubresauts de mon cœur.

-Tu daignes enfin ouvrir les yeux, Aurore ! Me moquais-je gentiment.

-Bonjour. Murmure-t-il en souriant. Oui, je crois que j'ai suffisamment fait attendre la demoiselle qui se trouve devant moi.

-Plus sérieusement...

-Je vais bien, ne t'en inquiète pas. Me coupe-t-il.

-Dans ce cas, dit moi ce qui ne va pas.

-Au moins, quand je ne vivais pas (A ses mots, je me tends : il vivait.) je ne pensais pas à ma famille. Ils me manquent d'autant plus maintenant. Depuis combien de temps sommes nous ici ?

-Ici, dans cette domusvivus ? ou ici, sur Minoire ?

-Les deux.

-Nous sommes arrivés dans cette domusvivus il y a quatorze jours et nous avons été absorbé par le Portail il y a environ six mois. Ce qui correspond à trois mois pour nos familles.

-Et j'ai été mort la moitié du temps. Soupire-t-il.

-Tu n'étais pas mort. Cris-je. Tu. N'étais. Pas. Mort. Compris ?

-Pourquoi tu t'énerves ?

-Parce que cette idée m'est totalement insupportable, voilà tout.

-Désolé.

-C'est moi qui le suis. Si je n'avais pas été stupide, tu n'aurais pas pris de coup et tu n'aurais pas vécu ça.

-Et si on passait à autre chose ?

-Mmh... C'est une bonne idée.

-Alors ?

-Quoi ?

-Tu vas me raconter tout ce que j'ai loupé ? S'exclame-t-il en se redressant.

-Bien sûr. Fis-je en lançant un regard furtive au flanc découvert du garçon.

-Ce n'est pas magnifique, mais bon, je garderais un souvenir de ce voyage. Rit-il en parlant de sa cicatrice.

-J'aurais préféré que tu ramènes autre chose, une pierre par exemple !

-Arrête de tergiverser. Fit-il faussement autoritaire.

-Oui, chef.

Et là commence une nouvelle narration dans laquelle je n'oublie de préciser que l'histoire des ailes. Même mon rêve ; qui, j'en suis sûre, n'en n'était pas un ; à propos d'Andreas et de la Mort, je le lui conte.

-Je me demande quand même comment tu as fait pour te blesser le dos. Se demande Till, enroulé dans son pull.

-Eum... Commençais-je à paniquer. En traversant la vitre, je suppose. Je ne me souviens pas.

-Quel courage tu as eu de faire ça. Je n'aurais jamais pu.

-Si tu avais des pouvoirs, je suis certaine que tu l'aurais fait. Tu es un garçon doublé d'une tête brûlée. Rien ne te ferais peur, et certainement pas un saut comme celui là.

-Lune ? Intervient Arrow. Je pense que tu es désormais capable de reprendre l'entraînement.

-J'arrive. Fis-je avec le sourire.

-Tu t'en vas ?

-Pas longtemps, je te le promets. Et puis, tu nous rejoindras bientôt, lorsque que tu auras récupéré toutes tes facultés physique.

Le Croissant de Lune - Livre II Impacte CosmiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant