Le Croissant de Lune - Livre II Impacte Cosmique

Partie 19

-Pourquoi es-tu intervenu ? Demandais-je à l'insolent, une fois mon entraînement à l'arc débuté.

-Il ne dois pas se sur-estimer, il n'est pas mauvais, mais il est loin d'être excellent.

-Tu n'avais pas à le lui dire de cette manière. Il n'est pas aussi résistant que nous, et il se débrouille d'une manière incroyable.

-Ta perception est totalement erronée, les terriens ont les mêmes capacités physiques et intellectuels que nous, cependant, ils ne les exploitent pas. S'il s'en sort aussi bien que vous ce n'est pas dû à un patrimoine génétique particulier. Et si je puis dire autre chose, il n'arrivera à contrôler son arme qu'en cessant d'être en conflit avec moi.

-Je n'ai pas envie de me battre. Murmurais-je, lasse.

Arrow acquiesce de la tête et fait voler la cible.

« Argh ! » Fini-je par crier.

-J'en ai ras le bol d'échouer.

-Tu tires comme si ta cible était immobile, tu n'arriveras jamais à la toucher, c'est évident. Met toi en face d'elle. Me demande-t-il.

Je me place : de profil, droite et stable. Il pose ses mains sur mon bassin et le pivote légèrement, glisse ses mains sur les miennes. Il m'aide à viser. Il me fait lâcher, la flèche se loger à quelques centimètres du centre.

-Tout ton corps doit être en mouvement, il doit suivre la direction que ton projectile dois avoir. Chercher à trouver le bon rythme avec ta cible. L'erreur à ne pas commettre est de l'attendre et d'essayer d'anticiper son mouvement. Si tu veux vraiment essayer d'anticiper, voit l'ensemble des possibilités et pas la plus rapide ou logique. Les hommes et les animaux n'ont pas des comportements logiques à chaque fois, tes tires ne doivent jamais être des coups de chance.

-C'est plus simple pour toi, tu connais le rythme et le patron du mouvement de la cible.

-Tu veux la mouver pour moi ? Me demande-t-il.

-Pfff... Que je fasse bouger la cible ou pas, tu ne la loupes jamais.

-C'est parce que je me concentre.

Je soupire et réarme l'arc. J'essaie vraiment de mettre en pratique les conseils qu'il me donne, mais j'ai besoin de pratique plus qu'autre chose. Rien n'y fais, je n'ai pas encore trouver l'harmonie avec cette arme, et n'ai toujours pas cette sensibilité du mouvement de la cible. Bref, je la loupe encore. Et c'est un brin agacée que je pars me coucher.

Alors que nous sommes en pause, je cherche du regard Till, mais ne le trouve que loin de nous, caché par les arbres. Il s'entraîne encore, son épée à la main. Je décide d'ajuster mon armure et de me saisir de ma lame. Lorsque je pars, mes amis se lèvent pour aller rassembler les affaires. En silence je me place derrière Till et pique son dos. J'avais pris soin de me recouvrir le visage de traces de terre.

-Vous n'avez rien à faire ici jeune homme. Déclarez immédiatement votre identité ! M'exclamais-je d'une voix rauque et posée.

-Je vous conseille d'enlever votre lame. Sa voix grave résonne, je manque d'exploser de rire.

-Déclarez votre identité immédiatement ! Forçais-je sur ma voix pour la rendre la plus rauque et menaçante possible.

-Je vous aurais prévenu. Grince-t-il entre ses dents

D'un mouvement rapide il se retourne.

Les cheveux attachés et de la terre sur le visage il ne me reconnaît pas. Il me désarçonne immédiatement. Les deux épées dans les mains, il place la première derrière ma nuque et la deuxième sur ma gorge.

-Qui êtes vous ? Ordonne-t-il, le regard menaçant.

-Bouh. Fis-je en déglutissant. C'est Lune. Je lui sourit et enlève la terre sur mon visage d'un revers de manche lent.

-T'es malade ou quoi ? j'étais sur le point de te tuer ! Il enlève les épées de mon cou et les jette au sol.

-Tu sais maintenant que tu es un vrai guerrier ! Lui souris-je.

-Ouais, mais j'ai faillie tuer ma meilleure amie ! Il croise les bras, extrêmement en colère.

-Il va falloir que tu me donnes des cours. Je suis pitoyable avec une épée.

-Demande à ton Archer. Son regard me glace sur place.

-Je préfère m'entraîner avec une personne plus douée.

-Mais moi non.

Je m'approche, il recule.

Viens, on va marcher. Lui proposais-je en lui rendant son arme.

Je l'entraîne de force dans la forêt. De loin, Amandine me fait un clin d'œil et Arrow, assis sur une branche, fronce les sourcils.

-Je voulais m'excuser. Commençais-je.

-Pourquoi ? Demande-t-il par pur habitude tout en dénouant les liens de son armure.

-Pour t'avoir laisser ces derniers jours. Ce n'est pas comme cela qu'une vraie amie doit se comporter. Sans compter que je suis partie en te laissant seul.

Nous nous arrêtons, il pose son armure au sol.

-Tu es la plus parfaite des amies. Tu es comme tout le monde : tu as tes défauts. Ce n'est pas moi qui vais dire le contraire.

-De quoi parles-tu ?

-Je suis banal, je n'ai aucune particularité. C'est normal que tu préfères un garçon aux capacités exceptionnelles.

-Tu n'as pas besoin d'avoir des pouvoirs pour m'impressionner.

Interpellés par un petit bruit, je me tais et tend l'oreille.

-Qu'est-ce qui se passe ?

J'attrape son bras.

-Nous avons de la visite. Prévins-je d'un ton neutre. Prêt à en découdre ? Lui demandais-je.

-Je n'ai pas le temps de remettre mon armure, je pari ? Son visage laisse paraître la peur.

-Je suis désolée. Je vais te protéger, ne t'en fais pas.

Nous dégainons nos armes que nous tenons à deux mains. Dos à dos nous cherchons par où vont surgir les intrus.

La forêt se tait, plus aucun oiseau ne vole, les plantes ne bougent plus, tout est paralysé de peur. Un arbre, plus courageux que les autre m'informe de la venue des soldats d'Andreas. Je me retourne vers Till, le prendre dans mes bras prête à m'envoler avec lui,mais trop tard, j'entends déjà les pas des bottes des hommes près de nous. Je le lâche et reprend ma position.

-Trop tard. Ils sont là, nous n'avons plus le temps de fuir.