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♧Toutes les larmes ne sont pas un mal. Gandalf, Le Seigneur des Anneaux


Quelque part dans le monde une femme est tuée.

Quelque part dans le monde un bébé est abandonné.

Quelque part dans le monde des enfants meurent de faim.

Quelque part dans le monde une jeune fille va voir sa vie basculer.
***



Mes valises bouclées, je me rends dans la cuisine pour manger un bout avant mon départ. J'observe l'aurore par la fenêtre et une grande tristesse me submerge. Cet endroit va terriblement me manquer.

Je me souviens de mon arrivée il y'a trois ans. Je venais à peine d'obtenir mon bac et j'avais décidé de me consacrer pleinement à l'apprentissage de ma religion avant de faire autre chose. J'étais seule et je venais d'arriver dans un pays inconnu où je ne connaissais personne. Je me souviens de mon angoisse ce jour là.

Al Hamdoulilah, tout s'est bien passé. Le temps a filé comme un éclair et maintenant j'ai mon diplôme. Je peux enfin rentrer chez moi et retrouver mes parents et ma petite soeur Salima. Mon grand frère Shuayb vit au Royaume-Uni avec sa femme Myriam et j'irai les rejoindre Insha'Allah après les vacances pour mes études d'architecture. Pour l'instant, tout ce que je veux, c'est prendre mes parents dans mes bras.

- Djavéda ?

- Na'am ? Je suis dans la cuisine...

Sarah, ma colocataire, fait son entrée dans la pièce.

- La voiture est là, dit-elle.

- C'est le moment de se dire au-revoir.

- T'inquiète pas, je t'appellerais.

- Tu vas beaucoup me manquer Sarah.

- Toi aussi ma petite folle, prends soin de toi et fais attention à la route s'il te plaît.

- D'accord, Insha'Allah.

On se serre dans les bras l'une de l'autre et j'ajuste mon jilbeb avant de prendre mes valises et mon sac à dos.

Devant la maison, une jeep noire était garée. J'ai la phobie de l'avion du coup j'ai décidé de voyager en voiture avec quelques camarades qui partent près de la frontière djiboutienne. C'est près de chez moi donc ils m'emmènent avec eux.
***

Cela fait plus de cinq heures de temps qu'on roule.

Nous étions cinq. Malika, Amina, Hisham, le chauffeur et moi.

Le chauffeur ne veut pas s'arrêter car nous traversons une zone dangereuse, la zone des coupeurs de route. J'en ai entendu parler mais honnêtement, j'y crois pas trop.

- Djavéda ?

- Hum ?

- Tu veux de l'eau ? T'as l'air complètement déshydratée...

- Oui, merci Malika.

Je saisis le verre en plastique qu'elle me tend pour boire cependant le véhicule frêne brutalement et toute l'eau se renverse sur moi.

En relevant la tête pour voir ce qui se passait, j'aperçois une dizaine d'hommes tous armés, habillés tout en noir sortir de nulle part. Ils portent tous des cagoules, impossible de voir leurs visages.

- Qu'est-ce qui se passe ?, demanda Amina, une autre de mes camarades.

- Ce sont des coupeurs de route, déclara le chauffeur. Restez calme, ne paniquez pas.

Trop tard, la panique s'installa à bord. Amina, Malika et moi, nous commençions déjà à faire des duas. J'avais peur. De quoi ? Je ne saurais le dire.

- Sortez de la voiture !, s'exclama celui qui devait être leur chef.

Nous sortîmes de la voiture lentement pour se mettre sur le bas côté. Ils fouillèrent l'intérieur et en sortirent tous nos biens. Téléphone, argent, tout, ils avaient tout pris, même nos valises.

Je pensais qu'ils s'en iraient mais leur chef se mit à nous regarder très intensément les filles et moi. Ensuite, il s'exprima en arabe. Ce n'était pas l'arabe qu'on parlait au Maroc, c'était un arabe beaucoup plus prononcé, plus profond comme celui des pays du Moyen-Orient.

- Les trois filles, vous venez avec nous, les autres vous pouvez partir, déclara le chef.

Les filles et moi, on se regardait. Partir avec eux ? Pourquoi ?

Comme nous n'avions aucune réaction, l'un d'entre eux s'avança vers Malika mais Hisham s'interposa et il lui tira une balle au torse puis il s'écroula au sol.

J'ai hurlé de terreur. Mes membres tremblaient violemment et mon coeur s'accélèra à une vitesse folle.

Le chauffeur se mit à courir vers la voiture. Lui aussi on lui tira une balle au milieu du dos, il tomba raid à terre.

Il ne restait que Malika, Amina et moi.

Trois jeunes filles sans défense, vulnérables, en larmes, face à une dizaine d'hommes baraqués.

- Je ne vais plus me répéter, dit leur chef, soit vous venez avec nous ou bien vous mourrez...

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NOUVEL HISTOIRE !

Cette fois-ci je suis vraiment sortie de ma zone de confort. J'espère que ça vous plaira.
La suite bientôt Insha'Allah.
Dituogr 💜

Je sais que j'avais dit que j'allais attendre d'être en vacances pour la publier mais j'avais trop hâte.

Somewhere in the world Où les histoires vivent. Découvrez maintenant