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♧Son coeur déborde d'une gentillesse que ce monde ne mérite pas. Joe, The old guard.♧

















- C'est ici que je viens à chaque fois que j'ai envie de prendre l'air, dit-il.

Je contemple ce merveilleux endroit et souris lorsqu'une douce brise souffla sur mon visage.

Shuayb m'avait convaincu de sortir marcher un peu. Il m'a emmené dans un parc non loin de la maison. Il voulait m'aérer l'esprit parceque je n'étais pas sortie depuis mon arrivée à la maison.

- Tu ne veux toujours pas me dire ce qui s'est passé là-bas ? D'ailleurs c'était quel pays déjà ?

- Oman...ils m'avaient emmené en Oman...

- Aussi loin ? Ça ne m'étonne pas que la police n'ait pas réussi à te trouver.

- Vous m'avez cherché alors ?, demandais-je telle une enfant.

- Bien sûr ! Djavéda, tu es ma petite sœur. Je n'aurais pas eu de repos avant de t'avoir retrouvé, déclare-t-il en me caressant la joue.

Je me suis enfoncée dans ses bras, mettant ma tête au creux de son cou. Mon frère et moi avons toujours eu une relation fusionnelle. Petite, je dormais toujours avec lui, ce qui énervait ma mère parcequ'elle voulait que j'apprenne à me débrouiller seule. N'empêche que Shuayb a toujours été là pour moi. Il me dorlotait quand je faisais des cauchemars ou simplement lorsque je n'arrivais pas à dormir. J'étais très insomniaque.

Soudainement, mes yeux se sont remplis de larmes. Je connais mon frère, je sais qu'il m'en voudra amèrement s'il découvre le lourd secret que je leur cache.

- Ukhty ? Tu pleures ?

- Non, ai-je menti en essuyant rapidement mes larmes.

Il m'a regardé dans les yeux et m'a embrassé le front.

- Il faut que tu lâches prise Djavéda. Peu importe ce que tu as vécu là-bas, c'est du passé. Tu dois te vider l'esprit...

- Oh pitié, ne me fais pas le coup du psychologue !

Il me donne une tape et se met à rire.

Shuayb est psychologue. D'ailleurs il a rencontré Myriam à la faculté. Ils ont décidé de se marier après leurs études de psychologie et maintenant, ils ont leur propre cabinet.

Je ne sais pas trop pourquoi mon frère a choisi de faire ce métier. Peut-être parcequ'il aime aider les gens en difficulté et qu'il est altruiste. Ça doit être ça.

- Shuayb je...je dois te dire quelque chose...

J'étais décidée à lui dire la vérité. Il m'est de plus en plus difficile de garder ce mensonge. Je n'arrête pas d'avoir des nausées en ce moment. Une grossesse ne peut être cachée longtemps, je le sais.

- De quoi s'agit-il ?

- Je...je suis...

Pile à cet instant, son téléphone se mit à vibrer. Il fixa l'écran et se leva.

- Il faut que j'y aille, c'est une urgence. Je vais te raccompagner à la maison.

Tu as laissé passer ta chance Djavéda.
***

J'étais assise au salon, dans un coin bien chaud. Mon père était au téléphone et Myriam pliait le linge. Je me suis sentie mal. J'avais des crampes au ventre et je sentais que j'allais vomir. Je me suis levée en courant direction la salle de bain. J'y suis restée un long moment. Je me donnais des coups de poing dans le ventre pour essayer de tuer ce bébé. Je le haïssais tellement, je voulais qu'il meurt.

Lassée et fatiguée, je suis finalement retournée au salon comme si de rien était. Abî était trop concentré sur son téléphone pour remarquer quoi que ce soit.

En levant le regard, j'ai vu Myriam me fixer intensément. Elle n'a rien dit. Elle m'a juste fixé.

Ça m'a rappelé Wafa, elle avait le même regard lorsqu'elle me soupçonnait d'être enceinte. Myriam se doute-t-elle de quelque chose aussi ?

Je n'en fis pas cas et passa à autre chose.
***

Tout le monde était au salon sauf moi. Je me sentais un peu mal ce soir. J'ai préféré rester dans ma chambre.

Mes parents et Salima rentrent dans trois jours à Djibouti. J'aurais préféré profiter d'eux encore mais je me console en me disant que je les reverrai bientôt.

Je venais de sortir de la salle de bain, en sous-vêtements. Je me séchais les cheveux en marchant lentement vers le miroir qui occupait presque la moitié du mur. J'observais mon ventre, mon ventre arrondi. Je porte l'enfant d'un monstre en moi. Je ne pourrais jamais aimer cet enfant, même si j'essayais de tout mon être.

En entendant le bruit d'un verre qui se casse derrière moi, je sursaute et me retourne en vitesse.

Myriam était là, elle avait fait tomber sa tasse.

- T...ton...corps...

- C'est rien Myriam, lui dis-je en enfilant une robe longue.

- C'est quoi ces...cicatrices ? Qui t'a fait ça ?

- Je t'ai dit que ce n'était rien.

- Pourquoi tu essaies de me mentir ? J'ai bien vu que c'étaient des traces de...de fouet...

Elle avait l'air horrifié par ses propres mots.

Quelle idiote je fais ! J'aurais dû penser à fermer la porte.

J'ai tenté de m'enfuir en sortant de la chambre mais elle m'a retenu par la main.

- Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne m'auras pas dit la vérité.

Il est peut-être temps d'arrêter de mentir.

Après un long soupir, je m'assois sur mon lit et elle en fait de même. J'ai commencé à lui expliquer ce qui c'était passé. Je lui avais tout raconté. Ça m'a prit une bonne heure. À la fin de mon récit, elle était en larmes, prête à s'effondrer.

- Tu...t'es...

- Oui, je suis enceinte.

- Et cet enfant...est issu d'un...viol...

- Oui...

- Quoi ?, s'écria une voix masculine.

Ma belle-soeur et moi nous nous sommes levées en même temps pour faire face à...

- Shuayb..., murmura Myriam.

Pitié non...

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Salam Aleykum chers lectrices, je vous remercie infiniment de l'attention que vous portez à mon histoire mais les filles qui m'envoient à chaque fois des commentaires du genre La suite, la suite s'il vous plaît, arrêtez. J'écris la plupart de mes chapitres  le jour même de leur publication et si vous remarquez bien, je ne publie que tous les trois jours sauf ce chapitre là bien sûr. Autre chose, dites-moi ce que vous pensez de cette partie, j'en suis pas très fière.

Dituogr 🦋

Somewhere in the world Où les histoires vivent. Découvrez maintenant