On a commencé ensemble, alors on va finir ensemble

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Une odeur de mort régnait dans la maison des Potter - c'était même à croire que le Seigneur des Ténèbres n'avait pas déjà tué les parents de Harry. Hermione inspira profondément.

« J'aurais déjà entendu quelque chose. Non, il ne les a pas tués. »

Pour le moment.

Cette voix froide, perçante et sifflante, Hermione la connaissait. Cela faisait un moment qu'elle lui disait des choses, dans sa tête, mais seulement à des moments bien précis. Devant la maison de Jack... quand elle était seule dans le village Moldu... quand elle se sentait seule, refroidie et abandonnée. Hermione se concentra en serrant les poings.

« Arrêtez-de-venir-dans-mon-esprit !! »

Hermione ferma les yeux et se mordit la lèvre.

On commence à dévoiler ses sentiments ?

Hermione écarquilla les yeux. Il fouillait dans son esprit.

« Lâchez-moi !!! »

Elle se rendit compte de la chose.

- Oh mon dieu, murmura-t-elle.

Il y eut un sifflement strident et désagréable qui retentit dans la maison.

Voldemort l'avait repérée.

Elle se mit à arpenter les couloirs de la maison en courant, le souffle court. Elle aurait pu sentir les yeux du Seigneur des Ténèbres l'apercevant à un détour de couloir.

« Comment ai-je pu être aussi bête ? C'était lui, depuis le début !!! »

Elle s'en voulait d'avoir été aussi naïve. Ce n'était pas une simple voix, une allusion, ou une blague qu'on lui faisait, non. C'était le Seigneur des Ténèbres qui était à sa recherche ! Et par sa faute, les Potter allaient sûrement mourir.

Elle manqua de s'évanouir au détour d'un couloir.

Il y avait un cul-de-sac.

Angoissée, morte de peur, en sueur, Hermione tourbillonnait dans tous les sens, à l'affût de la moindre cachette, du moindre recoin qui permettrait de la préserver encore quelques minutes de la mort.

« Tu-n'es-qu'une-idiote ! pensa-t-elle avec frustration et angoisse. »

Le contraire m'aurait étonné.

Hermione sursauta et, se reprenant, étouffa un cri de fureur et de détresse. Elle était coincée - et elle allait mourir. Elle qui avait survécu jusque là, voilà qu'elle mourrait coincée dans un misérable cul-de-sac !

« James et Lily, navrée de dire ça, mais vous n'auriez pas pu choisir une maison, disons, moins bloquée ? pensa-t-elle avec détresse. »

Excellente remarque, chère Sang-de-Bourbe. Je leur ferais part de la remarque avant de les tuer, ça serait une aimable dernière pensée avant la mort, ne penses-tu pas ?

- Barrez-vous-de-mon-esprit ! hurla Hermione.

Un silence étonnant et surprenant s'installa brusquement dans la maison des Potter. Hermione resta figée, interloquée.

- Eh bien, siffla une voix désagréable, se rapprochant dangereusement, tu as l'air d'être hâtive de serrer la main de la mort, toi...

Hermione blêmit. Elle venait d'informer davantage Voldemort de sa position actuelle.

« Idiote. Sombre idiote. Je te hais, Hermione Granger. »

Elle s'écroula et se mit à pleurer, la tête enfouie entre les mains.

- Comment ai-je pu être aussi bête ? sanglota-t-elle. Je n'y crois pas...

Il y eut un bruit fracassant qui la fit sursauter, suivi d'un cri strident. Un grognement en suivit.

- Granger ? cria une voix.

- Malefoy ? murmura Hermione.

Elle se releva malgré la peur qui la tenaillait, courut jusqu'à l'angle et aperçut Drago Malefoy qui se tenait au sommet d'un tas de débris, recouvert de poussière. Malgré la situation, Hermione éclata de rire.

- Quoi, qu'est-ce qu'il y a de drôle ? se vexa Drago.

Hermione continua de rire, pliée en deux.

- Ça va, hein, grogna-t-il, énervé, en glissant en bas du tas. C'est pas parce que miss n'a fait que sprinter que je n'ai pas le droit d'être respecté ! Je te signale que je viens de te sauver de la mort, Granger. Et entre nous, c'est bien la première et la dernière fois que je m'occupe du cas d'une minable Sang-de-Bourbe dans ton genre. Est-ce que c'est clair ?

- Très clair, capitaine, pouffa Hermione.

Drago leva les yeux au ciel.

- Vraiment bête, parfois, soupira-t-il.

Hermione continua de rire.

- Parfois... devrais-je comprendre par là qu'il m'arrive d'être intelligente ?

- Peut-être, répondit Drago avec défi, mais ne compte pas trop sur moi pour me répéter... ça me ferait vraiment trop mal.

- Évidemment...

Elle se calma et dévisagea l'immense trou dans le plafond.

- Comment tu t'y es pris ?

- Je connais quelques sortilèges, c'est tout, grommela Drago en agitant mollement sa baguette. Un consistait à percer. Enfin, tu vois ce que je veux dire.

- Et... le Seigneur des Ténèbres est...

- ... là-dessous ? Non, sincèrement, je ne crois pas. On peut toujours vérifier, mais à mon avis, il a transplanné.

- Ah..., dit Hermione, déçue.

Elle était dégoûtée de savoir que le Mage Noir courait encore dans la nature - enfin, dans la maison, en l'occurrence... elle frissonna encore plus rien que d'y penser.

- Du coup..., commença-t-elle, hésitante. Tu... tu me suis toujours ?

- J'ai commencé, je ne vois pas pourquoi j'abandonnerais maintenant, rétorqua Drago. Vraiment, des fois, je me demande si tu as un cerveau.

- Et toi un cœur. Au début, tu ne voulais même pas entendre parler de sauver James et Lily !

- Mais j'ai changé. Enfin, ça, c'est simplement parce que tu as commencé à faire n'importe quoi...

- ... et parce que tu veux venger ton grand-père.

C'était parti tout seul. Pourtant, Drago ne s'énerva pas et ne hurla pas. Il se contenta de soupirer.

- On peut dire ça comme ça, ouais... mais je t'interdis formellement, à notre retour à Poudlard, de chanter à tout le monde que j'ai... enfin... que... voilà, quoi ! D'accord ?!

- OK, répondit Hermione. Ça va, ne t'inquiète pas, tu as le droit d'être... triste.

- Je déteste entendre parler de moi en me caractérisant de « triste », qui revient directement à faible, mais je ne vais pas te hurler dessus pour ça. J'aurais tout loisir de le faire à Poudlard, pour entretenir ma réputation... ajouta le Prince des Serpentard avec un sourire malicieux.

Ils sourirent. Hermione savait parfaitement que cette « tolérance » de la part du blond ne durerait pas éternellement. En fait, il avait plutôt bon cœur... mais ça serait vraiment douloureux pour lui d'être, disons, respectueux envers elle devant les élèves de Poudlard. Ça en deviendrait rapidement un potin, et tout le monde se chuchoterait ça.

Il y eut un cri perçant.

- J'en étais sûr, murmura Drago. Il est encore ici.

Il commença à courir, mais Hermione resta figée sur place.

- Alors ? dit-il, impatient. Tu viens, oui ou non ?

- Ou... oui, naturellement ! assura Hermione d'une voix tremblante en le rejoignant.

𝓒𝓸𝓾𝓻𝓼𝓮 𝓭𝓾 𝓹𝓪𝓼𝓼éOù les histoires vivent. Découvrez maintenant