Heureusement que vous êtes là...

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Quand elle revint chez les Potter, la neige s'était amplifiée et elle fut heureuse de boire du thé pelotonnée dans le canapé, recouverte d'une couverture de velours. Lily cuisinait, et James installait Harry dans son parc, près du feu.

- Il est si mignon, murmura enfin Hermione.

- Il l'est autant, adolescent ? demanda James en souriant.

- Oh, oui, rougit la jeune fille, mais d'une autre façon...

James éclata de rire.

- Ça, je n'en doute pas, répliqua-t-il toujours avec le sourire. Regarde-le... il faut le surveiller constamment !

En effet, il s'était fallu une seconde de plus et Harry était en possession de la baguette de James, posée sur un meuble à côté du bois.

- Qui sait, dit Hermione, amusée, il aurait peut-être réussi à ne pas faire exploser cette maison ?

- Peut-être. Des fois, il y a des miracles..., remarqua James.

Hermione le fixa un moment. Elle n'arrivait pas à croire qu'ils savaient qu'ils allaient sûrement bientôt mourir, et qu'ils pouvaient rester si calmes, si sereins !

- Nous affoler ne nous servirait à rien, expliqua Lily avec douceur quand Hermione alla lui en parler dans la cuisine. Notre sort est tracé : je pense que modifier le temps changerait beaucoup de choses. Trop de choses.

- Mais Harry vivrait bien, insista Hermione. Il aurait des parents... une famille !

- Je veux que mon Harry soit heureux, dit Lily. Que nous soyons morts ou pas, je ne peux que l'admettre, ça me fait du tort de penser qu'il ait pu grandir chez ma sœur : mais Voldemort serait davantage puissant. Il serait peut-être encore plus furieux, et les dégâts seraient...

- Horribles, murmura Hermione.

- Oui, confirma Lily, des choses horribles. Peut-être ne serais-tu même pas née !

- Quoi ?

- Oui, reprit Lily en secouant le biberon au-dessus de l'évier, peut-être, je ne sais pas, que Voldemort aurait décidé de punir les Moldus ! Peut-être tes parents auraient été... enfin...

Lily inspira profondément.

- Voilà, dit-elle enfin. Peut-être ne se seraient-ils tout simplement jamais rencontrés. Nous n'en savons rien. Mais, par simple mesure de précaution...

On tambourina violemment la porte. Harry hoqueta et pleura. Lily alla ouvrir, prenant sa baguette au passage et la cachant dans son dos, coincée entre la ceinture de son tablier et sa robe.

- Oui ? dit-elle en ouvrant doucement le judas.

- C'est Abraham, cria une voix rauque et énervée, recouverte par le vent sifflant. Et Drago. On l'a !

Lily écarquilla les yeux.

- Le..., commença-t-elle, ébahie.

- Ouvrez ! rugit Abraham.

Lily s'exécuta et ils entrèrent immédiatement. De la neige s'engouffra violemment et la porte se referma sous un coup sec de baguette de la mère d'Harry, faisant ressortir toute la neige dehors.

- Vous aviez l'air bien pressés, remarqua Lily, encore un peu refroidie de la façon dont Abraham s'était adressé à elle.

- Normal, grogna-t-il en s'approchant près du feu. On était poursuivi.

- Pardon ? dit Hermione d'une voix blanche.

Drago lui lança un regard dédaigneux.

- Oui, répondit-il avec un air de dégoût.

𝓒𝓸𝓾𝓻𝓼𝓮 𝓭𝓾 𝓹𝓪𝓼𝓼éOù les histoires vivent. Découvrez maintenant