Chroniques de l'Arderlance [Avant]

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AVANT-PROPOS

En vrai, je me souviens de quelques fragments de cette histoire. Principalement les trucs qui auraient fait ragé mon public #lesauteurssontsadiques. Ce texte est hyper court, mais je crois que c'est dû au fait que c'est un prologue, et qu'à l'époque mes chapitres ne dépassaient pas les mille mots.


CHAPITRE 1

Un homme était assis sur un grand trône noir.

Il était au-dessus des huit petites marches permettant de monter le siège royal, elles-mêmes précédées de quatre autres marches quadrillant la salle. A ses côtés, on voyait une femme debout, habillée d'hiver, dont la couleur des vêtements changeait à cause de la lumière bleuâtre tirant sur le vert dans laquelle baignait la salle. A cause d'elle, on avait mal aux yeux sans même regarder les deux anciens lampadaires de chaque côté du trône royal et froid ; en outre, la matière dont avait été taillée la pièce réfléchissait la lumière, donnant à l'ensemble de la salle une lugubre couleur.

L'homme ne semblait cependant pas le moins du monde préoccupé par la décoration macabre de la pièce. Son regard était dur et sur son visage se peignait le mécontentement. C'était un homme à la physionomie légèrement différente de la nôtre. La blancheur de sa peau était bien plus marquée, ses traits étaient plus fin et la couleur de ses yeux verts bien plus brillante, tape-à-l'œil. Tout du reste, cela semblait être un homme normal, assez beau.

La femme, quant à elle, avait la peau mate, les yeux marron et des cheveux noirs, bouclés, attachés en une longue natte enroulée en chignon. Elle avait un visage exprimant la neutralité, bien que tendu comme ressort. Le duo ne bougeait pas.

Ils attendaient.

Lentement, à l'autre bout de la salle, les portes menant à l'entrée s'ouvrirent. Quatre hommes entrèrent, suivis d'une femme, tous chaudement habillés. L'homme sur le trône comme la femme sur l'escalier n'esquissèrent pas un geste. Néanmoins, la tension était palpable.

La fluide, mais excessivement prudente, démarche des nouveaux venus trahissait une concentration, une peur et une méfiance claire. Ils observaient les moindres recoins, cherchant des yeux le moindre piège, la moindre entourloupe. Ils ne voyaient que des os autour d'eux, quelques araignées, des faucheuses géantes qui les observaient depuis le plafond et un lustre qui menaçait de s'effondrer.

« Charmante décoration. » chuchota en ricanant Kyldec d'une voix légèrement tendue.

Ses compagnons ne répondirent pas.

En revanche, la jeune femme au chignon natté les railla d'une voix assez forte pour qu'ils l'entendent :

« Quelle tension, auriez-vous peur ? »

A ces mots, les yeux du groupe se plantèrent dans ceux de la femme. Ils ne craignaient ni les araignées ni les gens devant eux. En fait, ce qu'ils attendaient était autre chose. Quelque chose qu'ils ne voyaient pas, qui aurait dû se trouver là. Cette histoire puait le traquenard à plein nez.

Vaguement, ils notèrent que la femme avait une ouïe particulièrement fine, voir trop fine pour ne pas être louche. Ils avaient à peine entendu leur camarade souffler ces mots, et elle l'avait entendu, alors qu'ils étaient au milieu de la salle et que quinze bons mètres au moins les séparaient. Outre ce détail, ils comprirent que des deux, c'était d'elle dont il fallait le plus se méfier. Cette femme semblait avoir le même âge que son confrère. Néanmoins, elle ne dégageait rien. Pas une seule goutte de magie, même endormie au plus profond d'elle, ne semblait être là. Il n'existait pas de gens sans magie dans l'Ardelance, elle devait donc cacher la sienne, au contraire de son compagnon, dont la magie naissante jaillissait comme un geyser.

Néanmoins, ils n'étaient pas du genre à se laisser intimider. Ils avancèrent d'encore dix pas environ, prêt à tout.

« Vous êtes venu me chercher, je suppose. »

Mes premiers horribles textes. [Avant/Après]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant