Chapitre 26: Deuil interminable (8)

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J'avais eu le projet de commencer un nouveau livre à la rentrée comme mon éditeur m'a passé un contrat à durée indéterminée. Mais je ne me suis absolument pas concentré sur le sujet que j'allais abordé.

Je voulais rester sur la même optique de parler d'approfondissement en approfondissement sur les monstres. Je sais désormais beaucoup plus d'informations sur eux. Je tire nonchalamment sur ma cigarette, le regard dans le vide.

Le grand silence de la maison me perturbe et me rappelle le manoir les premiers mois où j'y ai habité.

Je n'avais absolument pas la moindre intention d'épouser Livaï et de devenir un romancier.

Imaginer des milliers de personnes se précipitant dans les libraires pour mon livre me fait sourire quelques instants.

Livaï aurait été fier. Il m'idéalisait toujours trop, même quand je lui mentais, il me pardonnait.

C'est un peu sordide comme pensées mais si mes parents ne seraient pas morts, je n'aurais jamais rencontré la personne qui allait devenir mon futur mari.

Je serais resté en France et j'aurais comme prévu suivi une fac d'art pas loin de chez moi avec ma meilleure amie. On avait même prévu de louer un appart ensemble avec notre propre fric.

Mais j'ai tout laissé tomber sur un coup de tête pour partir en Angleterre. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue depuis le temps. Si elle est mariée? Est-ce qu'elle a des enfants? Est-elle heureuse?...

Elle voulait devenir illustratrice  je me souviens. Elle avait toujours été meilleure que moi en dessin. On s'amusait à faire des auto portraits de nos professeurs en maths. La prof pensait qu'on prenait des notes.

Je l'avais dans la poche cette dame. Il n'y avait pas que Livaï qui m'idéalisait.

Livaï... maintenant que tu es parti... et que je suis seul... Je me remémore mes années de lycée, où je ne connaissais pas encore ton amour.

Tu ne m'aurais peut-être pas reconnu. J'étais un vilain garçon qui se déguisait en Marilyn Monroe et qui jouait les bons élèves devant ses professeurs.

La personne que j'aimais le plus était ma maman. Maintenant je peux te dire que tu ne l'as jamais détrôné. Mais qu'est-ce que j'aurais fais sans toi?!

Tu sais quoi Livaï? Je vais retourner en France, dans ma ville, dans ce lycée, dans ces rues où je grandissais. Pour me rappeller qui j'étais avant toi.

Maman... Papa...

Ténèbres du sort ~suite~ [Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant