- De toute façon, j'aurai pas vraiment eu le courage d'avorter. Enfin je ne sais pas, je n'ai pas eu à me poser la question.
Elle regarde un instant sa tasse dans le vide.
- J'ai dû compter sur l'argent et le soutient de mes parents. J'ai accouché de Raphaël au printemps 1992. Il était tout petit... c'était moi qui avait fait cet être. Je le regardais pendant des heures dormir en réalisant que c'était "mon" enfant.
Je souris en la voyant rigoler bêtement.
- J'ai eu besoin de trouver un travail. Mais avec un bébé sous les bras et sans diplôme, c'était presque mission impossible. Je ne voulais pas tout mettre sur le dos de mes parents. J'ai pu faire que des petits boulots mais j'habitais encore chez eux. Un jour j'ai rencontré Evann, dans le bar où je travaillais de nuit. Il est revenu plusieurs fois, même après la fin de mon service. Je ne voulais pas qu'il se fasse trop d'idées alors je lui ai dit que j'avais un petit garçon. Ça ne l'a pas gêné et je le trouvais tellement gentil et mignon. Il est directeur adjoint dans un agence publicitaire de Paris. J'ai commencé à sortir avec lui.
Je voyais perdre un peu son sourire.
- Raphaël l'aimait bien, enfin il avait 2 ans... mais bon. Mes parents aussi, je pense qu'ils m'ont aussi un peu poussé dans ses bras pour que je parte de la maison. Après un an ensemble, il m'a acheté une maison et m'a proposé que j'arrête de travailler pour m'occuper pleinement de Raphaël. L'idée était tentante. J'allais en plus pouvoir accéder à une maternelle proche de la maison. Donc j'ai accepté... voilà où j'en suis. Je suis toujours dans cette maison.
- Et encore avec Evann?
- Oui! Il est très... amoureux de moi et il considère Raphaël comme son propre fils, et inversement... Mais toi Eren? Que deviens tu je veux tout savoir?
Je lache un sourire crispé.
- Quand je suis parti en Angleterre, je me suis installé chez une famille gratuitement sous contrat: je devais enseigner à leur dernière l'anglais.
- Une offre en or!
- C'est exactement ce que je me suis dis. Bon mise à part le fait que ce soit dans un manoir lugubre et que les habitants soient des plus étranges.
- Tu y es resté?
- J'y vais toujours, dis-je avec un sourire. Il m'a juste fallu un moment d'adaptation, comme pour eux aussi.
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Ténèbres du sort ~suite~ [Riren]
FanficPeaux pâles, sourires rares, cheveux corbeaux... Ackerman peut rimer avec la froideur de ces lieux. Il est hanté, j'en suis certain. Je me sens angoissé et triste. Et cet endroit ne m'aide pas à me faire sentir plus heureux. Il est soit noir, soit b...