- dix

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pdv. Ellie

Rater des choses, c'est ce qui ne cesse d'arriver. Rater des choses c'est ce qui me hante. Ne pas pouvoir être fière de moi était comme une torture, une blessure indélébile qui ne partirait jamais même en frottant très fort.

Vous savez, j'ai toujours cette étrange sensation de ne pas dire les bons mots. De mal faire et de briser tout ce qui m'entoure. Je pense qu'on l'a tous déjà ressenti, et pourtant moi, elle m'achève.

Parfois je voudrais me sentir bien. Parfois je voudrais être quelqu'un d'autre le temps d'une journée, juste pour voir comment ça fait, de ne pas avoir des yeux bleus, des cernes et la peau pâle. Juste pour voir comment ça fait d'être quelque chose de nouveau, quelque chose d'éphémère.

Ça fait du bien d'être seule. Ça fait du bien quand personne n'est là. Enfin de compte, ça fait du bien quand seul le silence est roi. Quand seul le vent peut glisser aussi finement qu'une brise contre ma peau.

Allongée entre les tissus de mon lit, je fermai les yeux une énième fois sur une vie de rêve qui ne sera jamais la mienne. Soudainement, la sonnette retentit. Mon cœur loupa un battement. Je me levai d'un gigantesque bond, avant de me précipiter vers la porte.

- Qui est-là ? fis-je adossée contre le mur

- Jungkook.

Je fixai un point de vide. Ouvrir, ne pas ouvrir. Telle était la question. Telle était la situation de mon cœur également.

Je soufflai et ouvris brusquement la porte, affichant un air faussement impassible. Encore lui et ses cheveux bruns, divaguant dans tout dans les sens. Ses yeux arrogants qui me donnait des envies de les lui arracher, et son sourire charmeur que je voudrais étirer jusqu'à ce qu'il se déchire. Voilà, ce que je voulais faire, et quelque part je ne comprenais pas pourquoi j'étais en colère, pourquoi je croyais qu'il m'appartenait alors que ce n'était en aucun cas ce que la réalité reflétait.

- Pourquoi tu es là ? demandai-je en croisant les bras

Je le vis s'humidifier les lèvres, avant de baisser légèrement les yeux vers le sol bleuté de l'immeuble.

- Excuse-moi, pour aujourd'hui.  souffla-t-il

Je décroisai les bras. Que faire ? Que faire quand une personne qui fait battre votre cœur à vive allure se présente à vous démunie, tête baissée et visage attristé ? Oh oui, vous faites comme moi. Vous faites un pas en avant, et vous la prenez aux creux de vos bras pour ne pas qu'elle s'envole. Je sentis son torse se soulever et retomber, sa respiration, les battements de son cœur. Je sentais tout. Absolument tout.

- Pourquoi tu ne m'as pas défendu ?.. dis-je tout bas

Je sentis ses mains se serrer sur le tissu de mon pull. De la colère ? De la tristesse ? Je n'en savais rien et je n'avais aucune envie de jouer au puzzle. Tout ce que je voulais faire c'était me laisser vivre. Laisser le temps se glisser et s'enfuir entre nous.

- Ne réponds pas, si tu ne veux pas le faire.  chuchotai-je

Un silence s'installa. Et après quelques secondes sa voix grave brisa se mutisme.

- Merci.

Je me détachai de lui, pour le regarder. Pour voir si ses yeux pleuraient. Mais rien. Juste un visage fatigué. Je me demandais si un jour, je le verrais pleurer. Si un jour je le verrais vulnérable pour une raison de cœur.

- Tu veux entrer ? fis-je en entrant

Je le vis me suivre en hôchant la tête. Il regardait autour de lui. Je souriai. Ses iris curieuses se faufiler dans chaque recoin me faisaient rire. Je m'asseyai sur le canapé, avant d'allumer la télé. Histoire qu'il y est un bruit de fond. Histoire que si nous n'avions rien à dire. Nous pourrions simplement rester là, l'un près ou loin de l'autre.

J

e l'entendis tousser, alors je tournai ma tête vers lui. Vous savez c'était comme les toussements assez embarrassés.

- Tu veux de l'aide pour les exercices en math' ? fit-il en tournant la tête, ailleurs

Mes lèvres s'étirèrent presque instantanément. Je me levai pour voir sa figure en entier, mais il tourna encore la tête et se leva. Je courrai pour me mettre face à lui, il se retourna une fois de plus.

- Pourquoi tu veux pas me montrer ta tête ? riai-je

Il était dos à moi, fixant le paysage que dévoilait la fenêtre du salon.

- Tu as juste à dire oui ou non au lieu de me questionner sur un autre sujet. souffla-t-il

Je m'approchai de lui, et lui tirai l'arrière de sa veste. Il faillit tomber en arrière mais se rattrapa, posant une main sur le mur. Je pris un coussin et lui jettai. Il ne bougeait pas d'un poil.

- Tu m'as pris pour un amateur ou quoi ? ricana-t-il

Je reculai de trois pas, prenant un puissant en élan, pour sauter sur son dos. Je l'entendis rire, baissant la tête, j'attrapai par l'arrière ses joues. Je sentis mon corps perdre équilibre et tomber vers l'arrière, alors aussi rapidement que violemment, Jungkook se retourna pour me rattraper, je fermai les yeux, mais sentis mon anatomie s'alourdir de le doux tissu du canapé. J'ouvris un œil, m'assurant que j'étais toujours vivante, puis un deuxième.

Jungkook, juste au dessus de moi. Son visage en face du mien. J'ouvris grand la bouche, quand j'aperçus ses joues toutes rouges. Jungkook était en train de rougir et je pouffai de rire face à ce spectacle. Il m'assassina du regard avant de se relever, passant sa manche devant sa figure.

- Un sourire ou un ricannement. Tu n'es plus de ce monde. fit-il en regardant ailleurs

Je me mordis la lèvre. Tournant à mon tour mon visage vers un endroit situé tout sauf là ou il était.

- Oui, tu peux m'aider pour les exercices. dis-je





~*~




- Non Ellie, sept fois sept ne fait pas 56. fit Jungkook en se tapant le front

Je restai immobile devant la feuille, un air dépité sur le visage. Le brun me prit le stylo des mains pour me faire un schéma explicatif. Rien à faire je ne comprenais pas. Je ne comprenais rien et j'étais tout simplement larguée. Était-ce lui qui était surdoué, ou moi totalement à la ramasse ?

Il remit le stylo entre mes doigts, me faisant signe d'écrire.

- J'ai pas..compris. articulai-je, honteuse

Jungkook mit sa tête entre ses mains, avant de s'étaler au sol, comme un mort. Comment devais-je prendre ce geste ? Je me levai, avant de prendre une couverture et de la lui lançer.

- Tiens, dors parterre ça te fera du bien au dos. soufflai-je d'énervement

- Mais toi tu me fais du bien au cœur.




Jeune & Con | J.JKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant