- quinze

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je suis désolée pour le retard ;-;




Jungkook me regardait, un sourire stupide scotché au visage. Encore essouflée, ma priorité était de reprendre mon souffle et de ne pas faire un malaise. Jamais n'avais-je couru aussi vite. Je rougissais, tout en pensant encore à sa main dans la mienne, me tirant toujours plus loin, toujours plus vite.

- Tu n'as vraiment aucune condition physique.  pouffa cet imbécile

Je lui accordai un bref regard avant de m'étirer un instant. Je savais qu'il me jaugeait mais je n'osai pas lui faire face. Ses yeux étaient incroyablement déstabilisants et je n'avais pas la force de les affronter, là, maintenant. Je me reposai sur la chaise qui émit un grincement épouvantable, je fronçai les sourcils.

- Va falloir perdre du poids. fit-il narquoisement

Je baissai les yeux, c'était embarassant. Je ne savais que dire, l'auto-dérision n'avais jamais été mon fort,  encore moins lorsqu'il s'agissait de réels complexes. Pourtant je savais qu'il plaisantait.

- Eh détends-toi tu es très bien comme ça. il fit claquer ses doigts devant mon visage

Je souriai légèrement, mes joues me brûlaient soudainement tandis que je sentis sa main ébourrifer mes cheveux. Pendant quelques secondes, je le laissai faire. J'aimais ce genre de contacts, naturels, spontanés, et surtout sincères. Rien n'était faux, tout était réel. Lentement je m'approchai de lui et encerclai son corps de mes bras. Je sentis son corps se tendre un instant, il ne devait sûrement pas s'attendre à un geste pareil de ma part. Il se laissa faire, les bras immobiles le long du corps. Doucement, je pris ses mains dans les miennes.

- Rends moi mon étreinte non ? murmurai-je embarrassée

Je sentis la chaleur de ses mains quitter les miennes pour faire pression sur le bas de mon dos. Je fermai les yeux, la tête contre son torse. Je pouvais entendre les battements de son cœur.

- J'aurais aimé que ton cœur s'emballe. chuchotai-je

Ses doigts désormais contre mes joues, il releva ma tête pour planter ses iris dans les miennes. Du grain de beauté sous la lèvre, à la cicatrice enjolivant sa joue, j'admirai sa figure comme si c'était la dernière fois. Je posai mes mains au dessus des siennes et ne quittai pas l'Eldorado qu'il m'offrait.

- Tu m'en veux d'être en bonne santé ? rétorqua-t-il, outré

- Je n'ai pas dit ça ! je fronçai les sourcils

Il souria comme un idiot avant de rapprocher ses lèvres des miennes. Mon cœur loupa un battement, aussi immobile qu'une statue, seul son souffle contre ma peau demeurait roi.

- C'est tout comme. déclara-t-il, taquin

S'il continuait comme ça, j'allais vraiment me laisser tomber dans ses bras et demeurer inerte pendant un bon moment. Mais nan, ses yeux me scrutaient toujours sans dégner vouloir me laisser en paix. Moi qui voulais que son cœur s'emballe, c'était plutôt le mien qui le fit.

- Je vais faire un malaise. susurrai-je

Je vis ses yeux s'ouvrir grandement. Il me lâcha brusquement et je reculai, avant de poser mes mains sur mes joues. J'aurais pu m'y brûler.

- Tu te sens bien ? s'enquit-il

J'hôchai doucement la tête. Je me retournai, j'avais besoin de reprendre mon souffle, non pas à cause de ma course mais de lui. Je sentis sa main se poser sur mon épaule et je sursautai. Surpris, il l'enleva dans la seconde d'un geste vif, un air inquiet sur scotché sur sa figure.

- J'ai fais quelque chose de mal ? demanda-t-il

Je précipita mes bras vers l'avant, niant sa question. J'avais bien trop honte pour lui dire la vérité.

- Non ! je fronçai les sourcils

Soudain, il se rapprocha une seconde fois de moi d'une vitesse affligeante. Ses lèvres s'arrêtèrent à quelques centimètres des miennes. Pétrifiée, je baissai les yeux vers celles-ci, puis les vis bouger :

- Non ? son souffle s'écrasa sur mon visage

Mon cœur sembla exploser lorsqu'il m'embrassa tendrement. Sa main glissa dans ma nuque et me fit rapprocher de lui davantage. Je peinais à suivre son rythme mais tenais le coup tant bien que mal. Sa peau frôlait constamment la mienne. Je tombai presque en arrière mais ses bras vinrent rattraper ma taille.

Il me surplombait largement de sa taille et me faisait sentir minuscule. Son parfum ennivrant s'infiltra dans mes narines comme un parfum idyllique. J'attrapai son pull noir et le serrai. Je commençai à manquer d'air quand il se détacha rapidement de moi. Je le vis reprendre son souffle, toujours en me regardant.

Son regard avait changé. Lui qui d'habitude semblait flou et incompréhensible, je pouvais maintenant clairement remarquer une flamme brûlante s'allumer au sein même de ses deux iris.

- Jungkook ?..


Je reculai d'un pas, tandis qu'il avança de la même manière. Un hoquet sortit d'entre mes lèvres lorsque mon dos cogna le mur. Prise au piège, j'observai non plus l'adolescent, mais l'homme face à moi. Mes yeux glissèrent vivement sur son corps pour s'attarder sur ses veines virils se dessinant sur ses bras, sa merveilleuse cicatrice déchirant sa pomette, son torse se soulevant à un rythme irrégulier ainsi que sa paire de yeux qui me tuait à petit feu.

Il continua à avancer pour cette fois-ci m'emprisonner complètement entre lui et le bois. À quelques centimètre de mon anatomie, il s'arrêta.

- Atten-

Ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes pour me faire taire. Je plissai les yeux, surprise. Au même moment, la foudre déchira le ciel. Nous étions seuls, dans ce batîment, et la pluie se déchaînait sur les vitres de verre. Je sursautai, tandis que le brun caressa ma joue avec son pouce.

- Tu as peur de l'orage ?

Je le fixai. Il arqua un sourcil, attendant patiemment ma réponse. Je souris.


- Non, je suis avec toi.


Au même instant, ses pupilles commencèrent à pétiller comme un enfant. Je pouffai. Brusquement, il me souleva par la taille et sortit du batîment. Les gouttes ne manquèrent pas de me tremper en une fraction de seconde. Pourtant, je ne tentai pas de m'en plaindre, car j'aimais voir nos visages décorés par les perles d'eau que nous offrait le ciel, et peu importe si mes cheveux et mes vêtements étaient trempés, j'étais avec Jungkook.


- Je vais te faire aimer l'orage, Ellie.

J'entre-ouvris la bouche, il embrassa tendrement mon front, comme si j'étais un trésor à préserver. Je fermai les yeux un court instant, avant de les rouvrir pour planter mon regard dans le sien. À mon tour j'embrassai sa joue, avant de dire :


- Je l'aime déjà.






Jeune & Con | J.JKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant