- douze

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est-ce qu'un jour tu partiras ?
et est-ce qu'un jour tu te lasseras ?
dans l'ombre de la nuit, sur le rebord de ma fenêtre,
tu me manques à m'en déchirer le cœur,
tu me manques à ne plus me faire vivre,
une maladie qu'on ne peut pas guérir qu'est l'amour,
je la connais par cœur à force de t'aimer,
je suis la première,
alors dis moi que tu m'aimes,
même si c'est un doux mensonge,
et même si je sais que ce ne sera pas réel,
je veux être la seule,
je veux être l'unique,
je veux vivre pour toi
et mourir dans tes bras





Les flocons de neige aimaient danser ensemble, dans le ciel décoré de nuages. Un spectacle glacial qui réchauffait mon cœur. Ainsi je marchais dans les rues, accompagnée de moi même et de mes peines. Malgré tout je souriai, à quoi, à qui, à rien. Je souriai car les regrets ne m'abritaient pas, et que j'aimais l'ivresse qui m'avait habité hier soir.

Je ne l'avais plus vu, depuis. Je n'avais pas revu ses iris noires et son sourire narquois, et j'appréhendai ces retrouvailles malgré moi. Tout comme le ciel, je suis différente selon les jours, et la lune aura joué en a faveur. La nuit les étoiles nous protègent et nous surveillent, c'est pourquoi je m'émerveille à les admirer, pour les remercier d'éclairer mes maux et mes douleurs.

Je m'arrêtai, en le voyant. Mains dans les poches, et le regars figé. Il était assis sur un banc, en face d'une supérette. Il n'avait pas sa capuche, ainsi ses cheveux se teintaient de blanc à mesure que les minutes passèrent. Je m'arrêtai, provoquant un craquement dans la neige. Peser le pour et le contre n'aurait servi à rien, car à peine avais-je avançer d'un pas, que Jae s'asseya à côté de lui.

Immobile comme une statue de pierre, mon cœur se compressa dans ma poitrine. Je baissai les yeux vers la surface blanche couvrant le béton. Qu'allait-il advenir de moi si je me risquais à relever la tête ? Beaucoup de choses, car la brune était en train de lui mettre sa capuche sur le haut de sa tête. À cette vue, je fis volte-face. Les images blessent et restent gravées. Plus je les regarderais, plus la nuit sera courte.

Alors je marchai, encore et encore, pour changer de rue. À en croire les empruntes sur le sol, mes pas se faisaient grands et rapides. Je m'arrêtai devant une bâtiment noir, à l'architecture raffinée et minimaliste. Il s'agissait de musique, or je poussais d'ores et déjà la porte.

- Bonjour. fit-une voix à ma gauche

Je tournai la tête, tombant sur un jeune homme aux cheveux aussi noirs que la nuit, et au regard perçant. Ses yeux dessinés en amande me toisaient, tandis que je ne bougeais pas d'un millimètre. Son teint était aussi pâle que la neige, et bien qu'il ne soit pas très grand, il dégageait quelque chose qui pouvait faire poser un genoux à terre à n'importe qui.


- Je peux vous aider ? demanda-t-il d'un ton neutre

J'avalai difficilement ma salive, avant de regarder autour ce moi. Des instruments, aussi grands les uns que les autres. C'est alors qu'un objet au fond de la pièce attira mon attention. Caché par une nappe ombré, il ne désirait pas se montrer.

- Qu'est ce que c'est ? fis-je en pointant du doigt l'objet en question

Le garçon s'approcha, avant de s'arrêter à mes côtés. Il fixa l'instrument, avant de tirer brusquement sur la toile. C'est alors que mes yeux s'ouvrirent en grand, pour faire face à un gigantesque piano. Un piano brillant de toute sa splendeur. J'ouvris grand ma bouche, comme ébahie, ou plutôt émerveillée par cette merveille.

- Il a été fait en 1939. Il vient de France, au début de la seconde guerre mondiale. expliqua le noiraud

J'hôchai la tête.

- Vous voulez en jouer ? me questionna-t-il

- Je ne sais pas en jouer. dis-je, un peu gênée

Il s'arrêta quelques secondes, avant de ricaner. Devant moi et mon air perplexe, il s'asseya en face de l'instrument. Dans un silence de plomb, ses doigts vinrent fusionner avec les notes. Lui et ce piano faisait la paire, comme un duo qu'on ne se permettrait jamais de couper en pleins spectacle. Mutuellement l'instrument faisait briller l'homme qui en jouait tandis que l'homme faisait vivre l'âme damnée devant lui.

Aussi douce qu'une prière, la mélodie s'éleva vers les cieux, et comme hypnotisée, mon cœur se balançait au rythme des notes, jamais n'avais-je autant trouvé de sens à ma vie, jamais n'avais-je aimé un moment de vie aussi simple. Pout la première fois je désirais être immortelle, pour la première fois je voulais vivre pour quelque chose, ainsi ce fût ce morceau de piano qui vola mon âme et qui en fit ce qu'il voulait.

Le jeune homme s'arrêta, au bout de quelques minutes. Le regard raccroché au piano, je ne le vis pas se tourner vers moi.

- Vous pleurez ?

Je sursautai, avant d'apporter ma main à mon visage. C'est alors que je sentis contre la peau de mes doigts, l'humidité de quelques perles salées dévalant mes joues. Je venais de pleurer aussi simplement qu'un courant d'air rentre dans une maison. Aussi simplement que les inconnus volant vos cœurs. Je venais de pleurer, et l'étrange sensation de l'eau sur ma figure m'abandonna à un sourire sincère.

Ce ne sont pas les ailes qui font un ange.

L'homme arqua un sourcil, folle, pensait-il que j'étais. Et ça aurait pu probablement être le cas. Mais contre toute attente, il souria, lui aussi.

- Vous aimez quelqu'un ? souffla-t-il

Je croisais mes doigts.

- Oui.

Il croisa à son tour ses doigts.

- Vous avez mal au cœur ?

Je baissai la tête.

- Beaucoup.

Il releva la sienne.

- Alors continuez de pleurer. Je vous accompagnerais avec le piano.


l'amour ça rend con,
l'amour ça vient,
ça part,
l'amour on le déteste
l'amour on aime bien l'insulter,
parfois même on préfère l'ignorer,
l'amour il arrange personne,
il se plaît à nous faire tourner en bourrique
l'amour on essaie pas de le comprendre,
parce qu'on peut pas le comprendre,
et parce que lui même ne se comprend pas,
il aime voler nos cœurs,
et les donner aux mauvaises personnes, parfois
l'amour c'est un genre de monstre
un monstre plutôt beau,
qui fait peur à tout le monde






Jeune & Con | J.JKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant