Jeune & Con | J.JK

- quatorze

j'ai eu besoin de te perdre pour me retrouver

Je n'aime pas les mensonges, même si il m'arrive d'en dire. C'est assez ironique, et plutôt contradictoire. Disons que je dois être une mordue du célèbre proverbe, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. Mais malgré tout, je ne mens que quand je le juge nécessaire, beaucoup nécessaire. Une urgence quoi. Quelque chose de vraiment important.

Parfois la vérité ne sert à rien d'être dire, je veux dire, elle est réelle mais destructrice, de temps en temps. Et même si c'est pour la bonne cause, perdre des êtres chers parce que l'on a décider de ne pas leur mentir est tout bonnement triste, n'est-ce pas ? Laissez tomber, je me perds souvent dans mes réflexions. Je tressaillis soudainement.

- Thé ou café ? souffla Sunmi dans mon oreille

Je m'arrêtai brusquement. Elle tenait joyeusement deux boissons entre les mains. Ses cheveux s'échappaient dans les airs, malgré son bonnet en laine rose. Je mimai une indécision avant de jetter mon dévolu sur le café. Je n'aimais même pas ça, mais ça a tout de même le don de me réveiller, et de me sortir de mes rêveries futiles. Sunmi souria avant de me tendre la boisson chaude. Nous marchâmes côte à côte jusqu'à se séparer vers nos classes distinctes. 

Je m'asseyai, sourire scotché aux lèvres. Avant de sortir quelques affaires de mon sac. C'est alors que je sentis quelque chose d'étrange sous mes fesses. Je regardai devant moi, puis lentement, je me tournai vers Jae, me fixant de son air machiavélique. Elle n'avait pas osé, non, c'était inhumain de faire ça. J'avalai difficilement ma salive. Cette folle avait asperger ma chaise de glue. J'étais donc collée à la chaise, aussi ridicule qu'une misérable. Ça, c'était censé n'arriver que dans les films, ou dans les livres, pas vrai ?

Jungkook entra dans la classe, il me souria, avant de se diriger vers moi, à la grande surprise de Jae. Il s'asseya en face de moi, avant que le cours ne commence. Incapable de lui rendre son sourire, affichant un air grave. Il sembla le remarquer.

- Est-ce-que ça va ? questionna-t-il

Mes lèvres tremblaient, j'avais si honte. Je fixai un instant à la table avant de relever les yeux vers lui. Je devais être déplorable.

- Jae a mis de la colle sur ma chaise, je suis coincée. fis-je en ravalant mes larmes

Il ouvrit grand les yeux, puis sembla réfléchir un instant. Diable, que c'était embarassant. Je le vis regarder Jae, un court instant, avant de se racler la gorge. Pourquoi n'allait-il pas la voir ? Décidement il ne changerait pas ses vieilles habitudes. D'un coup, il tira ma chaise vers la sortie, avec moi dessus, le bruit strident des pieds de la chaise attirait tous les regards sur nous. Je fermai les yeux, ce n'était pas la discrétion que s'envisageait mais après tout il était bon de s'enfuir le plus rapidement possible de cette pièce.

Nous nous retrouvâmes donc dans un local pas plus grand qu'une dizaine de boîte de chaussures étalées sur le sol. Jungkook s'abaissa, de sorte à voir comment j'étais collée. Je ne cache pas que je n'en étais pas vraiment fière. J'entendis le brun ricaner dans sa barbe inexistante, ainsi je le frappai à la tête d'une force guère incroyable.

- Ne te moque pas, c'est assez.. Dégradant. soufflai-je

Je sentis sa main se poser sur mon épaule. Je le regardai, il pinçait ses lèvres, comme si il se retenait de rire, hum, pardon, d'exploser de rire. Il toussa un instant tandis que je fronçai les sourcils pitoyablement.

- Il faut que tu enlèves ta jupe, disons que c'est surtout elle, qui est collée. articula-t-il tout bas

Mon cœur loupa un battement, mes yeux semblaient désormais ne vouloir regarder que mes chaussures. Je pris une grande inspiration, prenant ma tête entre les mains. Pourquoi fallait-il que ce soit moi le personnage principal de cette péripétie.

- J'ai pas de jupe de rechange. l'interpellai-je

- J'ai un jogging si tu veux. répondit-il

Je le toisai, incrédule.

- Penses-tu une seconde qu'il m'ira ? je frappai mon front

- T'as raison c'est mieux de se balader à poils. il croisa les bras

Un dilemme se posait à l'intérieur de ma tête. Un dilemme qui n'avait pas tellement de sens, car avec un minimum de recul je pouvais me rendre compte que je n'avais absolument pas d'autres choix possibles.

- Tout le monde va s'apercevoir que je porte le jogging d'un garçon, qui sait ce que Jae va encore inventer. fis-je dépitée

- On sèche ? demanda-t-il

Je le vis sourire narquoisement, nous n'étions très clairement pas un exemple à suivre. Nous étions bien trop immature pour se raviser. Je répondis à son rictus par un autre rictus. Nous nous étions compris. Après quelques minutes, Jungkook réapparu avec son jogging gris, je le pris entre mes doigts, s'était bien grand pour moi. Il resta face à moi, sans bouger.

- Tu peux, hum, te retourner ? Ou sortir ? demandai-je doucement

Je vis ses joues virer au rouge tandis qu'il se retournait dans la seconde suivante. Moi aussi, mes joues semblaient prendre feu. Disons qu'elles brûlaient tellement qu'un moment je pensai même qu'elles me piquaient. Je me changeai le plus vite que je le pouvais malgré le manque de place.

- Juste une chose- fit-il en tournant légèrement sa tête

- Si tu te retournes je te tue. paniquai-je

Il leva ses mains en l'air, toujours face à la porte. Comme prévu son jogging était sur moi synonyme d'une jupe mal taillée.

- C'est bon, sortons. dis-je

Nous sortîmes du local, il se retourna et pouffa de rire. Je lui tapai l'épaule en riant. Nous dirigâmes vers la sortie d'un pas rapide mais malheur, on nous avait aperçu.

- Eh vous ! Retournez dans vos classes ! fit un des surveillants de l'établissement

Je regardai soudainement Jungkook, du genre, qu'est-ce qu'on fait ? Il prit mon bras, avant d'approcher ses lèvres de mon oreille.

- Mets ta capuche, et cours.

C'est alors que dans une fraction de seconde, nous nous dirigâmes à toute allure vers les grandes portes de sortie, capuche sur le crâne, comme des bandits s'enfuyant de prison. Jungkook me tirait par le bras, m'obligeant à courir aussi vite que lui. L'adrénaline montait en nous aussi rapidement que notre course, je pouvais entre nos respirations saccadées mais parmis les bruits de nos pas claquant sur le sol, j'entendis aussi son rire s'envoler dans les airs.

Nous poussâmes d'un coup les portes, avant de se barrer dans les rues de la ville, échappant de peu au pire. C'est dans un café que nous nous arrêtions. Essoufflés, mais terriblement amusés, nous nous posâmes face à face. Le brun me fixa, toujours son sourire narquois scotché au visage, puis, je ne sais pas trop comment, ni la raison du pourquoi, nous partîmes dans un fou rire inarrêtable. Je pense que cette image restera à jamais gravée, imprimée comme un merveilleux souvenir qu'on raconte à nos petits enfant, un souvenir qui aura le don de réchauffer le cœur, à la seconde où l'on déciderai d'y repenser.

j'ai un problème de notif bordel