Jeune & Con | J.JK

- message aux gens brisés

Peu importe qui lira ces mots, peu importe votre âge, votre sexe, vos torts, vos erreurs, peu importe ce que vous vivez, ce que vous traversez, peu importe où vous vous trouvez.

Je veux écrire les choses qui me rongent. Je veux écrire des choses qui vous rongent aussi. Je veux écrire parce que je me sens mal, et parce que j'ai un message pour vous. Gens brisés, perdus, détruits, simplement tristes.

Cela va faire presque deux semaines que je ne dors plus, que je ne parviens plus à respirer correctement, peut-être que ça passera, et je l'espère. Bien que cette sensation de ne plus pouvoir vivre comme je vivais avant me gâche la vie en ce moment je dois vous dire, certaines choses.

C'est en ayant des soudaines difficultés respiratoires, que je me suis rendu compte de la chance que j'avais de vivre. Simplement rire, ressentir toutes ces choses que seuls les vivants ressentent.

Et maintenant je repense à toutes ces fois où j'étais seule dans ma chambre, fixée sur mon écran. Passant des journées entières enfermée, sans voir personne, sans voir mes parents et mon frère. Je repense aussi à ces moments où je me suis sentie totalement inutile, suite aux paroles des autres. En faite, je repense tout simplement à ces moments que j'ai perdu à cause de certains mots qui me blessaient plus qu'une balle en pleins cœur, ces moments où j'ai préféré rester seule alors que je pouvais simplement profiter des personnes que j'aime, ces moments où j'aurais pu tout simplement profiter d'être en vie, en bonne santée, et surtout ces moments où j'aurais du arrêter de me plaindre pour absolument tout et n'importe quoi.

On a la vie devant nous. Ce problème de santé, n'est peut-être pas grand chose, il s'en ira sûrement avec le temps. Mais si demain je suis vraiment malade, qu'est ce que je me dirais ? Si demain vous tombiez malade, qu'est ce que vous vous diriez ?

Je m'en veux, parce que je n'ai pas le droit, parce que nous n'avons pas le droit, d'abandonner, de baisser les bras, de passer à côté de son existence. Parce que je sais que moi, que toi, que nous, que vous, on peut faire de grandes choses. Parce que je veux me réveiller à 90 ans, et me dire que j'ai réussi à ne pas gâcher la vie qu'on m'a donné.

Aujourd'hui je veux vivre pour moi, mais aussi pour tous les gens dont la vie a été arrachée, alors qu'eux voulaient la vivre. Je veux vivre pour ces gens à qui on a amputé les jambes, à qui les jours se comptent sur les doigts d'une main, je veux vivre pour ces gens qui ne veulent pas mourir.

Alors on s'en fou, si le voisin te déteste, si les gens dans la rue te regardent mal, si t'enchaînes les échecs, si tu rends pas fiers les gens à que tu aimes, si on te dit que t'es pas capable, si on te dit que tes rêves sont bien trop hauts, si les gens à qui tu tiens te laissent, si tu te supportes tout simplement plus. Toutes ces choses, on s'en fou parce que toi tu as ce que beaucoup aurait voulu avoir, la vie.

Tout ça on en a rien à faire, on changera tous, et on mourra tous.

Ça me fais du mal de dire ça, de devoir l'écrire, mais si demain je meurs je supporterais pas de pas avoir dis à mon père que je l'aimais de tout mon cœur, de pas avoir osé par peur de me taper la honte, de pas avoir dis à la personne dont je suis amoureuse que mon cœur lui appartient, je supporterais pas de laisser mes amis, de pas avoir vu ma sœur de cœur.

Enfaite je supporterais pas de pas être devenue la personne que j'aurais voulu être. Je supporterais pas de ne pas avoir respecté mon corps, mon esprit. Je regretterais toutes ces fois où j'aurais voulu briser mon reflet.

J'ai pas le temps pour me détester, pas le temps pour écouter les gens qui veulent m'enterrer, pas le temps pour m'empêcher d'oser, pas le temps pour pleurer, pour me faire du mal, pour me plaindre.

On a pas le temps pour ça, on l'aura quand on sera mort mais pas maintenant.

Pas maintenant parce que c'est pas le moment.
Pas maintenant.
Plus tard.
Quand tu rendras ton dernier souffle.
Tu pourras arrêter de vivre.
Mais pas maintenant.