Chapitre 13

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Pendant cinq jours entiers, la mère de Louis resta ferme dans sa décision de ne pas autoriser Louis à quitter la maison – aussi court que ce fut, ça avait quand même parut une éternité à Louis ; s'éternisant comme des ongles crissant sur un tableau à rythme terriblement lent. Pourtant, le sixième jour, elle céda finalement et lui donna la permission de quitter la maison le jour suivant pour sortir avec Liam, à une condition – dont elle omit de lui faire part – que Liam ne quitte jamais Louis de vue, et ne pas le laisser s'approcher de quiconque que Liam ne connaissait pas, ou qui n'était pas un ami en commun.

Ce qu'elle ne savait pas, cependant, c'était que Liam retransmettait toutes ses instructions à Louis et ils passèrent la nuit avant son autorisation de sortie à élaborer des plans dans les moindres détails pour échapper à ses exigences. Liam n'appréciait pas que des ordres lui soient donnés, ni d'être ordonné – pas demander, mais ordonner – de mentir à son meilleur ami et de le trahir, en le caftant à sa mère derrière son dos, et Louis n'appréciait pas être enfermé de force chez lui et qu'on lui dicte avec qui il pouvait et ne pouvait pas passer du temps, comme un enfant de cinq ans essayant de jouer avec des garçons plus grands et dont les parents pensaient qu'ils seraient une mauvaise influence. Unis dans leur aversion pour les ordres et l'attitude de Jay, ils avaient pleinement l'intention de se rebeller contre, même Liam, qui était habituellement si sensible et obéissant.

Allongé sur le dos, fixant le plafond, Louis tenait son téléphone près de son oreille alors que Liam disait, « Je ne sais pas, j'aime pas mentir, mais au moins tu m'as demandé de mentir, tu m'as gentiment demandé. Ta mère m'a presque menacé, crachant ses ordres dans le téléphone... sans oublier que c'est vraiment inadmissible qu'elle t'ait puni de sorti juste parce qu'elle n'aime pas certains de tes potes. »

« Ne m'en parle pas, » grommela Louis. « Mais merci, Li. J'veux dire, tu me fais confiance – ça signifie beaucoup plus que tu ne crois... »

« Je te fais confiance, mais t'es vraiment sûr de vouloir demander à Harry de venir nous rejoindre ? J'veux dire, je comprends que c'est ton pote, mais si elle lève ta punition et que tu sors pour faire immédiatement la chose pour laquelle elle t'a puni, c'est tenter le diable, non ? Tu ne devrais pas plutôt laisser quelques jours de plus passer avant de ressortir ? Elle va devenir folle si elle découvre que la première chose que t'as fait avec ta liberté, c'est de lui désobéir, sans oublier le fait qu'elle vous tuerait tous les deux si elle vous surprenait à moins de dix mètres l'un de l'autre. »

« Je m'en fous, » dit immédiatement Louis. « J'ai besoin de le voir. »

« Je ne comprends pas, Lou. Je t'aiderai, mais tu voudrais pas m'expliquer quelque chose ? Pourquoi est-ce qu'il compte autant pour toi ? A chaque fois que je t'ai parlé ces derniers jours, tout ce dont tu m'as pratiquement parlé est de comment tu pourrais faire pour le voir, ou de choses qu'il a dit, ou quoi – pas que ça me dérange, mais j'aimerai juste pouvoir comprendre ! C'est ton ami, je sais, mais ça a l'air différent. Il compte plus pour toi que n'importe qui d'autre que je connais, et je ne peux pas m'enlever ça de la tête. Pourquoi l'aimes-tu autant ? Qu'est-ce qu'il y a de si extraordinaire chez lui ? Pourquoi est-il spécial ? »

« C'est difficile à expliquer, » dit prudemment Louis. « Tu te souviens de ce que j'ai dit, à propos de la façon dont je me sentais différent ces derniers temps ? Il m'a aidé avec ça, il m'a aidé à comprendre qui je suis et ce que je veux, qui je veux être. Il est tellement différent des autres personnes. Depuis des années, il est fui, détesté et insulté derrière son dos par des lâches qui n'osent pas lui dire en face pour qu'il puisse se défendre, mais il n'est pas rancunier ou amer – du moins, pas sans avoir des raisons de l'être. Il a une perspective de la vie plus raisonnable que quiconque que je connaisse. Il ne cherche pas à imposer ses opinions aux autres, il les affirme simplement et te laisse t'en faire ta propre idée, et il peut les expliquer tellement facilement que même un bébé les comprendrait – il m'en a appris plus à mon sujet que je n'en aurai jamais su ; quand j'ai finalement arrêté d'être ignorant et que j'ai ouvert mes oreilles à ce qu'il avait à dire, en vingt minutes il a mis plus d'ordre dans ma tête que je n'aurai pu le faire de moi-même dans toute ma vie. Il peut me faire rire tellement facilement que parfois je me fais moi-même sursauter en rigolant de façon inattendue. Je lui ferais confiance pour n'importe quoi. Je suppose que... la seule façon dont je peux le décrire est comme étant mon meilleur ami. »

La jalousie s'infiltra dans la voix de Liam. « Ton meilleur ami ? »

Malgré lui, Louis ne put s'empêcher de sourire au soupçon flagrant de jalousie dans le ton de son ami. « Pas mon meilleur meilleur ami, » promit-il. « Cette position est déjà prise. »

Il put presque entendre le sourire de Liam à travers le téléphone ; c'était comme s'il pouvait sentir la chaleur irradiant du visage de son ami, se déversant de son sourire et caressant le visage de Louis dans une vague apaisante.

« D'accord, » dit Liam, « je vois bien que vous êtes proches... je vais t'aider. Après tout, je ne veux pas être rétrogradé à la place de deuxième meilleur ami, hein ? » S'ils avaient été ensemble, il aurait poussé Louis du coude de façon enfantine, mais il y avait toujours une inquiétude très légère dans sa voix.

« Comme si je le ferai, » dit doucement Louis.

« Je suis juste inquiet, Lou. Je ne sais pas comment est ce gars... je te crois quand tu dis qu'il est bon pour toi ; t'es beaucoup plus heureux depuis que tu as commencé à traîner avec lui, j'ai juste en quelque sorte peur de te perdre, tu vois ? On est amis depuis tellement longtemps... je ne veux pas que tu changes au point où je ne sais plus qui est mon meilleur ami. »

« Je serai toujours moi, » promit Louis. « Harry m'aide juste à arrêter d'avoir peur d'être moi. »

« C'est ce dont tu as besoin, je pense. De la confiance, plus qu'autre chose. Mais ne me laisse pas derrière, d'accord ? Je ne suis pas non plus aussi sûr de moi que je dois l'être. »

Louis voulait lui faire un câlin. « Je ne le ferai pas. Ne t'en fais pas pour ça. Peut-être que Harry peut te donner quelques leçons sur comment être vraiment toi, aussi, » taquina-t-il.

Liam rigola. « Ouais, si j'arrive à lui parler sans m'enfuir en courant. »

« Il n'est pas du tout effrayant quand tu apprends à le connaître, tu sais. »

« Mm. Peut-être que je vais pouvoir le découvrir par moi-même... » songea Liam.

Louis n'était pas exactement sûr de ce qu'il voulait dire par ça, mais Liam avait un ton spécifique lorsqu'il disait quelque chose qu'il n'avait pas l'intention d'expliquer – Louis aimait l'appeler sa voix 'mystérieuse' – et les chances de lui faire révéler ce à quoi il pensait à cet instant étaient extrêmement minces, alors Louis soupira, se laissa tomber sur son lit et autorisa Liam à changer de sujet.

Turning From Praise [Traduction - Larry Stylinson - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant