Chapitre 18

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Felicite cligna nerveusement des yeux vers lui, apparemment confuse. Louis supposa qu'il ne devait pas avoir l'air différent – plus heureux que d'habitude, rouge et excité, et avec les cheveux en sueur et collant à son front, portant un haut que sa mère désapprouverait. Mais, ensuite, elle sembla soudainement le reconnaître également – son visage passant de la perplexité à l'horreur, sa bouche recouverte de brillant à lèvre s'ouvrant en grand. Il tendit une main pour attraper son épaule et elle se retourna pour s'enfuir à travers la foule, chancelant sur les talons qui n'étaient de toute évidence pas à elle, mais pourtant, elle n'était pas ivre et avait une longueur d'avance sur lui.

La bouche bée, Louis l'observa pendant un moment jusqu'à ce qu'elle disparaisse presque de son champ de vision. Ses réactions étaient ralenties par l'alcool. Ce fut seulement lorsqu'il perdit presque de vue son énorme chevelure qu'il l'imita, laissant un Harry surpris loin derrière, jouant des coudes à travers la foule et se lançant à sa poursuite. Sa petite sœur était dans une boîte de nuit, couverte avec tellement de maquillage que c'était étonnant qu'elle puisse toujours bouger son visage, ce qui voulait dire que leur mère n'avait aucune idée d'où elle se trouvait. Louis était ivre et étourdi mais il savait quand même que c'était synonyme de problèmes.

Passant en se précipitant à côté d'un couple dont les lèvres étaient collées en une étreinte passionnée, esquivant une fille avec un mono-sourcil et une jupe courte, rentrant presque dans un homme avec un trench-coat, Louis lutta pour garder à l'œil sa petite sœur, ayant peur de la perdre. Il aurait peut-être été moins inquiet si elle ne s'était pas enfuie, clairement désespérée de s'éloigner de lui. Apparemment, elle avait peur de sa réaction face au fait qu'il l'ait rencontrée dans une boîte de nuit, couverte de maquillage et habillée comme une fille de cinq ans son aînée – et si elle avait peur de ce qu'il dirait en la découvrant de cette façon, alors ce n'était pas une bonne nouvelle. Louis n'était pas un frère donneur de leçon. Quelque chose de principalement douteux devait se passer si sa simple vue avait inspirait en elle une telle panique.

Murmurant un « excusez-moi » avec sa langue qui semblait épaisse et maladroite, Louis se faufila à travers un groupe de personnes en train de danser, trébucha sur la chaussure que quelqu'un avait abandonné au milieu de la piste de danse, comme si c'était une version moderne de Cendrillon et il était tellement bourré qu'il voyait double (ce qui n'était pas le cas), et passa presque directement à côté d'un petit troupeau de filles avant de jeter un deuxième coup d'œil et de se rendre compte qu'elles étaient toutes trop petites pour être assez âgées pour pouvoir entrer – et derrière tout le fond de teint et l'eyeliner, leurs visages étaient jeunes. Il avait remarqué la même chose chez Felicite – elles avaient tenté de se cacher derrière des masques de maquillage, mais si vous regardiez d'un peu plus près, vous pourrez voir que c'étaient seulement des petites filles, jouant aux grandes et semblant avoir emprunté le maquillage de maman.

Felicite n'avait jamais pris le maquillage de leur mère. Jay avait tendance à ne pas en mettre beaucoup, et elle avait toujours eu des opinions très fortes sur les petites filles se maquillant. Même Lottie n'était pas supposée en porter, et elle avait l'âge auquel vous pouviez vous attendre à ce qu'elle en mette.

La tête de Louis tournait, son esprit fonctionnant beaucoup plus vite que ses pieds dans son état d'ivresse. Secouant sa tête, il dérapa pour s'arrêter et passa plusieurs secondes à observer la scène devant lui, essayant de comprendre ce qu'il se passait, reconstituant le puzzle de ses pensées incohérentes pour définir une conclusion qui avait du sens. Sa petite sœur se trouvait avec un groupe de filles de son âge qui portaient toutes peu de vêtements et beaucoup trop de maquillage avec des coiffures beaucoup trop sophistiquées pour leur âge. Alors qu'il les fixait, elles le regardèrent toutes avec insolence, un air identique de dégoût sur leurs visages recouverts de maquillage.

« Oh, non ! » geint Felicite, enfouissant son visage dans ses mains à la vue de son frère.

« Fizzy ? » demanda Louis. « Qu'est qui se passe merde ? »

Sa sœur regarda d'un air suppliant la fille la plus proche d'elle, et comme si ce regard inquiet était une sorte de déclencheur, les six autres filles se mirent immédiatement devant elle, un bouclier humain. Elles regardèrent toutes fixement Louis, et elles lui rappelèrent un groupe de bergers allemands hargneux se tenant sur leurs gardes. Pourtant, malgré le fait qu'elles portaient toutes des talons de différentes hauteurs ridicules, Louis faisait toujours plus d'une tête de plus que la plus grande d'entre elles, trahissant leur jeune âge même si ça avait déjà été évident que sous les couches de maquillage, elles n'étaient que des gamines. Prenant en considération la fille la plus proche – une fausse blonde dont les racines brunes étaient visibles, ses cheveux relevés en une queue de cheval bien serrée sur le côté qui faisait battre une veine de son front, du rouge à lèvre d'une épaisseurs de plusieurs centimètres – Louis croisa ses bras.

« C'est qui 'Fizzy' ? » demanda la fille avec humeur. Elle mâchait un chewing-gum et son écrasante haleine de menthe fouetta le visage de Louis, faisant plisser son nez. « On dirait un Tweenie. On l'appelle plus comme ça. C'était stupide. Son surnom c'est 'Tay'. »

Oubliant le commentaire vigoureux qu'il était sur le point de faire à propos du fait qu'il avait toujours appelé sa sœur Fizzy et n'avait pas l'intention d'arrêter à cause de quelques idiotes couvertes de maquillage, Louis renifla bruyamment. « Tay ? »

« Ouais, » dit fièrement l'une des autres filles. « Fliss-e-tay, » détacha-t-elle, prononçant le prénom de façon complètement fausse. « Fliss. E. Tay. Tay ! Tu vois ! »

« Ouais, je vois, » répondit Louis, absolument pas impressionné. « Sauf que ce n'est pas comme ça que son prénom se prononce. Et 'Tay', c'est stupide. » Il regarda sa sœur. « 'Y a une raison particulière pour que tu traînes avec ces idiotes ? »

« 'Y a une raison particulière pour que tu sois bourré ? » demanda-t-elle – plutôt courageusement, pensa Louis.

Pendant un moment, Louis eut un peu l'impression d'être un cerf aveuglé par les phares d'une voiture, avant de se souvenir qu'il avait dix-huit ans et qu'il était parfaitement en droit d'être ivre, alors qu'elle était une jeune fille de treize ans beaucoup trop maquillée dans une boîte de nuit et qui n'avait définitivement pas d'autorisation parentale pour y être, alors il dit d'un air important, « Parce que je suis majeur. » Puis, de façon enfantine, comme pour réfuter la déclaration qu'il venait de faire il ajouta, « et parce que je peux. Réponds à la question. »

« Ce n'sont pas des idiotes. Et tu m'as dit de ne pas laisser maman me contrôler ! T'as dit 'sors avec ces amis – les amis n'ont pas besoin d'être approuvés par les parents'. Quoi, alors maintenant ils doivent être approuvés par mon frère à la place ? »

« Non, » dit Louis. « Bien sûr que non. Mais regarde autour de toi, Fiz. Est-ce que c'est ce que tu veux ? Je suis heureux maintenant. Je sors avec mes amis, fais l'idiot, je suis un peu bourré et un peu fatigué mais je suis heureux. Regarde-toi, ce n'est pas ce que je vois. Pour moi, t'es en train d'essayer d'entrer dans ce groupe parce que pour une quelconque raison tu penses que ça te rendra heureuse, mais sérieusement, t'as l'air d'aller dans la mauvaise direction. T'as l'air – » il mordit sa lèvre, sachant que ses pensées ivres s'envolaient trop rapidement vers sa bouche tout aussi ivre, et sachant également que dans cet état, il luttait pour savoir quoi retenir. Il ne pensait pas que ça serait très utile à la situation d'accuser accidentellement sa sœur d'être salope.

« Ecoute, toi, » dit l'une des filles. Ses cheveux étaient tellement raides et plats qu'ils ressemblaient plus à du carton qu'autre chose. « Elle est pas obligée de faire quoi que ce soit. Elle est pas obligée de partir avec toi. C'est notre pote, et c'est pas tes affaires. »

« Oh, je suis désolé, » rétorqua Louis, « j'avais oublié que c'était aussi ta sœur. Oh attends, c'est pas le cas. Ferme ta bouche, chérie, les adultes sont en train de parler. » Il décida promptement qu'il avait l'alcool désagréable. Pourtant, c'était agréable de voir l'air suffisant s'effacer du visage de la fille. « Felicite, je sais que j'ai merdé. Je dois t'expliquer certaines choses, des choses dont je ne peux pas vraiment parler ici. Mais en fait, j'ai simplement grandi. J'ai commencé à me faire mes propres opinions et à écouter celles des autres. Je me suis rendu compte que tout ce que maman dit n'est pas forcément vrai, ou n'a même du sens. Et j'ai commencé à penser par moi-même et à me disputer avec elle, et elle n'a pas aimé ça. Alors elle m'a foutu à la porte, et je ne suis plus le bienvenu à la maison, parce qu'elle n'a pas pu supporter le fait que je ne crois plus en les mêmes choses qu'elle. »

« Je la déteste, » dit violemment Felicite, choquant Louis par la colère dans sa voix. « J'ai pas arrêté de lui demander où t'étais parti, encore et encore, parce que j'étais inquiète et elle m'a criée dessus. Elle m'a dit qu'elle avait vraiment essayé de t'aider, mais que t'étais une cause perdue et que tu nous avais tourné le dos, et que t'en avais plus rien à faire de nous. Elle a dit que tu lui avais dit que tu ne voulais plus nous voir. Et je l'ai traitée de menteuse parce que je savais que tu ne dirais jamais ça, et elle m'a encore criée dessus, et j'ai dit que je voulais te parler, et elle a dit que je ne pouvais pas parce que t'étais parti et que tu ne voulais plus jamais entendre parler de nous. Et j'ai essayé de t'appeler mais elle m'a confisqué mon téléphone. Après elle a commencé à crier et à me dire que t'irais en enfer et que moi aussi si je n'arrêtais pas d'être aussi mauvaise ! Elle me traite comme si j'avais l'âge de Daisy. ».

Louis commença à mordiller sa lèvre. Il se sentait horrible, maintenant ; il aurait dû savoir que ses sœurs demanderaient après lui, et il aurait dû savoir que sa mère ne leur admettrait jamais qu'il s'était enfui avec son amour secret, qui se trouvait être a) un punk et b) un garçon. Elle leur aurait évidemment menti. Daisy et Phoebe étaient trop jeunes pour suspecter quelque chose, trop jeunes pour poser des questions difficiles, et Lottie était assez âgée et sage pour ne pas essayer, mais Felicite avait clairement décidé qu'elle voulait des réponses – et maintenant, confrontée à la perspective que deux de ses enfants se rebellant, Jay était devenue désespérée. Elle était en colère et effrayée, et essayait de faire peur à ses enfants pour qu'elles ne suivent pas l'exemple de Louis.

Lorsque Felicite continua, sa voix était basse et elle tremblait. « Quand papa est rentré, je lui ai dit ce qu'elle avait dit et il m'a dit que je ne devrais pas la contrarier. 'Ne traite pas ta mère de menteuse, Felicite,' » imita-t-elle, « 'c'est très irrespectueux.' Il se mettra pas de mon côté, et Lottie non plus, et personne ne me dit ce qu'il passe et j'en ai marre que tout le monde agisse comme si j'étais stupide ! J'ai une tête. J'ai des amies. Elle ne peut plus me traiter comme un bébé maintenant. »

« Ce n'est pas une mauvaise personne Fiz. C'est notre mère. Elle pense agir de la bonne façon, tu sais. »

« Ouais, elle pense. Ça n'arrange pas vraiment le fait qu'elle le fait en toute ignorance, hein ? »

« Non, effectivement. Tu crois que je ne suis pas furieux ? Elle m'a insulté, elle m'a foutu à la porte et elle vous ment à toi et les filles à mon sujet, bon Dieu, Felicite, je suis fou de rage. Je suis tellement furieux, j'arrive à peine à le supporter parfois. Mais j'essaie de lui pardonner, parce qu'elle nous aime et je l'aime toujours, et c'est ce qu'on est supposé faire, non ? Pardonner et oublier. Tendre l'autre joue. Je me suis enfui loin d'elle la dernière fois et c'était stupide. Crois-moi, s'enfuir est la pire décision que tu peux faire. Comment penses-tu que ça va finir, hein ? Tu ne peux pas vivre comme ça pour toujours. T'es trop jeune pour qu'elle te jette dehors – elle va simplement t'enfermer à nouveau dans ta chambre, et te surveiller comme un faucon. Allez, p'tite sœur, tu vaux mieux que ça. T'es intelligente. Tu sais comment elle est. Tu dois être rusée et la contrer. Je ne l'ai pas assez été et j'ai fais des erreurs. »

Felicite le fixa, la bouche tremblante, clignant fortement des yeux pour essayer d'arrêter de pleurer. « Je ne sais pas quoi faire, » admit-elle, et il pouvait entendre l'hystérie à peine retenue dans sa voix.

Louis mit un bras autour d'elle. « Ne t'en fais pas. T'es pas obligé, je suis le grand frère – savoir quoi faire est mon boulot. »

Il n'avait plus aucune idée de ce qu'il était en train de faire, pourquoi lui dire ça, pourquoi lui faire peur avec la vérité ? Harry était un facteur constant dans sa vie, un point fixe, comme la force magnétique guidant la boussole de son moral – mais ça ne voulait pas dire qu'il ne ressentait pas la terreur paralysante de devoir être un adulte. Pendant toute sa vie, il avait été poussé dans la direction que ses parents désiraient qu'il prenne, et prendre ses propres décisions était terrifiant. Mais c'était une bonne sorte de peur – et il préférait de loin être effrayé et libre que piégé, enfermé dans de la laine de coton, guidé comme un chiot en laisse que, sans l'aide de Harry, il n'aurait jamais pu couper.

« Je peux pas t'obliger à venir avec moi. Tu veux rester ici, avec ces filles ? Parce que je ne pense pas que ce soient réellement tes amies, tu sais. Tu n'as pas à changer pour t'adapter à elles, et les changements ne doivent se faire seulement parce que tu les veux, pas parce que t'as l'impression de devoir les faire pour être acceptée. Je viens juste de le comprendre. Je n'ai pas changé pour maman, ni pour Harry ; j'ai changé pour moi. Je ne vais te changer si c'est qui tu es réellement. Non ? »

Elle semblait incertaine. Fixant ses pieds et jouant avec les manches de sa chemise, elle était pétrifiée et silencieuse. Louis pourrait sympathiser. Se libérer du moule définit par ses parents était une chose ; déterminer dans quelle forme il allait se mouler maintenant qu'il faisait ses propres choix en était une complètement différente. C'était comme être sur le point de redécouvrir qui il était, qui il était réellement, plus qui il était supposé être et au moins Louis avait eu un point de départ. Il avait su qu'il devait commencer avec la personne dont il était tombé amoureux. Sa sœur n'avait rien de ça pour débuter – elle avait simplement la tête remplie de confusion et les pieds plein d'ampoules à cause des chaussures inconfortables qu'elle portait, et un groupe de filles qui n'étaient pas aussi formidables et matures qu'elle ne l'avait cru.

« Tu continues encore avec toute cette merde, » ricana une fille avec les cheveux foncés. « A propos de la façon dont elle doit faire un choix, que c'est sa décision. Eh bien, elle a déjà choisi. Elle nous a choisies ! »

« Ouais, » dit la blonde à la queue de cheval. « C'est qui elle est ! »

« Non. » Felicite fit un pas pour s'éloigner d'elles, secouant sa tête de dégoût. « Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Regardez-moi. Regardez-vous. Vous êtes oranges, et vos rouges à lèvres ressemblaient à de la confiture. » Elle parlait doucement, semblant avoir une sorte d'épiphanie, le soulagement se répandant sur elle comme un lever du soleil rampant lentement sur son visage. « Aucun de vos vêtements ne vous va, et mes chaussures me serrent. On a pas l'air cool. On a pas l'air plus âgé. On a juste l'air de gamines de cinq ans avec du maquillage sur le visage. »

« Peut-être toi, » marmonna quelqu'un d'un ton maussade. « Nous, on est superbe. »

« Voilà ! J'ai entendu ! Vous n'arrêtiez pas de le faire aussi tout à l'heure, de rire derrière mon dos, de me faire passer pour une idiote et me dire que j'avais l'air superbe en face, alors que vous avez toutes l'air stupides, toutes ! Et vous vous moquez toutes les unes des autres et pensez que vous êtes tout merveilleuses. Vous avez deux visages. Vous êtes horribles. Vous êtes toutes les mêmes, tellement ennuyantes, et vous faites les fines bouches devant moi à chaque fois que j'essayais de faire les choses différemment de vous. Vous êtes pire que ma mère, vous m'avez fait croire que c'était ce que je devais faire pour me sentir à ma place, comme si j'étais quelqu'un d'important. C'est pathétique. »

« Tay ! » couina l'une des autres filles en signe de protestation. Sa voix stridente fit grincer les dents de Louis. « Arrête ça ! »

« Ce n'est pas son prénom, » claqua Louis. Il en avait complètement marre de ces gamines pleurnichardes ; il voulait leur jeter quelque chose dessus. « Elle est la seule à prendre cette décision, vous ne pouvez pas le faire pour elle. »

« Toi non plus ! »

« Et je n'essaie pas de le faire ! » Il était bourré. Il était indigné. Il n'avait plus le contrôle de lui, et quelque part au fond de son esprit se trouvait l'écho de la voix de Harry lui rappelant que crier sur des imbéciles ne les ferait pas devenir moins idiots, mais son esprit était flou et il voulait secouer une à une chacune de ces petites filles ridicules, et il se fichait totalement du fait de tendre l'autre joue ou d'aimer son ennemi ou quelque chose comme ça – il se souciait simplement de toute la stupidité qu'elles avaient en elles, et il se demandait si en les secouant il arriverait à la faire sortir. Pas qu'il le ferait. Mais c'était une idée sympa.

Peut-être que sa sœur reconnut à quel point il était près d'exploser, parce qu'elle attrapa son bras et dit d'un ton suppliant. « Louis, on peut y aller maintenant ? » Ses yeux étaient grands ouverts, s'attendant à ce qu'il prenne la décision, ayant besoin qu'il prenne la décision.

Tout comme Harry était sa figure de proue, Louis devait à présent être celle de sa sœur. Il acquiesça.

« Ouais. Allons-y. »

Son bras toujours autour d'elle, ils se retournèrent et firent quelques pas avant qu'une autre voix ennuyante les appelle.

« Hé ! Ce sont mes chaussures ! »

Felicite baissa ses yeux vers les inconfortables talons qu'elle portait, fit une grimace puis les retira avant de les ramasser et de les pousser dans les bras de la blonde. « Tu peux les reprendre, » dit-elle. « Je préfère être capable de marcher dans la rue sans me casser une cheville, merci. »

Ils s'éloignèrent à nouveau, aucun d'eux ne parlant jusqu'à ce qu'ils soient totalement hors de portée de voix. Puis, Louis dit doucement, « Bien joué. »

« C'est horrible, » murmura-t-elle. « C'étaient d'horribles amies, mais c'étaient les seules que j'avais. Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? »

« Recommence à zéro, » lui dit Louis. « Trouves-en des meilleures. Tu vas dans une grande école. J'suis sûr que tout le monde ne peut pas être aussi idiot. »

Felicite fit un pâle sourire. « Merci, Louis... J'peux te demander quelque chose ? »

« Bien sûr. »

« Qu'est-ce que t'as exactement fait pour mettre maman tellement en colère qu'elle t'a mis à la porte ? »

Louis hésita. « C'est... pas vraiment mon histoire que je dois te raconter. J'ai besoin de te l'expliquer. Tu peux attendre jusqu'à ce qu'on soit rentré ? Je connais quelqu'un qui peut le faire avec de bien meilleurs mots que moi. »

« T'es sûr ? C'était un sacré discours que t'as tenu là. J'ai été impressionnée. »

« J'ai appris avec le meilleur, » dit doucement Louis, puis Harry apparut de derrière un couple dansant inconsciemment lentement sur une chanson rock, ses yeux plein d'inquiétude. Il repéra Louis, soupirant de soulagement, puis se précipita vers lui, souriant avec sa bouche et ses yeux.

« Hé, » dit-il, tendant un bras pour l'enrouler autour de la taille de Louis. S'il fut surpris de voir Felicite nichée sous le bras de Louis, il ne le montra pas. « Je me demandais où t'avais disparu. Tout va bien ? Je crois que je t'ai entendu crier, mais je t'ai perdu dans la foule. »

« Ouais, je vais bien, » répondit Louis. Il avait l'impression d'être dans un genre bizarre d'extase. Il avait défendu sa sœur de la façon dont Harry le défendait. Il avait donné son point de vue. Il fallait admettre qu'il avait été un peu fougueux à ce propos, mais il avait gagné la bataille – et peut-être que c'était contre un groupe d'adolescentes encore au collège, mais c'était la première dispute qu'il avait sans Harry observant dans son dos, et il se sentait ridiculement fier de l'accomplissement. Plus tard, lorsqu'ils seront seuls et pelotonnés ensemble dans le lit de Harry, les doigts entrelacés, ayant une conversation à voix basse dans l'obscurité avec leurs fronts appuyés l'un contre l'autre, il lui dirait tout ça. A quel point il s'était senti fort, protégeant sa sœur. La façon dont son cœur avait martelé sa poitrine alors qu'il bondissait pour prendre sa défense. A quel point c'était agréable d'être capable d'aider quelqu'un de la façon dont Harry l'avait aidé.

Felicite tremblait à côté de lui, sa bouche grande ouverte comme si elle était sur le point de les avaler tous les deux, et ce fut à ce moment que Louis se souvint qu'il n'avait toujours aucune explication sur sa fascination bizarre pour Harry. Mais également, qu'elle n'était pas encore au courant que lui et Harry étaient en couple. Il semblerait qu'il avait beaucoup d'explication à donner.

« Harry, on peut rentrer ? Felicite doit se nettoyer avant qu'on la ramène à la maison, et on a des... choses à lui dire. »

« D'accord, bien sûr, » dit Harry avec décontraction. « On y va ? » Il fit une petite caresse d'encouragement sur la taille de Louis.

« Ouais, je suis prêt quand tu l'es, mais on ne devrait pas dire aux autres qu'on part ? Ils pourraient nous chercher. »

« Liam est rentré depuis un certain temps. Il a dit qu'il était fatigué, mais je pense qu'il voulait s'éloigner de tous ces couples, » dit Harry avec amusement.

Ça semblait assez vrai. Liam avait taquiné Louis toute la soirée à propos de la façon dont Harry et lui étaient « tellement épouvantablement couple ».

« Et pour Niall et Zayn ? »

Le sourire en coin de Harry devint pleinement éclatant et rempli de malice. « Oh, j'pense pas qu'ils s'en soucient. Ils doivent s'occuper de leurs propres affaires. » Et il pointa du doigt un coin de la salle, où Louis put à peu près voir l'arrière de la tête blonde de Niall.

« Oh, » dit Louis, les joues inondées de rose. « Ah, je vois. »

« Allez. » Harry attrapa sa main et les tira, lui et Felicite, vers la sortie, luttant pour ne pas rire de l'embarras de Louis. Il était trop habitué à ce genre de scénario pour être affecté.

De l'autre côté de la pièce, acculé contre le mur, Zayn et Niall étaient trop pris dans les affres d'un énorme et ivre baiser pour remarquer que Harry et Louis étaient partis.

Turning From Praise [Traduction - Larry Stylinson - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant