Sortie du placard

2.3K 85 1
                                    

Durant les deux années que j'ai passé à New York, je me suis, en quelques sortes, éloignée d'Hawaï. Pas de manière physique non, je savais que j'étais à des milliers de kilomètres mais plutôt émotionnellement. Mes pensées étaient toujours dirigées vers ma famille, mes amis, vers toutes les personnes qui avaient fait de moi la personne que j'étais devenue et plus encore. Je n'étais plus directement confrontée à la peur de voir une personne que j'aimais partir au travail le matin pour ne plus jamais la revoir revenir. En y repensant, cette sensation était pire spécifiquement parce que je ne savais pas ce qu'il se passait. J'avais vécu des coups de stress interminables. Après l'annonce de l'accident de Gracie, j'avais été tentée de prendre le premier vol à destination de l'archipel mais Danny m'en avait dissuadé. Ou encore, et c'était, à mon opinion le pire mois de ma vie, quand la majorité de l'équipe avait été infectée par un virus et avait été obligée de rester en quarantaine plusieurs jours avant que Danny ne se fasse tirer dessus.

Dans ces moments-là, je pouvais rester des heures au téléphone avec quiconque était en capacité de me donner des nouvelles. Le reste du temps, c'était calme, pas de nouvelles voulaient présager de bonnes nouvelles, au final, cela ne voulait rien signifier d'autre que « pas de mauvaises nouvelles du tout ». Dès mon retour cependant, je fus obligée de revenir à la réalité, les personnes auxquelles je tenais par-dessus tout risquaient leur vie tous les jours. Parfois ce n'était rien, quelques égratignures, en soit, le résultat d'une arrestation musclée, dans d'autres cas, c'était une blessure par balle... Pour couronner le tout, Junior prenait dignement le relais de son mentor, sans parler de Tani. Je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter, il fallait bien une personne comme moi parmi tous ces dingues (c'était peut-être l'influence de Danny, le membre le plus rationnel du 5-0).

Je pris progressivement l'habitude de venir tôt chez Steve, sans jamais oublier les beignets depuis la première fois que le 5.0 m'avait aidé à résoudre une affaire. Je laissais l'odeur des pâtisseries réveiller Junior pendant que j'allais nager ou faire du surf avec Steve. Mon père me disait toujours que le surf était comme le vélo, deux ans n'allaient pas me faire oublier comment surfer mais j'aurais préféré m'entraîner seule plutôt que devant McGarrett. Non pas que je ne veuilles pas me ridiculiser mais mon ego allait certainement en prendre un coup. Je ne me laissait vraiment aller que dans les moments où je glissais entre le ciel et la mer. Ce matin-là, j'accompagnais Steve nager, un ultime sprint jusqu'à la plage plus tard je m'allongeai sur le sable. Steve s'étirait tranquillement depuis quelques secondes déjà.

« Steve à Kailea, est-ce-que tu me reçois ?

_ Cinq sur cinq... dis-je en reprenant mon souffle, tu ne veux pas me laisser gagner au moins une fois ?

_ Tu veux un autre round ?

_ Je passe mon tour ! »

Je me relevais précipitamment, cette fois c'est moi qui allais utiliser la douche en premier. Steve grogna comme à son habitude mais n'essaya même pas de me rattraper. Oui, j'avais l'air d'un enfant quand j'agissais comme ça mais je ne me lassais pas du sourire en coin que ça faisait naître sur son visage. Après une douche éclair, je m'installai dans la cuisine avec Junior le temps que Steve se prépare à son tour. Mon ami me proposa alors de visiter un logement qu'il avait visité sans se résoudre à quitter la compagnie de son mentor. Steve me déposa au pied de mon bureau et partit résoudre des énigmes et attraper les criminels, me laissant prier pour qu'il passe la journée. Je ne savais pas pourquoi je me faisais tant de soucis, c'était Steve McGarrett, cet homme était quasiment indestructible.

Plus tard dans la journée, je reçu un appel de mon supérieur. Je sortais juste d'un procès et c'était le troisième appel que je recevais. Annie Kehr, une jeune cliente dont j'essayais d'obtenir l'émancipation depuis des semaines avait été emmenée au quartier général du 5-0. Elle avait certainement des informations à divulguer au sujet d'un meurtre mais avait catégoriquement refusé que ses parents soient prévenus. Les deux autres appels manqués venaient de Steve et d'Annie.

[Hawaï five-0] - Wise Men Say - [Steve McGarrett]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant