Chapitre quatre : Le maître et l'apprentie

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Dans un pays de légende, où règne la magie, le destin d'un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune homme. Son nom ?

Merlin

.

Le soleil n'était pas encore levé que Merlin était déjà debout, penché sur l'un de ses livres de sortilèges et enchantements. Cela faisait des jours qu'il essayait d'enchanter un objet afin de créer un bouclier capable d'absorber n'importe quel choc, sans en endommager son contenu.

Gaius et Alice occupaient l'ancienne chambre de Merlin, et ce dernier profitait des heures indécentes pour occuper le laboratoire comme il le souhaitait. Depuis l'arrivée d'Alice ici, il devenait de plus en plus difficile pour eux trois de travailler au même endroit.

Merlin leva le nez de son ouvrage et essaya son sort sur le vase posé en face de lui. L'objet brilla d'une petite lumière dorée mais lorsque l'enchanteur voulut tester la solidité de son sortilège, le vase se brisa en mille morceaux. Il passa ses mains dans ses cheveux d'un geste rageur tandis que la petite porte du fond s'ouvrit sur le vieux couple.

Depuis l'arrivée de la guérisseuse à Camelot, son mentor semblait avoir retrouvé une seconde jeunesse. Plus vivant, plus joyeux et sans doute plus épanoui qu'il ne l'avait jamais été.

- Ah Merlin, s'exclama-t-il. Tu es debout si tôt ? Ne me dis pas que tu es resté éveillé toute la nuit ?

- Non ? essaya-t-il, mais sous le regard réprobateur de son mentor, il abdiqua. Bon d'accord, mais j'ai peut-être dormi... une ou deux heures...

Alice appuya elle aussi son regard accusateur sur lui et le jeune homme capitula.

- Sur la table... ajouta-t-il, mais ce n'est pas important, je me reposerais plus tard.

Alice s'approcha du jeune homme et lui embrassa la joue.

- Tu ne devrais pas trop te surmener, tu as mangé au moins ?

Le jeune homme secoua la tête. Il ferma le livre qu'il étudiait en poussant un long soupir de désespoir.

- Je n'y comprends rien, pourquoi j'arrive à utiliser la magie sans même avoir à prononcer une formule et quand il s'agit d'en réciter une je n'arrive à rien, se plaignit-il.

Gaius posa sa main sur l'épaule de son pupille.

- Ta magie est instinctive, lui expliqua-t-il. Réciter une incantation demande de la pratique, de la patience et énormément de discipline. L'on ne devient pas sorcier du jour au lendemain.

Merlin posa son menton sur ses bras croisés, découragé. Il leva les yeux sur les débris du vase en terre cuite et dora ses pupilles. Les morceaux se reconstituèrent d'eux-mêmes.

- Tu es une énigme en ce qui concerne la magie, ajouta Gaius, mais tu dois savoir que pour la plupart des sorciers, les enchantements ont un coût. Certains demandent plus de puissance ou de concentration que d'autres.

- Mais je suis patient, protesta-t-il. J'essaye vraiment du mieux que je le peux, mais ce fichu sort me résiste. Il n'est pourtant pas plus compliqué que d'autres.

Gaius et Alice s'assirent à table à côté du jeune homme, dégustant du bon pain et de la confiture avec une bonne tasse de thé fumant.

- As-tu essayé d'appréhender cette formule comme ta magie instinctive ? questionna Alice.

- Que voulez-vous dire ?

- Lorsque j'étais petite, il y avait cet homme qui nous racontait toujours des histoires, narra la vieille femme. Il parlait beaucoup de ces sorciers exceptionnels qui utilisaient la magie dans sa forme la plus brute. Leur volonté était telle qu'ils leur suffisaient de lire une formule une fois pour la reproduire. C'est comme s'ils les assimilaient afin de se les approprier avant de pouvoir les utiliser. J'ai cru comprendre à l'époque que c'était une forme de magie très ancienne qui c'était perdue avec le temps. Les druides les appelaient les « Enchanteurs ».

Merlin Saison 6 de Mariko-8Où les histoires vivent. Découvrez maintenant