Chapitre 24

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-Tu peux m'expliquer ces résultats en économie, Isaac ?

Newt ferma la porte de l'appartement et prit le temps d'ôter ses chaussures avant de répondre à sa mère.
Celle-ci se tenait devant lui, en chemise de nuit alors qu'il était seize heures trente. Elle avait sa tête des mauvais jours, il tenta de pencher discrètement sa tête vers le salon pour voir si elle avait bu, mais ne vit aucune bouteille aux alentours du canapé.

-Je t'ai posé une question je te signale. rappela la femme, Je suis allé voir tes résultats scolaires sur le site de ton école, et j'ai été abasourdie de voir que tu me cachais ça.

-Maman, j'ai eu un sept oui, mais j'avais une bonne moyenne, je suis descendu à onze mais c'est pas grave, le premier trimestre n'est pas encore terminé, je peux encore me rattraper.

-Tu as intérêt. Déjà que tu ne fais pas de sport, tu te dois d'être irréprochable niveau notes.

Ça ne t'atteint pas ça ne t'atteint pas.

-Je veux que tu réussisses. Tu crois que j'ai envie que tu échoues dans tes études ? Tu veux faire les mêmes erreurs que moi ? Tu trouves que j'ai l'air heureuse ? À rien faire de mes journées ? Ou alors tu fais ça par provocation, pour me faire réagir ? Tu espères quoi en faisant ça. Tu veux me faire du mal ? Mais c'est toi que tu punis en négligeant tes études.

-Non, j'ai juste raté ce contrôle.

-Pourquoi tu me parles nonchalamment comme ça ? Tu ne te sens pas concerné par ce qui t'arrive ? Tu penses que ce n'est pas grave ?

-C'est pas ça... protesta Newt

-Donc tu baisses les bras ?

Elle ne m'écoute absolument pas. Je peux dire ce que je veux, elle reste sourde. C'est complètement inutile que j'essaye de me défendre, elle n'entend rien.

-Tu te laisses aller à la facilité ? Tu préfères rester faible ?

-...

 -Tu ne réponds pas ? C'est un silence approbatif ? Je n'ai pas eu un fils pour qu'il soit faible. Et d'abord c'est quoi ce jean moulant ? 

Elle changea d'angle d'attaque à une vitesse surprenante. Debout devant son fils, ses longs cheveux blonds qui tombaient de chaque côté du visage, avec sa peau pâle et ses cernes lui donnaient un air vulnérable. Pourtant, rien dans son expression ne traduisait une quelconque vulnérabilité. Elle se tenait droite comme un I, les yeux froids et inquisiteurs, et les lèvres pincées. Et même si elle était plus petite que son fils, elle le dominait de toute sa hauteur. Elle le jugeait du regard, à la recherche de la moindre faille dans sa carapace.

-Tu t'habilles comme une fille maintenant ? De mieux en mieux Isaac ! Bientôt tu vas porter des robes ? Ce sera quoi la limite ? Hein, dis moi ? Tu veux me tester c'est ça ? Tu veux voir si ça m'énerve ? J'ai un fils, un FILS, tu comprends ? Pas une sorte de chose entre les deux.

Ça ne t'atteint pas ça ne t'atteint pas. Ça ne t'atteint pas. Tu n'entends rien. Elle parle du temps qu'il fait dehors, il fait de plus en plus froid d'ailleurs. Ils ont prévu cinq degrés pour la semaine prochaine.

-..... plus continuer comme ça. Va dans ta chambre et ne reviens me voir que quand tu auras repris ta vie en main.

Newt allait s'exécuter, mais Christelle le retint par le bras et le tira brutalement en arrière. Il se rattrapa de justesse à la rambarde de l'escalier, et la regarda dans les yeux, les mâchoires obstinément serrées. Il ne servait à rien qu'il réponde.

Ah bah merde  (Minewt)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant