Minho était resté planté en plein milieu du parc, incapable de bouger. Plusieurs minutes s'écoulèrent, et il était toujours figé. Ses pieds pesaient une tonne et restaient ancrés dans le sol. Un ballon passa à quelques centimètres de lui, et une bande de gamins se rua dans sa direction. Il retrouva enfin le contrôle de son corps. Il fit demi tour et quitta l'aire de jeu, tandis que les enfants continuaient leur match de foot en criant.
Sa gorge était serrée et brûlait comme si une braise s'était coincée à l'intérieur. Il sentait des larmes monter à ses yeux mais il les retint.
Il se sentait complètement dévasté.Il esquissa quelques pas dans la rue. Tout autour de lui, la ville suivait ses activités habituelles. Les petites mamies se promenaient, certaines avec des petits chiens au bout d'une laisse, le facteur s'arrêtait à toute les portes d'immeubles, avec son vélo et sa sacoche. Des hommes et des femmes pressés passaient et repassaient, bousculant sans s'excuser les personnes qui se trouvaient sur leur chemin. Et des joggeurs passaient en courant à côté de Minho, comme pour le narguer.
Mais Minho ne faisait attention à personne. Il marchait en pilotage automatique, seuls les mots de Newt résonnaient dans son crâne.
Il était blessé, atrocement blessé que le blond prenne cette décision en si peu de temps, à la légère. Comme si ce n'était qu'une décision mineure, sans importance. Pour lui elle changeait énormément de choses, et maintenant, il avait l'horrible sentiment de s'être fait avoir, ou qu'il s'était foutu de sa gueule. Newt lui avait balancé qu'il s'impliquait beaucoup plus que lui dans leur relation, qu'il s'accrochait trop alors que c'était sans espoir. Minho n'avait jamais vu les choses de cette manière : tout ce qu'il avait voulu, c'était rendre Newt heureux, et l'être également.
Pire encore : Newt avait dit qu'ils étaient tous les deux brisés. C'était faux, c'était tellement faux. Minho pouvait encore tenir, se battre même si Newt était persuadé du contraire. Il n'avait pas le droit de dire ça.
Minho serra les poings, sentant ses larmes menacer de déborder de ses yeux.
Newt l'avait jeté. Il avait tout laissé tomber alors que Minho commençait à guérir. Il n'avait pas tenu.Minho se sentait tellement mal. Une douleur serrait son cœur et son estomac comme un étau. La douleur mentale qu'il éprouvait était telle qu'elle devenait physique.
Il voulut rentrer chez lui en courant, pour se vider la tête, juste pour avoir un moment avant de sombrer, mais au bout de quelques foulées il dut s'arrêter.
Il avait oublié. Il ne pouvait plus courir.Avec la sensation de n'avoir jamais été aussi minable, il reprit sa marche pour rentrer chez lui.
**********
Il ouvrit la porte d'entrée, pénétra à l'intérieur et jeta ses clés sur le meuble dans le couloir.
-Salut mon chéri ! fit la voix de sa mère depuis le salon
-Salut. souffla-t-il d'une voix éteinte
Jisoo apparût aussitôt, elle avait détecté dans le ton de Minho que quelque chose n'allait pas. Ses yeux s'écarquillèrent d'incompréhension et elle parla d'un ton empli d'inquiétude :
- Qu'est-ce qui se passe ? Tu t'es blessé à nouveau ? C'est à cause des trois garçons ?!
-Non. Je n'ai pas mal. dit Minho, avant de s'effondrer dans les bras de sa mère
Il laissa enfin ses larmes couler, la tête contre son chemisier, comme quand il était petit, et Jisoo, désemparée, passa une main dans ses cheveux et de l'autre le serra contre elle.
-Qu'est-ce qui se passe Minho, explique-moi. chuchota-t-elle sans cesser ses caresses
Mais pour l'instant, Minho ne pouvait rien dire. Patiemment, Jisoo l'entraîna dans le salon et le fit s'asseoir sur le canapé. Elle s'installa en même temps que lui et il posa sa tête sur son épaule, les larmes coulant toujours le long de ses joues. Jisoo murmura des paroles apaisantes, en serrant son fils contre elle. Elle ne voulait pas le brusquer, à présent qu'elle savait que Minho n'était pas blessé physiquement.
VOUS LISEZ
Ah bah merde (Minewt)
FanfictionNewt est un lycéen qui observe le monde plus qu'il n'y participe. Il n'est pas du genre à réfléchir au futur, à se projeter dans quelques années, après le bac, après le premier boulot : rien qu'imaginer ce qui se passera demain l'ennuie profondément...