Ah bah merde (Minewt)

Chapitre 46

Minho était toujours recroquevillé sur le sol, incapable de se relever. Son corps était parcouru de frissons incontrôlables, mais il n'avait pas l'impression de ressentir le froid. Il avait peu à peu cessé de pleurer et était beaucoup plus calme. Il était comme dans un état second qui le coupait de la réalité.

Il n'entendit même pas la porte du gymnase claquer, et les bruits de pas se rapprocher. En revanche, il entendit le juron sonore que prononça Cal en l'apercevant. Mais s'il l'avait entendu, il n'eut aucune réaction. L'adulte se jeta à ses côtés, en l'appelant à plusieurs reprises, sans oser le toucher. Minho marmonna un vague "ça va", d'un ton aussi bas que possible. Parler était devenu une souffrance. Il sentit ses larmes couler sur ses joues et il s'accrocha désespérément à la manche de la veste de Cal. Là, devant l'homme qu'il admirait le plus, il se remit à sangloter comme un enfant, sans filtre, sans masque. Il n'arrivait plus à jouer l'insensible sur lequel les insultes et les menaces n'avaient aucun effet. Il ne pouvait plus faire semblant que rien ne l'atteignait. Il se prenait juste la réalité en pleine gueule.

-Où est-ce que tu es blessé ? J'appelle une ambulance.

-Non... Pas la peine. souffla Minho, en s'agitant

-Je vais t'emmener à l'hôpital alors. Il faut que tu sois examiné.

-Non je t'en supplie ne fait pas ça. Je ne peux pas aller à l'hôpital, si mes parents l'apprennent... Mon père est peut-être de garde cette nuit en plus. Il ne faut pas. S'il te plaît. supplia l'adolescent, paniquant de plus en plus, Je ne veux pas les affronter alors que je suis dans cet état.

-Ils ne vont pas t'affronter, ils vont chercher à t'aider.

-Si, ce sera un affrontement ! Ils vont me poser des questions, m'engueuler parce que j'ai bien fait de la merde et ce sera encore pire. Je ne dois pas aller à l'hôpital, la moitié des soignants travaille avec mes parents. C'est la dernière chose dont j'ai besoin. Je ne peux pas avoir le lycée et mes parents sur mon dos en même temps.

-Doucement. Calme-toi... Dis-moi où est ce que tu es blessé. dit Cal en le tenant par les épaules pour tenter de l'apaiser

Il n'obtint aucune réponse cohérente. Minho balbutia quelques phrases incompréhensibles, et arrêta d'essayer de parler. Il était encore manifestement trop en état de choc pour raconter ce qui s'était passé. Cal le laissa pleurer sur son épaule pendant plusieurs minutes. Il murmurait des phrases pour le calmer, mais elles n'avaient aucun effet sur l'adolescent en larmes. Il ne semblait pas grièvement blessé, mais son visage était bien amoché et il respirait très mal. Cal pensa qu'il avait du se prendre des coups dans le ventre, au vu de sa respiration laborieuse. Il ne vit pas de sang ailleurs que sur son visage et à un de ses bras, il espéra que c'était bon signe. Au bout d'un moment, les pleurs du plus jeunes s'apaisèrent. 

-On va se lever, ok ?

Minho marqua son accord et l'adulte se redressa.

Cal l'aida à se relever en passant un bras sous ses aisselles et un autre au niveau de sa hanche. Le plus jeune poussa une plainte en se raccrochant tant bien que mal à son coach, qui le maintint fermement.

-Tu peux marcher ? demanda-t-il

Minho voulut esquisser un pas, mais il bougea trop rapidement, et s'affala contre Cal, qui le soutint. Ensemble, ils esquissèrent un pas, puis un autre et ils se dirigèrent péniblement vers la voiture du plus âgé.

S'installer à la place du passager fut le plus difficile. Une fois Minho bien attaché, Cal alla récupérer le sac de son joueur, le balança à l'arrière de la voiture puis il s'assit côté conducteur et démarra.