One name

Chapitre 13 : Passé ou présent

L'entrainement avait repris de bon matin. Tout le monde avait repris des forces, s'était reposé. Les entrainements furent plus intenses les jours suivants ce qui poussa Maria à leur confier de vraies armes, des bijoux technologiques extrêmement développés.

Il y avait de tout : des armes à feu, des arcs, des couteaux et même des sabres. Lisa se croyait dans un vrai film d'action.

« Faites très attention avec ces armes, il faut que vous compreniez qu'elles peuvent tuer, qu'on ne les utilise qu'en cas d'extrême nécessité. Vous ne voulez pas avoir une mort sur la conscience croyez-moi. » Expliqua Maria.

Lisa fut très prudente quand elle attrapa un des couteaux. La lame était d'un matériau qu'elle ne connaissait pas, mais semblait très tranchante. Cette lame semblait lui coller à la peau, elle voulait définitivement la garder.

« Tu n'as que la moitié de l'arme en main Lisa.

-Comment ça ?

-Regarde. »

Maria lui pose une sorte de petit bouton électronique derrière l'oreille. Le champ de vision de Lisa changea instantanément : elle pouvait voir un écran de contrôle sur lequel était indiqué des statistiques, des messages et un tas d'autres informations.

« On peut dire que c'est un couteau connecté !

-Tu apprendras à l'utiliser dans sa globalité, je t'en sens capable. Mais reste prudente, tu peux vite y devenir accro.»

Ainsi, l'arme devint celle de Lisa. Elle s'entrainait tous les jours avec. De plus, elle s'accordait parfaitement avec l'arc de son partenaire. Il formait un duo de choc : Lisa au contact et Ezra à l'arrière, protégeant ses arrières.

Ensemble, ils avaient développé de nombreuses techniques d'attaques et de défenses. Ils s'étaient préparés à n'importe quelle menace.

Cependant, lors d'un de leurs nombreux entrainements, Ezra en avait eu marre. Évidemment qu'iel aimait passer du temps avec sa partenaire, mais depuis qu'elle avait ce couteau, elle n'arrêtait pas, et ainsi, par la même occasion, lui non-plus.

« Et si on faisait une pause ?

-On vient de commencer !

-On est là depuis cinq heures Lisa !

-On peut bien aller jusqu'à sept.

-Lisa. Tu t'entraines trop en ce moment, ton corps se fatigue, ça se voit. Fais une pause.

-D'accord, mais on reprend demain à la première heure. »

En prononçant ces phrases, elle avait déjà rangé son couteau dans son sac et refait sa queue de cheval, prête à partir.

« Attends ! Tu ne veux pas qu'on aille se promener un peu, avant de rentrer ?

-C'est toi qui parlais de repos, pas l'inverse.

-Arrête d'être si agressive et suis-moi. »

Ezra emmena Lisa en haut d'une colline à une centaine de mètres du camp. La vue y était magnifique. Ils s'assirent côte à côte sur une branche solide d'un arbre, regardant les étoiles.

« Je venais souvent ici avant.

-Tu ne m'as jamais rien dit sur ta vie avant, tu sais, tout ça.

-Elle n'est pas très joyeuse.

-Je peux tout entendre. »

Ezra hésita, pendant de longues secondes de silence, avant d'entamer un long récit.

« J'ai fugué de chez mes pères il y a quelques années. Ils n'auraient jamais accepté ma condition, ils n'auraient jamais accepté mon choix. Alors un jour, j'ai pris un sac, j'y ai mis des affaires et je suis parti. Pour survivre, je suis devenu dealer de drogue. Quand je dis drogue, j'inclue aussi les armes qu'on utilise en ce moment à l'entrainement, elles sont dangereuses et nous rendent dépendant. Et, sans vouloir t'offenser, je pense que tu es tombée dedans.

-Je ne suis pas accro à une arme, cesse d'être ridicule.

- Alors pourquoi tu l'emmènes partout avec toi ? Pourquoi depuis que tu l'as-tu ne fais que t'entrainer, t'entrainer et t'entrainer ?

-J-je ne sais pas, juste, je me sens plus en sécurité quand elle est avec moi, et puis, tout le temps, elle m'appelle, comme si elle voulait que je m'entraine avec elle.

-Lisa, ces armes ont été conçu pour être des drogues, littéralement. C'est normal que tu en sois dépendante. Tu dois juste réussir à baisser la fréquence, à décrocher.

-Je ne peux pas. Mon esprit ne peut plus imaginer un moment sans ce couteau.

-Commences par retirer la puce. Ce sera déjà un bon début.

-Fais-le toi, s'il te plaît. »

Ezra prit tout son temps, pour ne pas faire mal à son amie. Bien qu'elle se crispa légèrement, elle n'avait ressenti aucune douleur.

« Merci.

-C'est normal.

-Et ensuite ?

-Comment ça ?

-Comment tu es arrivé ici ?

-J'ai vendu ces armes à Tamara. Au départ, nous avions de simples relations de dealer à client, mais, peu à peu, on a commencé à se parler en tant que connaissance, qu'ami. Un jour, elle m'a parlé de sa cause. Elle avait l'air si passionné, si forte. J'ai vu en elle une sorte d'exemple, de mère. Je lui ai demandé si je pouvais rejoindre son camp. Tu aurais dû me voir quand elle a accepté, je devais ressembler à un enfant qui a reçu son cadeau de Noël.

-Et le bus ? Pourquoi juste ce jour-là ? Juste avant mon enlèvement, ce n'est pas une coïncidence n'est-ce pas ?

-Je devais te voir, pour pouvoir te reconnaitre. Tu es la pièce la plus importante d'un énorme puzzle, nous devions savoir à quoi tu ressemblais. Tamara m'avait confié cette mission juste avant d'apprendre que tu étais également la fille de Catherine.

-Désolée si je t'ai paru un peu bizarre ce jour-là, je n'avais simplement jamais vu quelqu'un d'autre dans ce bus excepté Candice, j'étais intriguée.

-Ce n'est rien. »

Ils restèrent assis là pendant plusieurs dizaines de minutes sans bouger, sans parler. Juste eux et les étoiles.

Quand ils se décidèrent enfin à rentrer, il était déjà extrêmement tard. Tant pis, ils ne dormiraient pas beaucoup cette nuit : cette soirée en tête à tête valait le sommeil sacrifié.