Tamara était officiellement invitée à l'Élysée. L'invitation lui était parvenu à travers un messager. Cette rencontre était historique et une première victoire pour elle. Mais elle voyait bien que le gouvernement essayait d'étouffer cette histoire dans les médias : aucun d'eux n'avait parlé de cette rencontre ce qui signifiait qu'ils n'avaient pas été prévenu. Le gouvernement ne voulait pas que les français participent à ce débat – de honte peut-être – et ne cherchait qu'à évincé la chef des Rebelles comme toutes les autres femmes avant elle. Mais elle ne comptait pas se laisser faire : elle avait beau être une femme, cela ne voulait pas dire fragile et sans défense.
Tous ses collaborateurs étaient partis par peur et Tamara comptait bien faire changer cela, montrer à la France qu'elle n'était pas seule dans ce combat. Elle décida alors de faire quelque chose qu'elle n'avait pas fait depuis un bon moment : une interview.
Elle réussit facilement à se faire inviter sur le journal télévisé le plus regarder de France : le 20h sur France 2. Elle n'en parla à personne, voulant créer le buzz. Le buzz est le meilleur moyen d'avoir le plus de visibilité : elle devait donner des répliques fortes, quitte à s'excuser après.
L'interview étant prévu le soir même, elle passa la journée dans son bureau, préparant ses mots. Elle eut du mal à faire son discours, elle voulait dire tellement de choses et si peu à la fois. Elle n'avait jamais stressé pour une interview auparavant mais ce jour-là, Tamara avait la trouille. Si elle ne réussissait pas à rassembler son clan, sa fille serait morte pour rien et cette possibilité était impossible à imaginer pour elle.
« On accueille maintenant en exclusivité Tamara Sinerine, chef du groupe des Rebelles. Elle est à l'origine de l'attaque contre un Centre d'expérimentation du gouvernement durant laquelle trois soldats et dix-neuf civils ont perdu la vie. Tamara bonjour.
-Bonjour.
-Merci d'avoir accepté notre invitation. Alors pour commencer, vous nous avez affirmé que vous vouliez transmettre un message aux français et françaises qui nous regarde.
-En effet. Il se trouve que vous n'êtes pas au courant de toute l'histoire. Le gouvernement vous a manipulé pour que vous soyez de leur côté. Vous n'avez pas été mis au courant de ce qu'il se passait dans le Centre je me trompe ?
-C'est exact. Nous n'avons que l'information officiel qui ne précise pas le type d'expérience.
-Le gouvernement retenait toutes les jeunes filles française qui se prénommait Lisa et qui avait plus de seize ans dans ce Centre. Dans cette expérience, elles étaient les cobayes : des garçons volontaires étaient chargés de leur faire un enfant sans leur consentement. Résultat, de nombreuses femmes ont été violées là-bas et sont tombées enceinte. Je trouve ça inamissible ! Nous ne sommes de putains de machines de procréation !
-Vos accusation sont graves madame.
-Leurs actes sont graves monsieur.
-Et pourquoi avoir décidé d'attaquer, de tuer ? Vous auriez très bien pu tuer des jeunes filles innocentes.
-Les jeunes filles innocentes qui ont été tuées ce jour-là sont toutes mortes d'une balle tirée par un soldat, les bombes n'ont touché aucun être humain. Notre objectif n'était pas de tuer mais de sauver.
-Dans les noms des décès civils le nom de Cassie Sinerine est apparu, qui était-elle pour vous ?
-Cela relève de ma vie privée mais il s'agit ma fille.
-L'avez-vous eu d'une manière biologique ?
-Oui.
-Vous êtes donc hétérosexuel ?
-Je suis bisexuelle mais s'il vous plaît, évitons de parler de ma vie privée.
-Le gouvernement vous a-t-il contacter récemment ?
-Oui. Je serais reçu à l'Élysée dans l'après-midi de demain.
-Savez-vous pourquoi les médias n'ont pas été informé ?
-Je suppose que le gouvernement ne veut pas que les français se mêlent de cette histoire. Mais ce n'est pas mon cas, je veux que chacun participe à cette question philosophique, je veux que tout le monde s'implique. C'est pourquoi je suis ici aujourd'hui.
-Si vous aviez la possibilité de revenir en arrière et de ne pas attaquer le Centre, le feriez-vous ? »
C'était une question piège, soit elle était honnête et perdait potentiellement l'image d'elle à fond dans son projet soit elle mentait et perdait la confiance du public. Mais elle n'allait pas se laisser avoir.
« Vous savez, ma fille me manque, énormément. En tant que mère, je ferais tout pour la revoir en vie à mes côtés. Mais d'un autre côté, cela devait être fait. Nous n'avions pas le choix, nous avions déjà trop attendu. Ses jeunes filles avaient besoin d'être secouru.
-Alors, le feriez-vous ?
-Je n'ai pas ce pouvoir, et donc pas ce dilemme. L'important maintenant c'est l'avenir. Et je ne peux pas le construire sans mon groupe. Alors, je sais que vous avez peur, je sais que les négociations ne vont pas être simple, je le sais. Mais ensemble on peut les faire tomber, on peut gagner ! Ne laissons pas ses morts être vaines. Ne laissons pas le sacrifice de ma fille être vain. Ce qui veulent affronter le gouvernement avec moi, je vous donne rendez-vous demain à l'aube dans notre campement, au Nord Est du quartier mixte de Catarire dans la région Centre. S'il vous plaît, ne me laissez pas seule à nouveau.
-Merci d'être venu Tamara.
-Merci de m'avoir accueilli.
-La canicule frappera à nouveau notre pays dans une semaine, nous avoisinerons les 45°C dans le Nord de la F- »
Tamara sortit alors dans plateau, elle n'avait plus qu'à prier pour que son appel est fonctionné.
Elle alla se coucher dès son retour au camp, la fatigue la touchait énormément ces derniers temps, mais, pour la première fois depuis l'enterrement, elle n'eut pas d'insomnie. Les souvenirs de sa fille lui permirent de s'endormir sereinement.
Le lendemain, elle fut réveiller par un énorme brouhaha. Elle enfila alors rapidement une robe et des chaussures, passa un coup de brosse et couru vers l'extérieur, pleine d'espoir.
Il y avait encore plus de monde qu'avant. La cour extérieur était noir de monde. Il y avait de tout : des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, des adolescents, des adultes, des riches, des pauvres. Tamara n'avait jamais ressenti autant de fierté : elle avait réussi, elle avait réuni tout ce monde.
Elle fut rejoint par Logan, souriant à en illuminer le ciel gris. Il lui tendit un micro, fière de sa chef.
« Défonce tout. »
Elle attrapa le micro et monta sur la scène. Elle se tourna alors vers son auditoire, d'un air fière et déterminée elle annonça :
« Nous allons à l'Élysée et nous ne reviendrons qu'avec une victoire ! »
On entendit un énorme hurlement collectif. Tous la soutenait, tous la suivait. Il ne restait plus qu'à gagner.
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One name
Ficção CientíficaLa société est au plus mal, l'amour entre un homme et une femme se fait beaucoup plus rare, les naissances ont diminué considérablement. En moins d'un siècle, la planète a perdu plus de la moitié de ses habitants. Le gouvernement est désespéré, si l...