Chapitre 6 : Un inconnu connu

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A quel point était-elle chanceuse ? Évidemment qu'elle n'allait pas tomber sur n'importe qui mais tout de même ! C'était à croire que tout la rendait importante.

« Lilian, Lilian Briand c'est ça ?

-Je vois que ma réputation me précède. Quel fils et quel exemple aurais-je été si je n'avais même pas moi-même participé à ce magnifique projet ? »

Elle ne le méprisait pas, pas forcément. En vérité, elle ne le connaissait que très peu. Cela lui arrivait de faire quelques apparitions publiques avec son père mais cela n'allait jamais plus loin. pour elle, il n'était qu'un fils à son père sans réelle vie.

« Et toi ? Tu es Lisa Brajia n'est-ce pas ? La fille du chef de projet ?

-Je vois que j'ai également ma réputation.

-C'est surtout qu'à cause de toi le monde extérieur est au courant. Tu n'imagines pas à quel point tu as énervé mon père. Il ne voulait même plus que je sois avec toi. »

Elle avait réussi, elles avaient réussi. Elle ne le voulait plus forcément mais elle était la cause du scandale qui devait éclater à ce moment-là. Elle aurait tellement voulu avoir accès à une source d'information, juste par curiosité, voir ce qu'elle avait causé. Cependant, elle se demandait tout de même comment l'information avait réussi à sortir du Centre, après tout, elle n'était jamais sorti du Centre, elle n'en avait parlé à personne : qui avait fait la liaison vers l'extérieur ?

« Heureusement pour toi, je peux me montrer très persuasif. »

Elle ne répondit pas, si elle l'avait fait, elle lui aurait sûrement répondu quelque chose qu'elle aurait regretté par la suite : bien qu'elle avait accepté le projet de son père, ce n'était pas pour cela qu'elle avait envie de le vivre. Mais, elle avait deux morts sur la conscience, elle ne voulait pas de nouveaux problèmes.

« Et si on faisait directement le pourquoi tu es là ? Pas besoin de taper la discussion tu sais, je peux gérer.

-Je n'ai pas de doutes là-dessus, mais je voudrais au moins échanger quelques mots avant, afin de connaitre un minimum la personne avec qui je vais avoir un enfant. Je veux et je me dois de connaître la mère de mes futurs enfants, après tout, on va être amené à vivre pratiquement ensemble. Pour le bien des enfants, on doit s'entendre et être sur la même longueur d'onde.

-Qu'est-ce que tu veux savoir sur moi ? Je suis persuadé que tu sais déjà tout en plus, tu as du déjà faire des recherches approfondies, parler à mon père, tu n'as pas vraiment besoin d'en savoir plus.

-C'est là que tu te trompes. Excepté ton nom, je ne connais rien de toi.

-Tu mens. Je peux le voir dans tes yeux.

-Tu ne me connais pas non plus, il t'est impossible de savoir si je mens.

-Je veux juste que tout ça se termine vite. J'accepte le projet, même s'il est maladroitement construit, il est primordial pour notre survie. Mais je ne veux aucune relation avec toi ou avec l'enfant qui sortira de mon ventre. »

Lisa avait sorti ce discours d'une traite, avec une pointe d'énervement et de colère dans sa voix mais surtout avec beaucoup d'honnêteté. Elle n'avait jamais vraiment réalisé les conséquences de ce projet sur sa vie à elle avant ce moment. Elle ne pouvait pas se résoudre à élever un enfant à son âge, elle était trop jeune sans vraiment d'expérience sur la vie. Elle n'était encore qu'au lycée ! Même si elle n'était pas encore certaine de son projet d'avenir, elle comptait bien faire de longues études sans avoir un enfant sur le dos.

« Et tu penses que qui pourra l'élever à ta place hein ? Moi ? Il n'en est pas question. Cet enfant va bien naître et tu seras celle qui l'élèvera et l'éduquera pour qu'il continue ma descendance.

-Ta descendance ? Je m'occupe seule de l'enfant ? On revient au Moyen Âge ? Arrête de penser que les femmes sont à ta merci. Tu sais quoi ? Je commence à comprendre le pourquoi de tout ce bordel. Le problème c'est vous, vous les hommes qui vous croyiez supérieur à nous alors que vous n'êtes même pas fichu ne serait-ce que de trouver une vraie solution à ce merdier !

-Tu parles un peu vite là. Depuis des décennies, qu'est-ce que vous avez fait vous ? Hein ? À part vous morfondre dans vos maisons à lire et faire le ménage, vous n'avez jamais essayé de trouver une solution !

-Vous ne nous laissez pas le choix ! Tu sais le nombre de femmes qui se sont présenté aux présidentielles ? Elles étaient quatorze ! Aucunes d'elles n'a pu être élu par « problèmes administratifs ». Tu penses que c'est un hasard qu'autant de femmes se fasse ridiculiser devant des ... »

On n'entendit pas la fin de sa phrase, le bruit qu'on pouvait entendre dans tout le bâtiment les fit sortir de leur conversation mouvementée. Un mur venait d'exploser, celui de leur chambre.

One nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant