Nous cheminions depuis seulement une journée, et il s'était mis à pleuvoir avec force. Nous étions tous trempés jusqu'aux os, grelottants et frigorifiés.
- Maître Gandalf, ne pouvez-vous pas arrêter ce déluge ? demanda Dori au magicien.
- Il pleut, maître Dori ! dit Gandalf d'un ton tranquille. Et il continuera à pleuvoir jusqu'à ce que la pluie cesse. Si vous voulez contrôler le temps, il vous faut un autre magicien.
- Il y en a d'autres ? D'autres magiciens ? demanda Bilbon.
Tandis que Gandalf lui répondait, je m'égarai dans mes pensées. Il y a cinq magiciens : Gandalf, bien sûr, les deux mages bleus, dont on entend plus parler depuis qu'ils se sont égarés dans les lointaines contrées de l'Est et du Sud. Il y a Saroumane le Blanc, le plus puissant de l'ordre. Le dernier est Radagast le Brun. Il vit dans Vert-bois. C'est le mage de la nature, qui veille sur les plaines, les forêts, les animaux.
- Est-ce un grand magicien ou est-il plutôt comme vous ?
La question de Bilbon me fit rire. Gandalf me lança un regard mi-amusé, mi-de-reproche. Mais la vérité, c'est qu'au fil des années où nous avons cheminé ensemble sur les routes de la Terre du Milieu, un profond respect et une sincère affection s'était créé entre le vieux magicien et moi.A la tombée de la nuit, nous arrivâmes dans une petite plaine, où se trouvait les débris d'une maison.
- Nous passerons la nuit ici, décréta Thorin.
Gandalf s'approcha de la toiture délabrée de l'ancienne maison et la regarda attentivement.
- Un fermier et sa famille vivait ici, dit-il à mi-voix.
Il se tourna vers le chef de la compagnie.
- Nous ne devrions pas nous arrêter ici. Il nous faudrait avancer jusqu'à la vallée d' Imladris.
Le regard de Thorin se fit plus dur.
- Je ne m'approchais pas de cet endroit, dit-il d'une voix froide.
- Pourquoi ? Les elfes nous aideront, nous aurons un lit, de la nourriture, des conseils, avança Gandalf.
- Je n'ai que faire de leurs conseils.
- Nous avons une carte que nous sommes dans l'incapacité de lire. Le seigneur Elrond est en mesure de nous aider.
- Vraiment... un dragon attaque Erebor. Quelle aide avons-nous reçu des elfes ? Des orques pillent la Moria, profanent nos salles sacrées. Les elfes ne font rien. Et je devrai aller voir ceux-là même qui ont trahi mon père, qui ont trahi mon grand-père ?
- Vous n'êtes ni l'un ni l'autre. Je ne vous ai pas donné cette carte et cette clé pour que vous ressassiez le passé !
- J'ignorais qu'elles vous appartenaient.
C'en fut trop pour Gandalf. Il se dirigea vers son cheval d'un pas échauffé.
- Où allez-vous ? demanda Bilbon.
- Rechercher la compagnie de la seule personne ici qui ait la tête sur les épaules.
- Et qui-est-ce ?
- Moi, monsieur Sacquet ! lanca-t-il.
Je m'approchai de lui.
- Gandalf, vous ne pouvez pas...
- Si, Blanche, je ne peux plus supporter les nains et leur orgueil, me dit-il en montant sur son cheval.
Il partit au galop vers Fondcombe. Je me retournai vers Thorin.
- Thorin, ne pourrais-tu pas...
- Non.
La réponse tomba, sèche et dure, sans appel. Il se tourna vers Kili et Fili en leur ordonnant de surveillance les poneys. Puis nous mangeâmes en silence. Bilbon apporta des bols de soupe aux neveux de Thorin. Une dizaine de minutes plus tard, les deux frères reparurent en courant et criant :
- Des trolls des montagnes !
Je me levai d'un bond, tandis que les nains attrapaient leurs armes.
- Où ça ? demanda Thorin.
- Dans la plaine, un peu plus loin, répondit Kili.
- Je vais trouver Gandalf, m'exclamai-je.
- Non, Blanche, je...
Ignorant l'interdiction du chef de la compagnie, j'allai chercher mon poney. Une minute plus tard, j'étais partie.Le vent fouettait mes cheveux et mon visage. J'éperonnais délicatement mon cheval :
- Plus vite, Almaria, murmurai-je en sindarin.
Je dois avouer que j'étais inquiète. Les trolls des montagnes ne sont pas réputés pour leur intelligence, mais ils ont une grande force et peuvent être violents. Il fallait absolument que je rattrape Gandalf. La nuit était noire et profonde, sans étoiles et sans lune. Je serrai les dents de froid et d'angoisse. Je ne devais pas le manquer.
Soudain, j'aperçus une haute silhouette sombre qui chevauchait un poney. Mon coeur bondit dans ma poitrine.
- Gandalf ! hurlai-je.
Mon cri déchira le silence. La silhouette arrêta sa monture et se tourna dans ma direction. Je fis galoper Almaria vers elle. C'était bien Gandalf.
- Que veut-tu, Blanche ?
Il avait l'air las, irrité, mais pas hostile.
- Gandalf, vous devez venir, lui dis-je avec précipitation. Les nains sont tombés sur des trolls des cavernes, ils ont besoin de votre aide.
- Je ne vois pas pourquoi je dois venir. Les nains n'ont que faire de mes conseils, et cela depuis le début. Pour être honnête, je ne vois pas à quoi je sers.
- Vous vous êtes engagé à les aider. Vous leur avez redonné espoir en l'avenir. Vous ne pouvez pas les abandonner, pas dès maintenant.
Il me regarda et soupira. Puis il fit faire demi-tour à son cheval, et, sans un mot, repartit dans la direction opposée.Voilà, j'espère que ça vous a plut et que la suite vous plaira aussi. Ça me fait très plaisir de voir que vous lisez ma fanfiction.
Salut😀
StarsWorld.
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Le Hobbit : L'enfant Sauvage
Fanfiction"Laissez l'enfant partir, et vous risquez plus que son existence. Vous risquez une guerre. Une guerre qui déterminera le destin de tout un peuple. Vous avez le choix. Ou elle part, et nous aurons une infime chance de renverser la situation, soit vo...