Chapitre 12 :

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Le vent arracha ma capuche de ma tête, et laissa mes longs cheveux flotter derrière moi. Le soleil commençait à monter dans le ciel. Dans quelques heures, il ferait inhabituellement chaud pour un mois de novembre, je le sentais. J'enlevai ma chaude cape elfique, et éperonna délicatement mon cheval, Almaria.

Soudain, ma tête se mit à tourner. Une douleur aiguë me transperça la poitrine. Je me courbai et glissai de mon cheval. Je tombai à terre avec un bruit sourd. Un élancement déchira mon épaule droite. Je portai ma main à mon épaule. Le tissu était déchiré, et je saignais. Je me relevai, mais ma tête était si lourde que je dus me retenir au harnachement d'Almaria pour ne pas m'écrouler. « Je suis épuisée, songeais-je. Je n'ai pas dormi depuis des jours. Je ne tiendrais pas. »Pourtant, je me fis violence. J'humectai ma plaie d'eau de ma gourde, remontai en selle et me remit à avancer.

Je me réveillai en sursaut, la respiration haletante. En sueur, je me redressai dans la pénombre de la nuit. Je tentai de me calmer et de me rappeler le rêve que je venais de faire, mais je ne parvenais à distinguer que des silhouettes floues et des voix indistinctes. Pourtant, une inquiétude pesait sur mon cœur. Je pris la décision d'aller à Lacville dès le lendemain. Cependant en me rallongeant, un nom résonna en moi.

Azog.

Je me relevai, préparai mes affaires et repartit en direction du Mont Solitaire.

J'arrivai aux portes de Lacville le lendemain matin. A la porte se trouvait un vieil homme à l'aspect las et misérable. Il tressaillit à mon approche.

-Qui êtes-vous ? demanda-t-il d'une voix traînante.

Je me redressai de toute ma hauteur pour paraître plus grande. J'avais toujours été petite pour une elfe, on me donnait souvent une quinzaine d'années.

-Je suis sous la tutelle du roi Thranduil, ai-je déclaré. Je dois simplement passer par Lacville.

L'homme hésita :

-Je ne sais pas... Je veux bien vous laisser passer, mais il faudra vous arranger avec le maître...

-Je me chargerais du maître.

L'homme haussa les épaules et cria aux gardes :

-Levez la herse !

J'entrai dans la petite ville. Les habitations miteuses étaient construites sur pilotis, près de quelques pontons crasseux et humides. Cela sentait l'huile de poisson et le goudron. Quelques vieilles femmes se tenaient silencieusement sur le pas de leurs portes et me regardaient passer. Je serrai ma cape autour de moi, peu rassuré.

Deux hommes s'avancèrent vers moi. L'un était petit, sec, avec des cheveux noirs et gras (Note de l'auteur : non, c'est pas Rogue, OK ?), l'autre était de haute stature et enveloppé dans de riches étoffes. Je descendis de mon cheval. Ils se plantèrent devant moi :

-Peut-on savoir qui vous-êtes ? demanda le plus grand des deux.

Pour toute réponse je levai ma main gauche, celle où était gravée la rose des vents. Lorsqu'il l'aperçut, l'homme écarquilla les yeux, avala difficilement sa salive et s'écarta pour me laisser passer. Je remontai sur Almaria et donnai un léger coup dans ses flancs pour qu'elle avance. Je sortis facilement de Lacville, et me dirigeai vers la Montagne Solitaire par un immense pont de bois. Je débouchai sur une plaine qui s'étendait à perte de vue. Pourtant, au loin, je réussis à distinguer la silhouette de la montagne. Je ne l'avais pas vu depuis mon enfance. Et surtout je ne l'avais jamais vu après le passage du dragon Smaug.

Je ne perdis pas de temps et entama la traversée de la plaine à cheval.

Je grimpai sur une petite colline qui surplombais la ville de Daile. Lorsque je l'aperçus ainsi, réduite en cendres, silencieuse, comme figée dans le temps, déserte, je ressentis un coup au cœur. J'avais marché dans ces rues, j'étais entré dans ces bâtiments. Je pouvais à peine croire ce que je voyais.

Je me repris, m'arrachai à cette terrible contemplation et me remis à avancer. A un moment donné, j'arrivai au pied d'un escalier raide et abrupte qui montait jusqu'à une plateforme étroite. Je descendis d'Almaria, la libéra de son harnachement, et la laissa partir. Puis j'entrepris de monter l'escalier. Arrivé en haut, je découvris une imposante porte de pierre ouverte en grand. Elle semblait avoir été taillé directement dans la roche. Aucune trace des nains. Mais ils étaient surement passé ici, sinon la porte ne serait pas ouverte. Sans attendre, je pénétrais dans la cité d'Erebor.

Chapitre 12, déjà ! Merci à tous ceux qui me lisent, et petite Dédi à ValtiaV pour tous ses votes sur ma fanfic !

Le Hobbit : L'enfant SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant