Chapitre 7 :

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Un elfe grand, bien bâti, aux yeux sombres et bienveillants arrivait avec une dizaine d'elfes armés. Ils arrivèrent par le pont étroit, et nous encerclèrent des deux côtés. Les nains étaient hostiles, les yeux de Thorin lançaient des éclairs. Le seigneur Elrond était le dernier. Il montait son cheval blanc. Il nous salua, moi et Gandalf, et adressa un signe de tête aux nains.

-Que faisiez-vous ? demanda le magicien.

-Nous poursuivions un groupe d'orques venus du sud. Nous en avons tué au Col. C'est étrange que nos ennemis s'approchent aussi près de nos frontières. Quelque chose, ou quelqu'un les a attirés ici, dit le seigneur Elrond en nous jetant un regard entendu.

-Ah, il se peut que ce soit nous, dit Gandalf avec un sourire.

Le seigneur d'Imladris se tourna vers Thorin et lui dit d'une voix douce :

-Bienvenue, Thorin, fils de Thrain, fils de Thror ;

Thorin releva la tête, le visage fermé.

-Il ne me semble pas vous connaitre, dit celui-ci.

-J'ai bien connu votre grand- père lorsqu'il était roi sous la montagne.

-Vraiment ? Jamais il n'a parlé de vous, répliqua le chef de la compagnie d'une voix dure.

Le seigneur Elrond marqua une pause, puis prononça quelques phrases en elfique que les nains ne comprirent évidemment pas.

-Qu'est-ce qu'il vient de dire ? gronda Gloin. Vient-il de nous insulter ?

Je levai les yeux au ciel tandis que Gandalf traduisit :

-Non, maître Gloin. Il vient de nous inviter.

Après une collation quelque peu mouvementée avec les nains, qui ne semblent pas beaucoup apprécié la cuisine elfique, je m'éloignai d 'eux pour trouver un peu de calme. Je me rendis sur une petite terrasse un peu à l'écart, et m'assis sur un banc de pierre. La vue était magnifique. Le soleil commençait à décliner, et jetait une lueur dorée sur la forêt lointaine et sur l'eau qui ruisselait sur les parois de la vallée. Il n'y avait aucun bruit. Je fermai les yeux, et laissaient mes pensées s'égarer.

Soudain, je sens une présence derrière moi. Je rouvris les yeux et me retournai. Je souris et baissa la tête en signe de respect pour la femme qui se tenait là.

-Blanche, me salua-t-elle de sa voix claire.

Elle vint s'assoir à côté de moi. Sa longue robe bruissait à chacun de ses mouvements.

-Comment allez-vous ? me demanda-t-elle d'un ton presque affectueux.

-Je ne me suis pas vraiment posé la question depuis un certain temps, je dois dire.

Dame Galadriel me sourit, et me saisit délicatement la main. Elle regarda ma paume, où était gravé sur ma peau une rose des vents, et dit :

-Je suppose que vous tentez toujours de la cacher aux étrangers ?

-Où est le mal ? demandai-je à mon tour.

-Blanche, vous êtes l'unique héritière du trône de Letrion. Un jour, vous serez reine à la place de votre grand-père, l'homme qui a laissé cette contrée sombrer. N'ayez pas honte de vous, me dit-elle plus doucement.

Elle se leva puis s'en alla, son parfum de jasmin flottant derrière elle. Je m'appuyai contre le dossier du banc en soupirant. Je connaissais le refrain, on me le répétait depuis que j'étais petite. J'ai l'impression d'être une fillette entourée d'adultes qui la sermonnent sans cesse.

Soudain, j'entendis des bruits de pas lourds. C'était Thorin.

-Nous partons, me dit-il.

-Maintenant ? m'étonnai-je.

-Oui.

Je le suivis dans les couloirs étroits de Fondcombe. Nous arrivâmes à l'entrée où était réunis les nains et Gandalf. Gandalf n'était pas là.

-Où est Gandalf ? ai-je demandé.

Thorin et Balin échangèrent un regard, et Thorin répondit :

-Nous partons sans lui.

-Pourquoi ? demandai-je, étonnée. C'est un membre de la Communauté. Nous n'arriverons à rien sans lui.

Le chef de la communauté me regarda longuement. Un silence pesant s'installa. Au bout de quelques instants, Thorin détourna les yeux, se retourna et dit à nouveau froidement :

-Nous partons.

Je tournai les talons, et repartit en sens inverse. J'avais presque les larmes aux yeux. Comment pouvaient-ils souhaiter partir sans le mage gris après tout ce qu'il avait fait ? Je m'en voulais de les abandonner si tôt dans cette aventure mais sans Gandalf, cette quête était vouée à l'échec. Il fallait que je le prévienne.

Au détour d'un couloir, je tombai sur Lindir.

-Blanche ? Que se passe-t-il ? s'inquiéta-t-il.

Je lui exposai la situation.

-Je vais prévenir Gandalf, assura-t-il. Il est dans la plus haute tour avec le Seigneur Elrond, Dame Galadriel et le Seigneur Saroumane.

Je le remerciai, et retournai m'assoir sur le banc. Je ne saurai dire combien de temps je restai ici, perdue dans mes pensées comme à l'accoutumée. Je restai sans doute plusieurs heures car le ciel s'assombrit et la pluie commença à tomber.

Déjà le chapitre 7 ! Merci beaucoup pour les plus de 50 vues, ça me fait super plaisir, même si ça paraît peu comparé à d'autres histoires !
Merci aussi à mes deux abonnés !

Le Hobbit : L'enfant SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant