Éprise

3/ Voyage

   Après m'avoir attachée au mats du navire, Lance m'avait laissé trois longues heures au soleil. J'avais bien essayée pendant une vingtaine de minutes de défaire mes liens, mais mon geôlier avait prit soin de bien me les serrer, ce qui me laissais aucune chance de m'échapper. Donc j'avais fini par accepter mon destin, d'être une brochette se laissant cuire au soleil.

- Allez bois!

  Je cherchais du regard d'où venait la voix, lorsque je remarquais une bouteille d'eau tendue devant moi. Je remontais lentement mon regard de la bouteille jusqu'au yeux bleu de Lance.

- Qu'es ce qui me dit que vous n'avez rien mit dedans?

  Il ramena la bouteille à sa bouche pour y prendre quelques gorgées et me la retendait.

- Bois!

  Il me disait ceci d'un ton plus autoritaire. Je le fixais tout en ne faisant aucun geste lui montrant que je n'en avait absolument rien à faire de ses ordres.

- Ça me ferais chier d'avoir un cadavre sur les bras, donc soit une gentille fifille et bois!

Je finissais par accepter à contre cœur. Il faisait alors couler petit à petit l'eau dans ma gorge, tout en me soulevant légèrement la tête avec une infini douceur. Lorsque je n'avais plus soif, je faisais un geste de la tête. C'est alors qu'il se mettait à fixer mes lèvres, comme s'il avait eu un bug.

    J'ouvrais la bouche pour lui en faire la remarque, mais il me prit de court, en nettoyant l'eau sur le coin de ma bouche. Je profitais alors de ce petit moment de gentillesse, pour essayer de le mordre. Toutefois, étant plus rapide que moi, il plantait les doigts de sa main dans mes joues pour m'ouvrir la bouche.

- Il va falloir que je t'apprenne à la fermer!

     Sur ces mots, il m'embrassa. Il faisait rencontrer nos langues dans un baiser langoureux, ce qui me provoqua un sentiment de dégoût. Puis, il s'éloigna un peu de moi, avec un sourire collé sur sa figure. Hors de moi, je crachais sur le sol à ma droite afin de lui montrer que j'étais indifférente à son baisé volé.

     Cependant, à ma plus grande surprise, il repartait sans rien dire. Je le regardais partir, choquée, tout en me demandant comment un type aussi canon, pouvait être doux et un connard à la fois.

    Au bout de quelques heures à finir ma cuisson, Lance décida de me détacher pour m'ordonner de nettoyer tous le bateau, parce que monsieur détestait vivre dans la crasse. Malgré le faites que je sois d'accord avec lui, je décidais tous de même de lui dire " que je le faisais seulement parce que je l'avais décidée, et pas parce qu'il me l'avait ordonné" refusant de lui laisser croire qu'il avait le dessus.

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   Lorsque j'eus finis de passer la serpillère aux endroits les plus dégueulasses, je voyais un homme s'en approchait. Gentille, je lui disais de faire attention, que c'était encore mouillé, qu'il fallait qu'il passe ailleurs. Toutefois, il m'ignora et continuait tout de même son chemin. Sur l'élan de la colère, je me plaçais devant lui et le poussais d'une force qui me surprenais moi même.

- T'es bouché ou quoi? Je viens de dire de passé ailleurs!

   Il rigola me disant d'aller me faire voir et de retourner faire la serpillère. Enervée par son machisme, je prenais le seau d'eau et lui renversais tous le contenu dessus.

- Oups, j'ai plus d'eau...

  Il s'arrêtait aussitôt de rire et me lançait un regard noir. Au fond de moi j'étais fière de ce que je venais de faire, il n'avait pas à me parler de la sorte. Ma règle numéro une, était de ne jamais me laisser marcher dessus par des connards comme lui.

  Je revenais à l'instant présent lorsque j'entendais la voix grave de Lance, ordonnant au type de remplir le seau et de reprendre ma tâche. L'homme exécutait ses ordres, prenant soin de m'insulter au passage.

- Viens là toi!