Damien avait finit par lui répondre quinze minutes plus tard,lui disant qu'il acceptait sa compagnie même s'il était surpris de sa demande.
Il avait aussi proposé de l'attendre en bas de chez lui,puisqu'il ne se baladait pas loin.Thomas était donc en train d'enfiler un pull et un jean pour sortir.Quelque part sa conscience lui transmettait l'idée de tout annuler et de finir ce travail pour aller se coucher dans les plus brefs délais,mais son côté sérieux était absent.
Après avoir finir de s'habiller,il referma la fenêtre en soupirant en hésitant une dernière fois.
La situation était franchement peu anodine,encore moins pour Thomas.Il avait ses petites habitude,encrées dans sa routine qu'il affectionnait et là il s'apprêtait à sortir dehors à quatre heures du matin en compagnie d'un ami.Ce ne fût qu'au moment de sortir que le chemin jusqu'au bas de son immeuble lui parut soudainement atrocement beaucoup plus compliqué que ce qu'il croyait.
Il devait d'abord sortir de l'appartement dans le noir sans réveiller ses parents et sa sœur,puis descendre les deux étages sans réveiller un voisin,toujours sans luminosité et enfin traverser le hall qui le séparait de l'extérieur.
Il avait fait ce trajet un milliard de fois et pourtant il n'avait jamais élaboré de plan aussi complexe simplement pour sortir.Il ferma la porte de sa chambre derrière lui avec une extrême lenteur.Ses chaussettes glissaient sur le parquet dont il avait l'impression qu'il n'avait jamais autant grincé.Il faisait de longues pauses entre chaque pas et était attentif au moindre bruit.Seuls quelques ronflements et le tic-tac d'une horloge lui répondirent.
Il se dirigea à tâtons car il voyait quasiment rien à cause du fait qu'il ne pouvait pas allumer la lumière.
Finalement,il parvint à arriver dans la cuisine sans avoir réveillé personne ni être rentré dans un meuble.Il se dirigea ensuite vers l'entrée où passa un moment à trouver ses chaussures qu'il enfila ensuite minutieusement.
Il finit par trouver son manteau et l'enfila tout aussi lentement en vérifiant que ses clefs et son téléphone étaient bien dans ses poches.
Le bruit métallique de la serrure était bruyant dans le silence qu'était l'appartement endormi.
Il réussit tout de même à sortir pour atterrir dans la cage d'escalier.
Il s'adossa à la porte avec une énorme envie de faire le chemin inverse et de se glisser sous ses draps.Il se répétait intérieurement que tout cela était stupide et pourtant il continuait sa progression vers l'extérieur.
Les deux étages qu'il descendait et montait d'habitude à tout l'allure avaient l'air subitement long.
Les portes de part et d'autre du couloir était silencieuses,même si de la lumière franchissait le bas de certaines.
Chaque marche qu'il franchissait était une petite victoire vers l'extérieur.
Il avait arrêté de les compter quand il arriva enfin en bas,dans le hall.
La dernière étape de ce qui lui semblait un parcours d'obstacles invisible en journée.
Dans ce hall,se trouvait la loge de la gardienne ainsi que la rangée de boîtes aux lettres.Thomas marchait prudemment dans le hall,essayant de faire le moins de bruit possible,de peur de réveiller cette chère gardienne.Meme sa respiration lui semblait faire autant de bruit qu'une tempête en plein calme.Ses pieds glissaient sur le sol,se posaient avec précotion sur le carrelage.Le moindre grincement le faisait paniquer.Ses yeux commençaient à s'habituer mais il priait pour qu'il ne se prenne pas une boîte aux lettres en métal à cause du manque cruel de lumière.
Enfin,au bout de ce hall qui lui paraissait interminable il vit la grande porte vitrée qui donnait sur la rue.La lueur des lampadaires était la seule source de lumière en ce moment,éclairant l'endroit d'un jaune orangé.Jamais voir ces lampadaires ne lui avait fait autant plaisir.Il le vit aussi à travers la vitre,Damien,il l'attendait en bas de son immeuble,comme il l'avait convenu.C'est d'ailleurs la première chose qu'il remarqua en regardant dehors.
Il était adossé au lampadaire,ce qui faisait qu'il baignait dans le parfait rayon de lumière.Son téléphone entre ses mains éclairait son visage d'une lueur bleutée,ses yeux reflétant l'image qui défilait sur l'écran.Son visage affichait une expression sereine dans un moment totalement improbable.
Rien ne laissait transparaître une quelconque inhabitude.Thomas poussa la lourde porte et la referma en veillant à ne faire aucun bruit.
Il se remit à respirer comme avant,ne s'étant même pas rendu compte que sa respiration s'était coupée.
Damien c'était d'ailleurs détaché du poteau métallique auquel il était adossé depuis longtemps en entendant le bruit de la porte se refermer.Il s'était approché de Thomas et un sourire franc,invisible,était apparu sur son visage.
Ces longues minutes à attendre contre ce poteau qui n'était pas des plus agréable n'avaient pas servit à rien.Ils ne s'étaient rien dit pendant des minutes toutes aussi longues.
Leurs lèvres pincées traduisaient la gêne qui s'était installée,ne sachant comment se saluer alors qu'ils avaient parler une bonne partie de la nuit.
Finalement,un simple regard complice parla à leurs places et ils éclatèrent de rire en pleine rue,toujours en bas de l'immeuble.
Leurs rires résonnaient sous la lune qui allait laisser sa place au soleil dans quelques heures.Après avoir réussi à se calmer,ils engagèrent une discussion plus banale,toujours un sourire coincé au coin des lèvres.La gêne s'étant évanouie,l'envie de Thomas de rebrousser chemin s'était dissipée et l'esprit de Damien n'avait plus aucun regret sur le temps d'attente désagréable contre ce lampadaire.
Tous ce qui comptaient c'était le sentiment de liberté qui les envahissaient.
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Jour d'Automne [Tᴇʀʀᴀɪɴᴋ]
FanfictionDeux lycéens,tous les deux en seconde, dans la même classe. Au premier abord ils ne semblaient avoir aucun point en commun et pourtant. C'est durant un cours qu'ils se sont enfin remarqués. Un cours de français plus précisément,il y avait bien plu...