Chapitre neuf

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PDV ALASTAIR.

J'ai senti sous mes doigts les reliefs de sa peau, cicatrices qu'il porte et qui s'évanouissent sous l'encre des tatouages. Deux jours désormais que j'y pense et que j'y réfléchis, tandis que je joue avec le pin's que je dois lui donner. Ce jeu a plus d'importance qu'il n'y paraît, même si je tente d'en être détaché. Nous avons partagé quelque chose de beaucoup plus intime que tout ce que l'on a pu connaître jusque-là. Le sexe, ce n'est vraiment pas qu'une pénétration et trop de gens ont tendance à l'oublier. J'étais de ce genre, moi aussi, quand il était question de coucher avec une fille pour faire comme tout le monde. Désormais, je sais quelle est la valeur de tout ce qui entoure cet acte et je n'ai qu'une hâte : tenter à nouveau.

Je pourrais soumettre Rex au défi. Il n'a pas tremblé une seule fois sous mes caresses, au contraire de mon corps qui trahissait mon anxiété. Avoir parlé l'a libéré d'une façon qu'il m'est difficile de comprendre. C'est un autre garçon que j'appréhende dans l'intimité. Beaucoup plus confiant et téméraire, il est mon guide dans cette sexualité que je découvre.

Tandis que je m'approche de l'appartement, clés en main, j'entends Rex parler de l'autre côté de la porte. Ne souhaitant pas déranger, je m'arrêter et tends l'oreille. Quelqu'un d'autre semble être là. Malgré tout, je ne perçois pas le ton de la conversation ni le sujet dont il est question. Peut-être est-il préférable que je toque ?

Alors que je tergiverse pour savoir ce que je dois faire, les voix s'éteignent. Aucun bruit ne filtre désormais. Haussant les épaules, je glisse les clés dans la serrure et constate que la porte n'est pas fermée.

- Hey !

Mon ton enjoué s'évanouie. Il n'y a personne dans le salon, ni dans la cuisine attenante. Je pose mes clés sur la petite desserte, laisse tomber mon sac dans l'entrée et m'avance à pas de loup dans la chambre. Vide, elle aussi. En revanche, la porte de la salle de bain est à demi close et je perçois quelques mouvements sombres à l'intérieur. Mon cœur se contracte dans ma poitrine, augmentant la fréquence de ses pulsations.

Je pousse finalement le battant et passe la tête. Rex est penché sur le lavabo, un verre d'eau à la main et des boites de médicaments ouvertes devant lui. Il tourne le regard et me surprend, sursautant de surprise.

- Putain tu m'as fait peur ! râle-t-il.

- Désolé. C'est quoi tout ça ?

- Oh heu ... c'est pour ma main.

Ses yeux émeraudes croisent les miens et, rapidement, il se détourne pour ranger les plaquettes. Je sais qu'il me ment. Quelque chose me pousse à ne pas croire en ce qu'il me dit. Son attitude fuyante et pressée me prouve que j'ai raison. Alors que je lui pose d'autres questions, il ne cesse de répéter qu'il s'agit de son traitement habituel. La colère monte en moi et je finis par le coincer pour qu'il ne sorte pas de la salle de bain.

- Arrête de te foutre de ma gueule, je sais très bien que tu prends pas ça pour ta main. Des anti-inflammatoires, ça porte pas ce nom-là. Tu peux mentir à qui tu veux sur le sujet mais pas à moi alors que je suis le même cursus que toi. Je sais encore reconnaître les noms des molécules et celles-là, je les connais pas. Je les ai jamais vu dans les cours des anti-infla alors arrête.

Rex me regarde avec aigreur et tente de forcer le passage. Cependant, il est hors de question que l'on reste une fois de plus sur des non-dits et sur un mensonge. J'ai bien vu ce que les secrets pouvaient faire sur notre couple et je ne veux plus de ça. Je préfère savoir la vérité. Je refuse de rester dans l'ignorance et de m'éteindre petit à petit en réfléchissant à ce que peut être ce traitement.

Inébranlable (T3 AVIFic - BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant