Chapitre treize

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PDV ALASTAIR.

Les partiels arrivent en surprenant tout le monde. Moi qui disais constamment que nous avions encore du temps devant nous, j'ai été le premier à me faire ramasser par la vague. Durant deux semaines, je tente tant bien que mal de m'en sortir avec les révisions de dernière minute. Rex et moi passons notre temps ensemble sans pour autant nous voir. Chacun est dans une partie de l'appartement ou de la maison, le nez plongé dans les bouquins et les fiches de cours. Tous les jours, je compte le temps qui passe, les heures qui me séparent de la délivrance et des vacances.

Quand je dépose enfin ma dernière copie sur le bureau du professeur, je me précipite à l'extérieur, refusant d'entendre encore un seul mot à propos des examens. Je me fiche éperdument de savoir les réponses des questions auxquelles je n'ai pas répondu. Je veux profiter de mes vacances et ces dernières commencent à l'instant même où je quitte le campus de l'université.

De retour à l'appartement, Rex me saute dessus et me demande comment s'est passé l'examen. Ne sachant pas vraiment comment me positionner, je hausse simplement les épaules. On verra bien les résultats. Avant que ces derniers ne tombent, nous avons deux longues semaines d'agonie. Plutôt que de rester sur Cambridge, Rex m'a invité à passer quelques jours chez lui, à Birmingham. Si nos résultats ne nécessitent pas des oraux de rattrapage ou des négociations avec les profs, nous partirons de chez lui pour aller directement à Londres, chez moi.

Mi-juin, enfin, nous nous envolerons pour une destination encore inconnue. Nous ne sommes pas d'accord sur l'endroit et je crois que ça va finir par se jouer au tirage au sort. Le 6 juin prochain, nous allons fêter nos un an. Je ne sais pas ce qu'il a prévu mais, puisque nous serons chez lui, je n'ose pas trop proposer quoi que ce soit. Je préfère lui acheter un cadeau plutôt que de tenter d'organiser quelque chose. En plus, je ne connais pas du tout Birmingham, c'est un peu compliqué.

- J'ai mis nos valises dans le coffre, déjà.

Je hoche la tête. Forcément, je n'ai pas eu mon mot à dire, Rex a décidé que c'était lui qui allait conduire. Il aime sentir le volant sous ses doigts et gérer lui-même la vitesse et la direction. J'ai réussi malgré tout à le faire promettre de me laisser la place en alternance, de façon à ce qu'il ne s'épuise pas. Je le lui ai même fait écrire sur un papier pour être sûr que ce soit officiel. Non pas que ce morceau de feuille déchirée soit d'une quelconque valeur, mais quand même.

- Dans quelle voiture ?

- La Bugatti.

Forcément. J'aurais dû me douter qu'il n'allait pas prendre le 4x4. Déjà, je ne comprends pas l'utilité d'avoir deux voitures, même s'il est vrai qu'aller se promener sur les petites routes tortueuses et pleine de pierres avec une voiture de sport n'est pas une très bonne idée.

Je sors de mon sac de cours mon portefeuille, le chargeur de mon téléphone et les clés de la coloc, que je garde à la main le temps de mettre tout ça dans la valise déjà chargée. Je vérifie ensuite que mon téléphone se trouve bien dans ma poche, et m'installe enfin à la place passagère.

- Prêt à découvrir ce ... je sais pas trop comment appeler ça. Les lieux de mon enfance, de ma jeunesse, mais je suis pas suffisamment vieux pour dire ça.

- Simplement ta ville, alors ?

- Je me sens plus chez moi à Cambridge.

- Alors disons juste Birmingham ?

- C'est très bien.

Il m'embrasse, allume le moteur et nous quittons la rue sous les regards des passants qui envient le propriétaire de cette voiture de luxe. Mon copain, en somme. Rex m'explique que ses mères seront là les deux premiers jours mais qu'elles partent ensuite en vacances avant que les lieux touristiques ne soient surchargés par les familles qui attendent que leurs enfants terminent l'école.

Inébranlable (T3 AVIFic - BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant