Chapitre 5

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Kayla laisse échapper un petit cri au son du verre qui se brise et Matthieu se lève en sursaut en empoignant la jeune fille par le bras. Il la fait reculer en la collant sur son torse pendant que je regarde la cause de ce raffut.

Au centre de la vitre en morceaux gît un pigeon qui respire faiblement. Je le prends délicatement dans ma main en le mettant sur la table.

L'oiseau semble seulement en état de choc, avec rien de casser, heureusement. Je remarque alors qu'un morceau de papier est accroché à sa patte. Je le prends dans mes mains, sous le regard des deux autres.

Kayla est encore collée contre Matthieu, et ne fait rien pour se dégager. Celui-ci ne la pousse pas non plus à le faire. Ils s'écartent néanmoins l'un de l'autre brusquement lorsque Sean, Seyla et Ishana entrent en trombe dans la cabane.

-C'était quoi?! S'exclame Sean.

-Un oiseau à foncer dans la fenêtre, expliqué-je.

Ceci suffit aux deux filles, qui retournent dehors. Sean semble par contre avoir remarqué le morceau de papier.

-Qu'est-ce qui se passe? Me demande-t-il.

- Je crois que c'est une lettre, répondis-je.

Je la déplie, et je remarque qu'en effet, s'en est une. Je me décide la lire a voix haute, puisque les trois autres voudraient assurément savoir ce que ça dirait. De plus, j'ai le sentiment que je peux faire confiance à ces trois là.

Je lis donc la lettre à voix haute:

"Éléonore,

J'espère que tout va pour le mieux au Québec. Pour moi, tout va bien. Mes 18 ans me protègent de toute attaque de traqueurs pour éliminer les os faibles. Ne t'inquiète pas, je n'est pas prit le risque de t'envoyer cette lettre pour te parler de moi.

En Europe, les nouvelles courent sur le fait qu'une délégation de traqueurs viendra par la mer et par les airs pour récupérés tout les adolescents qui se sont cachés dans la réserve forestière du Québec. Je ne sais pas comment, mais ils ont suent que plusieurs des vôtres, qu'ils nomment "os faibles" se sont réfugiés au Canada, principalement au Québec.

Je tenais seulement à te mettre sur tes gardes, car je ne peux pas te transmettre plus d'informations en lettre. Déjà que ce stupide oiseau n'est pas digne de confiance.

PS- Tout va bien à la carte, et aide n'importe qui, toute vie est importante

Je t'aime

-Carté-"

-C'est qui ce Carté? me demande alors Matthieu.

-Ce ne sont pas vraiment tes affaires, répondis-je avec un ton sec.

Je replie la lettre pour la rangée dans l'une de mes poches. Je regarde Sean, qui à l'air songeur. Il se frotte le front, la tête dans ses mains.

- Donc si je comprend bien, dit-il, il y a une centaine de traqueurs qui vont venir ici?

-Peut-être pas dans la forêt du Saguenay, répliqué-je sans être convaincue moi-même.

-Peut-être que oui peut-être que non, répond Sean. Ce qu'il faudrait savoir, c'est si tu nous gardes sous ton toit ou non. Comme ça, on aurait le temps d'aller se construire d'autre chose.

J'observe alors Kayla, qui à l'air de se sentir mal de s'être coller à Matthieu, pour chercher les mots que je dirais.

-Vous n'aurez pas le temps d'aller vous construire une cabane, dis-je sans grande joie. Tu vois cette lettre? Carté n'aurait pas pu me l'envoyer sans que les bateaux soient partis, car ça aurait été trop dangereux qu'ils la remarquent. Donc, l'oiseau à du prendre 2 semaines pour traverser l'Atlantique, et un bateau ça lui prend trois semaine, avec tout ces réacteurs. Donc, il ne vous reste qu'une poignée de jours.

Matthieu commence à m'observer avec des attentes dans les yeux. Il est vrai que je tiens leur vie entre mes mains. Je n'aime pas trop cette position. Sean me regarde lui aussi de cette façon, Kayla, pour sa part à les yeux rivés au sol.

-C'est d'accord, accepté-je. Sauf que si un de vous fait quelque chose de menaçant ou n'importe quoi que je n'apprécie pas, je le mets à la porte, c'est clair?!

-Comme de l'eau de roche! S'exclame Matthieu. Parlant d'eau, tu viens boire avec moi à la rivière Kayla?

Je vois Sean faire une regard meurtrier au garçon. Sa soeur ne semble pas le remarqué.

-D'accord, dit-elle, moi aussi je commence à avoir soif.

Sur ces mots, elle s'en va avec Matthieu, et on les entend descendre l'escalier.

Sean soupire, et je ne peux m'empêcher de me moquer. Il relève ses yeux bruns vers moi avec interrogation.

-Quoi?

-C'est juste que c'est normal que ta soeur veuille être seule avec des gars de temps à autres, expliqué-je

-Je suis un gars.

-Rahh, t'as compris!

Et il commence à rire. Il a un très joli rire en fait. Il est rassurant, pleine de chaleur.

Mais à quoi est-ce que je pense moi? Je dois être fatiguée, on ne pense pas ce genre de chose quand ça fait à peine deux jours qu'on a rencontré quelqu'un!

-Ça va? Me demande-t-il.

-Ah, c'est juste que ça fait longtemps que je n'avais pas eu de contact avec d'autres humains, et je pense que je suis en train de dérailler un peu. Expliqué-je, autant qu'à lui qu'à moi.

Finalement, mon explication a plein de bon sens. J'ai trouvé le problème, et en plus c'est un mâle, ça fait encore plus longtemps que j'en ai pas vu.

-Pourquoi? Ça fait combien de temps que tu es là? Me demande-t-il.

-1 mois et demi, répondis-je.

-Ça fait un bail!

-Effectivement.

Sean se met à regarder par la fenêtre, et il se dirige vers la sortie.

-Merci en passant de nous héberger.

-De rien.

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~Louame~

À rienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant