Chapitre 16

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La tête qui tourne encore, je regarde le traqueur à la chevelure blonde qui à l'air de me regarder avec un sourire qui ne m'inspire pas confiance. Je me retourne lentement en essayant de m'enfuir, toujours à quatre pattes. L'adulte fait deux pas avant de me bloquer la route. Il rit méchamment avant de s'accroupir en face de moi.

-Tu crois vraiment que tu vas pouvoir t'échapper petite idiote? me crache-t-il. Même si tu as des pouvoirs, tu ne fais pas le poids contre moi.

Il me balance un coup de pied dans les côtes, et je m'effondre lourdement sur le sol. J'arrête de bouger, je ne suis pas en position pour me battre, ça c'est certain. Mon assaillant n'avait pas l'air à s'attendre à cette réaction, puisqu'il a arrêté de bouger. Je sens son regard pesant sur moi.

-Je m'attendais à plus de résistance de la part d'une vulgaire sauvageonne, me nargue-t-il en se penchant de nouveau.

Il passe une main dans mes cheveux et je réprime une grimace de dégoût. Ma tête fait encore des siennes, et j'ai le goût de vomir. Le traqueur m'empoigne alors par le chandail et me balance sur son dos. Mon front se cogne de manière répétitive sur son dos, renforçant mon tournis et mon mal de tête. Je me fais balloter de la sorte pendant un certain moment avant d'entendre une porte s'ouvrir. Le traqueur me fait entrer dans un endroit avec des murs épais, puisque je n'entend plus le chant des criquets et le bruit du vent. Il continue de marcher en faisant de l'écho à chacun de ses pas. Il s'arrête et me dépose sur une couchette remplie de paille. Les brindilles dorées me piquent le dos, mais j'esseai de me concentrer sur l'adulte.

Ma tête tourne moins, mais je ne peux pas encore distinguer les traits de l'adulte. Celui-ci se tourne et va dans une autre pièce, en sachant sûrement que je ne peux pas me lever. Je laisse un soupire de découragement s'échaper de mes lèvres en essayant de ne pas succomber à la panique.

D'une part, je viens de me faire enlever par un traqueur, et je me suis fait sûrement droguer par la fumée que j'ai sentis avant de tomber inconsciente. Il s'est passé une journée minimum depuis mon enlèvement, puisqu'il fait nuit.

D'une autre part, je viens de trouver le refuge des traqueurs, même si ça ne me sert à rien pour le moment. Si je réussis à me sortir de ce pétrin, je pourrais revenir pour analyser le nombre de traqueur qu'il y a dans ma forêt.

Je reste encore ce qui me semble quelques heures sur le dos, sans que la sensation de tournis ne soit partie. J'entend une porte ouvrir, et je ferme les yeux en essayant de tenir une repiration continue et lente. Avec chance, le traqueur pensera que je dors.

J'entends des pas plus doux s'approcher de mon lit. Je me dis que l'adulte a dû changer de chaussures. Une main fine se pose sur mon front, et je me retiens pour ne pas froncer les sourcils. Ce n'est pas la même personne, et je serais même tenter de dire que c'est une femme.

La personne caresse doucement mon front, comme une mère l'aurait fait avec son enfant. Je me raidis contre mon gré, ma manie d'être sur les nerfs pour un rien, et la personne sait automatiquement que je suis réveillée.

-Je me doutais que tu ne pouvais pas dormir aussi profondément, dit la personne avec une voix de femme, confirmant ce que je pensais.

J'ouvre les yeux, il ne me sert à rien de faire semblant de dormir dorénavant. Je tourne ma tête vers elle, en plissant les yeux. Le monde tourne encore et je vois des étoiles partout.

-Je sais que la sensation du tournis n'est pas agréable, mais tu dois encore la supporter, me dit la dame.

Je serre les dents. Si je pouvais tenir ma tête droite, elle aurait mal au nez, c'est certain. La dame retire sa main de mon front et penche son visage, comme pour que je n'ai pas à bouger plus.

À rienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant