Au moment de descendre du bus je vérifie tout autour de moi que je sois en sûreté. Sur la route je me dépêche j'ai peur que l'on me suive. Heureusement je n'ai pas longue route à faire. J'ouvre ma porte d'entrée, j'ai une appréhension, je sens qu'il est là, dans ma maison, dans mon salon, dans mon canapé. Je retire mes chaussure et jette un regard bref dans le salon. J'ai du mal à croire ce que je vois. Il est là, assis à côté de ma mère, comme ci de rien n'était. J'essaye de rester discrète pour ne pas attirer l'attention. Un échec: ma mère me voit : « viens dire bonjour ma chérie »
Mon Coeur se serre, j'en perd le souffle. « Je ne me sens pas bien je ne préfère pas » lui répondis -Je alors .
« - Reste avec nous au moins !
- Non je suis fatiguée, ne m'attends pas pour manger ! »
Je cours, je cours aussi vite que possible, je monte les escaliers à toute vitesse, arrivée en haut je trébuche sur la dernière marche et me cogne le bras. J'ai mal mais je n'y prête pas attention. Je vais dans ma chambre et m'enferme à double tour. Je m'effondre alors dos à ma porte et fond en sanglot. Comment tout cela a pu arriver ? Pourquoi maintenant ?
Alors que j'étais entrain de me reconstruire, il revient pour me détruire. Je ne veux pas le voir, l'entendre ni le sentir dans ma maison. Et ma mère comment peut elle être si naïve ?
J'ai peur, peur qu'il vienne me voir, peur qu'il m'approche, peur qu'il me touche, j'ai peur de lui, peur de son être.
On toque à ma porte, je me réfugie dans mes draps, je m'enroule dans ma couette et me bouche les oreilles avec les oreillers.
« Voyons Ninon, tu ne veux pas me voir ? Que c'est méchant de ta part. Je te dis au revoir. Mais on se reverra très bientôt je te le jure. Au revoir »
Sa voix me glace le sang. Je suis paralysée dans mes draps. Je ne veux plus bouger. Je ne veux plus sortir. Je ne veux plus rien savoir. Je ne veux plus voir ni ressentir la moindre chose. Je ne veux plus vivre.
Je n'ai pas dormi de la nuit. Je suis rester là, assise à ma fenêtre à observer le ciel avec des yeux vides.
« Ninon chérie ? Tu vas mieux ? »
Je ne veux pas répondre.
« Ouvre moi la porte »
Jamais.
« Quelque chose ne va pas ? »
Si tout va bien. Enfin non. Enfin...je ne sais pas, je ne sais plus, je ne veux pas, je ne peux plus.
« Tu ne veux pas manger quelque chose ? »
Non.
« Un donuts? Un pain au chocolat ? Une tartelette à la fraise ? »
Non.
« Je sais ! Une tarte à la framboise ! Tu en raffole ! »
C'est vrai ? Je raffole de ça moi ? Je ne sais pas. Sûrement. A quoi bon. Je n'ai pas faim.
Un son s'échappe de ma bouche
« NON ! »
Une partie de moi se sent mal, ma mère cherche à m'aider et je la rejette, si seulement elle savait, il ne suffisait que de lui dire et tout aller s'arranger.
Non je ne peux pas ! Je ne peux en parler ! Je ne peux rien faire ! Personne ne me comprend ! Je suis seule !
Je n'ai qu'une envie, voir mon corps crevé et pourrir sous mes yeux impuissants.
