Je n'y arrive pas. A chaque fois que je marche je le revois encore et encore. Il est là devant moi, il me caresse les cheveux. Je perds tout courage.
Le docteur Greys vient me chercher en fauteuil roulant.
« Aller on ne termine pas sur un échec ! On y retourne ! Tu vas y arriver »
Je lui tourne le dos et refuse de m'assoir sur le fauteuil. Il vient me chercher, me porte, et me pose dessus. Il m'emmène devant les barres, je boude, j'ai pas envie.
Il m'oblige à me lever et me promet que c'est la dernière fois. Je cède à son caprice. Je fais un pas, deux pas, trois pas, pas de flash : rien.
Je lui souris, il me regarde l'air joyeux. Je refais un pas, deux pas, trois....
Il est là. Je m'effondre. Je n'en peux plus, je ne peux plus le voir, je ne veux plus voir son visage. Avant que je ne touche le sol quelqu'un me rattrape par derrière. je peux sentir une douce odeur de lavande. C'est elle, elle est revenue.
« Aller courage Ninon, tu vas réussir je suis là »
Elle me relève et m'aide à marcher. A chaque pas je revois son visage mais je vois également celui de Naomi, celui de Sacha et celui de ma mère. Je bascule en avant et tombe dans les bras du docteur Greys. J'ai réussi ! J'ai fini ma longueur !
Le docteur laisse Naomi me raccompagner à la chambre.
« - encore merci à toi Naomi...sans toi je n'y serais jamais arrivée
- c'est toi qui as tout fait »
Je me sens si bien quand je suis avec elle. Je dois lui dire.
« - Naomi...
- Nao. Me répond-elle brièvement. Appelle moi Nao.
- Très bien... Nao dit moi... »
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je la vois emprunter la porte de sortie. Elle m'emmène dehors, je ne pose pas de question et apprécie la douce brise qui vient caresser mon visage. Elle me met à côté d'un banc sous un magnifique cerisier, devant nous il y a un lac splendide. Ce paysage me fais penser à celui que Nao m'avais montrer une fois.
Je la sens prendre ma main, et entremêler ses doigts dans les miens. Je sens la chaleur de ses doigts ce qui me donne du réconfort. Mon coeur bat à la chamade, je la regarde. J'arrive à attirer son attention.
« je...dit..je.. »
Je peine à trouver mes mots, je me sens ridicule, je baisse les yeux, j'ai honte de la regarder. Je sent alors la chaleur de son autre main se posant sur ma joue et me redressant la tête. Puis je sens ses douces lèvres venir se poser délicatement sur les miennes. Ce baiser j'en rêvais, je lui rend son attention tendrement. Nos lèvres se sépare et je la regarde, je me sens brûlante.
« Tu es trop mignonne quand tu rougies »
Elle me sourie puis détourne le regard et regarde lac, je ne lâche pas sa main. Ce moment peut durer une éternité je ne m'en lasserais jamais.