Histoires de familles.

12 jours.

Chapitre 78

Pdv Eryn

[Quelques jours plus tard]

12 jours de coma, et toujours aucun réveil. Ça commence à devenir long... J'attends chaque seconde un signe, un doigt qui bouge, des paupières qui clignent, un chuchotement, mais rien de tout cela. La vie sans lui est encore plus compliquée maintenant que nous savons la vérité. Je me sens seule, tous les jours. J'ai l'impression d'être complice des actes de mes parents, d'être coupable. Je m'en veux, et je regarde Lenni avec mes mains prenant la sienne...

E : T'es la seule attache qu'il me reste à la vie. Je sais que tu m'en veux pas, et j'ai besoin que tu te réveilles, j't'en supplie Lenni s'il te plait...

J'attends encore de longues secondes, mais il n'y a toujours aucun mouvement. Seule une sonnerie de perfusion indique qu'elle est terminée. Je lâche donc la main de Lenni pour appeler l'infirmière avec le bouton d'alarme, et la vois entrer dans la chambre quelques instants plus tard. Je la laisse s'occuper de Lenni, puis je lui adresse la parole.

E : Quand vous disiez que ce genre de coma ne dure généralement pas très longtemps, vous pensiez à combien de temps ?...

I : Environ deux semaines. Au-delà, on commence à avoir peur des séquelles.

E : ...

I : Tu t'inquiètes pour lui, n'est-ce pas ?...

E : Oui... 12 jours...

Chapitre 79

Pdv Eryn

I : 12 jours, tu sais, ce n'est pas si énorme. Une fois je m'occupais de quelqu'un qui est resté dans le coma pendant 5 ans. Là, oui ça devait être très long pour sa famille...

E : D'accord, mais... Je suis censée faire quoi alors ?...

I : Il faut juste lui laisser du temps. Quand il sera prêt, il se réveillera.

E : Je ne peux pas l'aider ?...

I : Non, tu ne peux que lui donner envie de revenir.

Je soupire un peu... L'infirmière finit de mettre la nouvelle perfusion, puis elle s'en va après m'avoir fait un sourire. Je me retourne alors vers Lenni, et je reprends sa main dans la mienne.

E : Allez, je t'attends, ça fait 12 jours que je t'attends. Tu t'es battu pour découvrir qui était ta vraie famille, maintenant bats-toi pour sortir de ce putain coma...

Je ne le lâche pas du regard. J'observe chaque centimètres de son visage, encore, et encore. Puis sans lâcher sa main, j'allume la télé et mets la chaîne d'info en continu. Ils parlent du tireur qui a mis Lenni dans ce lit d'hôpital, et de ses complices. Il est depuis hier en prison ferme, et pour un bon bout de temps.

E : Espèce d'enfoiré, moisis bien en cellule, c'est tout ce que tu mérites.

Je continue de maudire ce mec intérieurement. Je suis d'ailleurs très concentrée sur les infos qui défilent, et je sursaute lorsque j'entends tousser derrière moi. Je me retourne alors brusquement, et m'aperçois que cela provient de Lenni. En fait il ne tousse pas, il est entrain de s'étouffer.

Chapitre 80

Pdv Eryn

Je réagis presque immédiatement et me lève pour appeler une infirmière d'urgence. La première qui passait par là se précipite dans la chambre, et analyse immédiatement la situation.

I : Il est assez réveillé pour respirer tout seul, l'intubation le gêne et peut l'étouffer.

E : Quoi ?!

Je n'ai pas droit à plus d'explications, l'infirmière agit et retire rapidement mais avec précaution, le tube de la gorge de Lenni. Celui-ci se calme alors peu à peu, mais reste toujours inconscient...

I : Un médecin devrait arriver dans quelques instants, votre petit-ami est hors de danger.

E : C'est pas mon petit-ami...

I : Peu importe qui il est pour vous.

Elle me sourit et ressort donc de la chambre, me laissant seule avec Lenni... Je reviens alors près de lui, debout, et le regarde sans un mot, incapable de dire quoi que ce soit... Le médecin arrive quelque seconde plus tard, et ausculte Lenni avant de se retourner vers moi.

M : Il est sur la bonne voie. Son réveil prend place petit à petit, c'est un début. Je vous conseille de rester à ses côtés le plus possible, il est très probable qu'il ouvre les yeux ou qu'il parle d'ici quelques jours.

E : Vraiment, c'est certain ?...

M : Oui, ne vous en faites pas, il sera bientôt de retour parmi nous.