Perspective de sortie.

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Chapitre 87

Pdv Lenni

Psy : D'accord. Alors je vais y aller pour aujourd'hui, puis je reviendrais toutes les semaines. Même si on ne parle pas, c'est pas grave, je viendrais au cas où.

J'hoche la tête. La psy prend donc ses affaires et s'en va quelques instants plus tard. Eryn en profite pour revenir près de moi.

E : J'te forcerais pas non plus. Je t'écoute seulement si tu veux en discuter...

Lk : J'ai pas envie de m'en rappeler encore plus que ce que j'ai déjà en tête...

E : J'comprends...

Lk : Je voudrais juste tout oublier, et que tout soit comme avant... J'peux plus rien faire tout seul, j'ai toujours besoin de quelqu'un à côté de moi, si tu savais comme c'est rabaissant...

E : Mais ça passera, c'est le temps que tu guérisse...

Lk : Peut-être, mais alors c'est du temps perdu. Qui sait tout ce que j'aurais pu faire en deux semaines ? Ce que nous deux, on aurait pu faire ?

E : On le saura jamais Lenni, pas la peine de se lamenter là-dessus. Faut aller de l'avant maintenant.

Lk : Ça a l'air d'être facile pour toi...

E : Bien sûr que non. J'ai souffert tout autant que toi de ton absence. Je me demandais tous les jours si t'allais te réveiller, si j'allais te revoir sourire, bouger... C'est facile pour personne. Faut juste se dire que t'aurais pu y rester, alors maintenant que t'es là et bien vivant, et bah faut se dire que ça ira mieux. Même si ça prend du temps, ça ira toujours mieux.

Je la regarde de longues secondes, captivé par son discours.

Lk : T'as toujours eu les bons mots pour parler aux gens.

Chapitre 88

Pdv Eryn

[Deux semaines plus tard]

Lenni reprends peu à peu du poil de la bête. Il est toujours assez faible, c'est normal, mais il s'améliore de jour en jour. J'arrive à le faire tenir grâce au moral. Je crois qu'en fait on aime autant l'un que l'autre discuter pendant de longues heures, relativiser, se poser des questions existentielles... C'est ce que nous étions entrain de faire, lorsqu'un médecin est entré dans la chambre et nous a salué.

Med : Lenni, j'ai une bonne nouvelle pour toi.

Lk : Laquelle ?

Med : Tu as repris des forces ces derniers jours, et assez pour sortir un peu de cet hôpital. Tu vas pouvoir rentrer chez toi d'ici une semaine.

Lk : Mais j'ai encore mal à mon bras, et j'peux pas m'en servir.

Med : Ne t'en fais pas pour ça, nous allons te donner une atèle. Tu peux enfin planifier ton retour auprès de tes proches.

Lk : D'accord...

Le médecin nous explique encore quelques petites choses, puis il ressort de la chambre. Je me tourne vers Lenni.

E : T'es pas content de sortir d'ici ?... Je le vois à ta tête, ne le nie pas.

Lk : Si, mais j'veux pas retourner chez mes parents... J'veux plus qu'ils s'occupent de moi, j'veux me débrouiller sans eux, j'ai pas besoin de leur hypocrisie.

Je prends quelques secondes pour réfléchir.

E : J'ai peut-être une idée.

Lk : ...?

E : Moi non plus j'veux plus vivre avec eux. Je vais me barrer, je vais trouver quelqu'un chez qui aller. *le regarde* Et quand tu sortiras, tu viendras avec moi.

Chapitre 89

Pdv Lenni

Ça a l'air d'être une bonne idée. Et puis, si elle pense à ça, c'est que finalement, elle doit encore ressentir des choses pour moi... Ça me réconforte un peu, même si je veux pas non plus m'imaginer trop de choses.

Lk : Mmh, j'aime bien cette perspective.

Je la regarde, profondément je crois, sans vraiment le vouloir. Elle fuit alors mon regard et se relève.

E : *bégaie un peu* Bah justement, j'vais... euh... J'vais aller voir quelqu'un. Pour voir si je peux aller chez lui, tu vois...

J'hoche la tête sans détacher mon regard. J'ai parfois du mal à la suivre. Elle est rassurée et bien quand elle est avec moi, mais en même temps elle est gênée, elle perd ses moyens, et évite trop de proximité...

Pdv Eryn

Quelle idiote, mais quelle idiote je peux être des fois. De quoi j'ai l'air quand je réagis comme ça sérieusement ?... Je me contrôle même plus, ça devient grave. 

Bref, je suis sortie, et me dirige maintenant vers la maison de ma cousine Ophélia. Enfin, ce qu'elle serait si j'étais la vraie fille de mes parents. Elle est plus grande que moi, on a 10 ans d'écart. J'ai toujours été très proche d'elle, et elle me gardait toujours quand mes parents n'étaient pas là. C'est la seule personne en qui j'ai vraiment confiance dans cette famille. 

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