The Drummer In A Rock'N Roll Band

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Mon amie arrive, elle me prend dans ses bras et me serre fort, je suis sincèrement contente de la voir, elle aussi. Son visage est un peu fatigué, plus que la semaine dernière. Elle me demande ce qui se passe, je lui explique que les garçons m'ont clairement fait passer un après-midi pourri. Je lui donne les details de l'altercation entre tous les membres de Queen, elle est du même avis que moi ; les garçons sont ridicules de se disputer pour ça. Je sais qu'ils vont tous passer la nuit au studio, et régler leurs problèmes tout seuls comme des grands. Je demande à Chrissie si elle veut rester pour la nuit, elle accepte volontiers, au moins nous ne serons pas toutes seules. Elle me demande si je me plais dans ma nouvelle maison, je lui reponds que oui. C'est vrai, je me sens bien, même si habiter avec un homme est encore difficile à réaliser. Mais pour être sincère, malgré ses sautes d'humeurs (qui se font très rares avec moi) et son caractère parfois immature, Roger est quelqu'un de facile à vivre. Nous décidons de nous faire quelque chose à manger. Une fois que le repas est prêt, nous nous installons sur le canapé et lançons un film sur VHS (cassettes vidéos). En plus, chez nous, la télé est en couleurs. Je vais chercher une petite bouteille de champagne, mais elle m'arrête.
" Tu ne bois pas ? "
Elle me regarde et prend une grande inspiration.
" En fait, Lucy, je suis enceinte. "
Je pose vite ce que je tiens dans mains pour éviter de le lâcher par terre. Je la prend dans mes bras, je suis réellement contente pour elle. Elle me dit que ça fait trois mois et demi, et qu'avec Brian, ils avaient prévu de nous le dire bientôt. Je suis donc la première au courant, mais pour l'instant, je dois garder le secret.

Maintenant que le sujet est lancé, on ne nous arrête plus, nous en parlons très longuement. Elle m'explique comment elle se sent, ce que ça lui fait de penser que d'ici quelques mois seulement, Brian et elle seront parents. C'est vrai que maintenant qu'elle le dit, elle avait pris un peu de ventre ce mois-ci. Nous discutons, et j'oublie complètement que je ne me sentais pas très bien avant son arrivée. Nous mangeons et regardons finalement notre film. Nous décidons d'aller nous coucher et de dormir toutes les deux dans la chambre d'ami. Je suis tellement heureuse. Nous rions ensemble pendant une bonne demi-heure, en cherchant des idées de prénoms au hasard, alors qu'on ne connait même pas le sexe du bébé. Nous nous endormons finalement, quasiment en nous faisant un câlin, nous nous adorons vraiment. Le lendemain, nous nous réveillons à neuf heures et mon amie rentre chez elle, il vaut mieux qu'elle soit à la maison avant que Brian n'arrive, sinon il risquerait de s'inquiéter. Je suis encore toute retournée par la nouvelle, c'est merveilleux.

La journée passe, sans que je n'aie d'appel des garçons, je ne sais pas si c'est bon signe, ou si ça veut dire que la situation à encore empiré. Je commence à m'impatienter, tampis ! J'en ai marre d'attendre, il est déjà tard et je veux aller me coucher. Je marche jusqu'à la chambre et me glisse dans le grand lit, bien vide sans le batteur. Je serre un oreiller contre moi, je suis sur le point de m'endormir, il me semble entendre du bruit dans le salon, mais je n'y prête pas attention. Je sens alors un poids sur mon corps, des bras sont en train de m'enlacer. Ah, enfin le voilà.
" Alors on est sorti de son placard...?
- Hmm…"
Il enfouit sa tête dans mon cou et m'embrasse, je sens parfaitement ses lèvres, et je peux dire qu'il est en train de sourire, je caresse ses cheveux. Il chuchotte à mon oreille qu'il a gagné, il est tout content de lui, comme un petit enfant. Ça me fait plaisir de le voir comme ça, je ne peux pas lui en vouloir, même si il m'a bien énervée. En revanche, j'imagine que les autres doivent être un peu contrariés, mais Roger est têtu, c'était sûr qu'ils allaient céder. Il me câline un long moment, puis il me rejoint. Nous nous endormons un moment plus tard, je suis maintenant très fatiguée, mais apaisée.

[ Mars 1976 ] 

Je n'en reviens pas, ce bout de chou est vraiment adorable, je tiens dans mes bras le fils de Brian et Chrissie, il est si petit, je suis complètement attendri. Roger le prend contre lui, il le berce un peu, ça me fait bizarre de le voir aussi doux. Cette petite chose est née depuis deux semaines, et nous l'avons évidemment tous déjà vue, mais elle nous rend complètement fous à chaque fois qu'on pose les yeux dessus. En plus de ça, ce bébé est très beau, très souriant, et plutôt calme. Nous avons décidé d'aller boire un verre, pour fêter la naissance, mais bien sûr, nous allons laisser le nouveau-né chez ses grands-parents, ils prendront bien soin de lui. Nous faisons notre petite soirée chez Freddie, c'est très grand et parfait pour faire la fête. La femme de Brian ne boit toujours pas, puisqu'elle doit nourrir son petit, et le guitariste reste raisonnable. John me fait un peu danser, tandis que Roger et Freddie boivent. Pour l'instant, tout se passe merveilleusement bien. Le champagne commence à se vider un peu, le batteur et le chanteur sont déjà ivres, ils sont allongés par terre, à glousser comme deux adolescentes. En ce qui me concerne, ça va à peu près, je peux encore me lâcher un peu. Nous continuons donc à boire, encore, et soudain, je tombe sur le canapé, j'ai la tête qui tourne. Ce n'est pas que je me sens vraiment mal, mais j'ai besoin de m'asseoir. Il faut se rendre à l'évidence ; j'ai bien trop bu. Je commence à pleurer parce que je suis fatiguée. Roger essaie de venir me réconforter,  mais il est soûl, comme moi. Je sanglote dans ses bras, lui disant que je veux rentrer à la maison. Il est bien alcoolisé, mais il est quand même encore un peu lucide, il décide d'appeler un taxi, c'est plus prudent, nous rentrons à la maison.

J'ai très mal à la tête, et mon premier réflexe, une fois arrivée, est d'aller à la salle de bains. Je ne peux pas prendre de médicament, ça ne ferait pas bon ménage avec l'alcool, et pourrait s'avérer dangereux. Je sèche mes larmes devant le miroir, je ne ressemble plus à rien. J'essaie de brosser un peu mes cheveux et de me démaquiller, quand soudain, j'ai des vertiges. J'ai la nausée, heureusement pour moi que je suis près des toilettes, je n'ai qu'à ouvrir une petite porte. Mon ventre et ma tête sont complètement retournés, je regrette mon comportement de ce soir. J'ai trop bu, et maintenant, je n'ai que ce que je mérite. Je me traine jusqu'au lavabo pour laver mes dents, Roger me rejoint pour en faire de même, puis nous partons vers le lit pour nous coucher, ne faisant même pas l'effort de nous déshabiller pour dormir. Je suis réveillée au beau milieu de la nuit par une nouvelle envie de vomir, j'ai un peu décuvé, mais je ne me sens vraiment pas bien, je me lave à nouveaux les dents et repars me coucher. Je suis mal et pleure en silence, Roger se réveille en me sentant bouger, lui, a l'air dans un bien meilleur état que le mien. Il me chuchote que ça va aller, en caressant mes cheveux, il fait son possible pour m'apaiser. J'essaie de me rendormir, mais j'ai beaucoup de mal à le faire, dans l'état où je me trouve. Je finis tout de même par m'assoupir.

Je me réveille à onze heures avec une grosse migraine, le blond est assis au bord du lit, il me regarde, inquiet, puis il pose sa main sur mon front pour vérifier si j'ai de la fièvre. J'ai l'impression que ça va un peu mieux, mais pour être honnête, je n'en suis pas vraiment sûre. Je frotte mes yeux en me redressant doucement, essayant de reprendre mes ésprits. Le garçon me demande si j'ai envie de manger, mais actuellement, je n'ai pas du tout faim, je lui demande simplement si il peut me raporter un verre d'eau. Il se lève et se dirige vers la cuisine pour me donner ce que j'ai demandé, mais le temps qu'il fasse le trajet, je suis saisie d'un nouveau haut-le-cœur, je cours vers la salle de bains, ça m'arrange bien qu'elle soit accolée à la chambre. Ce n'est pourtant pas la première fois que je bois autant, hier, j'étais ivre, mais j'ai déjà fait bien pire. Habituellement, je tiens même plutôt bien l'alcool,  dans mes plus folles soirées, ça m'arrive de boire encore deux fois plus, et je ne suis jamais dans un état aussi pitoyable. Je ne comprends pas pourquoi cette fois-ci, je suis malade à ce point, mais en tous cas, je ne suis vraiment pas au meilleur de ma forme.