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Nous retournons tranquillement à l'hôtel pour passer le reste de l'après-midi. Aparemment, le groupe n'est pas encore revenu, nous entrons dans notre chambre. Soudain, je suis prise d'une grosse migraine et d'une violente envie de vomir, je cours vers les toilettes. Le blond me suit, il fronce les sourcils en disant que cette fois, ça commence vraiment à l'inquiéter, ça fait deux semaines que je ne suis plus supposée être malade, j'ai peut-être des problèmes de santé plus importants. Le souci est que nous n'avons pas de voiture pour aller aux urgences, et ce serait peut-être exagéré. Nous ne pouvons qu'aller jusqu'à la pharmacie au coin de la rue. Nous y descendons ensemble, et entrons alors que je suis toujours dans un état assez critique. Nous tentons d'expliquer à la pharmacienne ce qui m'arrive. Nous lui parlons du diagnostic de grippe, elle écoute en hochant la tête. Elle nous dit avoir ce qu'il faut. Elle fait le tour de son comptoir et part chercher quelque chose. Elle revient avec une petite boîte, il s'agit d'un test de grossesse, je laisse échapper un petit bruit de surprise, Roger, lui, est perplexe et un peu choqué. Ça nous paraît  improbable, à l'un comme à l'autre, nous disons qu'il y a probablement méprise.
" Vos symptomes correspondent à ceux d'une grossesse, mais si vous n'êtes pas enceinte, vous pouvez revenir et je vous donnerai des antibiotiques. Or, si vous l'êtes, ce ne serait pas une bonne chose de vous en prescrire, ça pourrait être dangereux pour vous, et pour le bébé par la même occasion. "
Je secoue la tête, je trouve ça complètement aberrant, mais elle n'a pas tort, pourtant, il ne me semble pas avoir remarqué d'anomalie sur mon cycle, quoique, je ne sais plus trop, avec tout ça.

Nous marchons jusqu'à l'hôtel, je tiens la petite boîte entre mes mains, je la fixe, ça me rend extrêmement nerveuse, même si pour moi, cette possibilité est impossible. Une fois arrivés dans notre chambre, nous nous installons sur le lit et commençons à lire le mode d'emploi. Je vais aux toilettes et fais ce que j'ai à faire, anxieuse, maintenant, il faut attendre cinq minutes pour avoir le résultat. Je retourne vers Roger en tenant le test, je m'asseois à côté de lui, il passe son bras autour de mes épaules et me serre contre lui, j'angoisse.
" Et si jamais je suis…?"
J'ai peur de la réaction qu'il pourrait avoir, il répond immédiatement.
" Il faudra qu'on réfléchisse à un prénom. "
Je m'apprête à lui parler à nouveau mais il me donne un léger coup de coude, un peu affolé. Je regarde vers l'objet, putain ! Je suis enceinte, j'étais pourtant sûre que ce n'était pas possible ! Je suis en état de choc, j'entrouvre la bouche mais aucun son ne parvient à sortir. Je n'arrive pas à y croire, je n'ose même pas regarder vers Rog. Soudain, le garçon réagit, il se lève d'un bond et prend mes mains. Il me serre contre lui et embrasse mon front, il me semble sentir une larme tomber sur ma joue, il ne va pas pleurer quand même ? Ses yeux sont humides, les miens aussi, j'ai envie de pleurer, c'est alors que les garçons entrent sans frapper. Je cache immédiatement le test sous mon pull, Roger frotte ses yeux et nous faisons comme si de rien n'était, Freddie s'approche de nous, il a remarqué que quelque chose se passait.
" Ben alors mes chéris, on vous interrompt alors que vous alliez faire des choses coquines ?
- Pris en flagrant délit !"
Ment Roger, en s'efforçant à rire, grattant l'arrière de sa tête. Je prends une mine gênée pour rendre la situation plus crédible.

"J'espère que vous êtes prêts à partir."
Ajoute John. Nous partons tous pour le concert, je tiens la main de Roger et je la serre fort. Une fois dans les coulisses, je cherche un endroit duquel la musique provenant de la scène ne sera pas trop forte, je ne veux pas abîmer l'audition de mon petit alors qu'il n'est même pas encore né. Brian me demande si ça va. Je réponds simplement que je suis fatiguée à cause du décalage horaire entre l'Asie et l'Australie. Je m'allonge sur le canapé dans les loges, posant ma main sur mon ventre, je m'endors en attendant la fin du concert. Au bout d'une heure, je me réveille, je dois encore patienter un peu. Je me lève et me poste de profil devant le miroir, je relève mon pull, et j'ai l'impression de voir que mon corps à changé, comme si c'était arrivé comme par magie depuis que j'ai appris que j'étais enceinte. Pourtant, ça doit être comme ça depuis un petit moment déjà, et je n'avais pas vu. Je suis désolée pour cet enfant. J'espère qu'il n'est pas là depuis trop longtemps, car on ne peut pas dire que j'aie été une très bonne mère ces dernières semaines, particulièrement avec la cuite phénoménale que je me suis faite chez Freddie. Il va falloir dire aux garçons ce qu'il se passe, mais pour l'instant, je préfère le garder pour moi, j'ai besoin d'un petit moment pour digérer cette nouvelle qui me bouleverse complètement. Ça y est, le spectacle est terminé, les garçons entrent dans les coulisses, Brian reproche à Roger d'avoir été un peu moins concentré que d'habitude, mais si il savait pourquoi... Le batteur ne s'énerve même pas, ce qui paraît assez étrange aux yeux du reste de Queen. Freddie allume une cigarette et m'en propose une, je refuse, il me regarde, étonné.
" Ben Darling, c'est bien la première fois que tu refuses.
- Il y a un début à tout…"
Dis-je en dirigeant mes yeux sur le côté. Brian me fixe, puis il fixe Roger, perplexe.

Une fois rentrés à l'hôtel, nous décidons de passer une petite partie de la soirée ensemble, les soupçons commencent à être éveillés lorsque je refuse catégoriquement de boire, et que Roger prend ma défense alors que d'habitude il insiste aussi pour que je prenne un verre. John essaie de plaisanter :
" Lucy, t'es pas enceinte quand même ? "
Tout le monde rigole, sauf Roger et moi, je baisse la tête et au bout d'une seconde après ma réaction, le silence se fait dans la pièce.
" Oh c'est pas vrai…"
Chuchote Brian. Tout le monde est choqué, le brun aux cheveux bouclés regarde vers Roger et se risque à poser une question.
" Et vous le gardez…?"
Le batteur s'emporte.
" Evidemment qu'on le garde ! Pourquoi !? On ne devrait pas !? Tu pense que je serais un mauvais père !? "
Le guitariste laisse échapper un éclat de rire, et plutôt que de s'emporter, il prend Roger dans ses bras en lui disant qu'il est fier de lui. Cela se termine en câlin collectif, tout le monde est complètement rempli de joie. Nous passons donc le reste de la tournée à faire très attention, j'essaie de rester là où il n'y a pas trop de bruit, et les garçons s'occupent de moi comme d'une princesse, ça me donne l'impression d'être importante.

Nous rentrons finalement sur Londres, et Roger et moi prenons un rendez-vous pour passer une échographie le plus vite possible. J'apprends que je suis à peine à deux mois de grossesses, je culpabilise vraiment, cette petite chose a sûrement dû se battre pour rester accrochée, quand j'ai consommé autant d'alcool à la soirée, et je m'en veux terriblement, mais aparemment, cet enfant est un petit dur à cuire. Je ne sais même pas exprimer ce que je ressens, quand je vois ces images sur la machine, et que j'entends les sons qu'il fait. Pour l'instant, il ne ressemble pas encore vraiment à un bébé, et on ne connaîtra pas le sexe avant un moment, mais je me sens vraiment émue, et il me semble que le futur papa l'est aussi. Nous échangeons un regard complice alors qu'il tient ma main. Lorsque nous rentrons, nous nous disons qu'il faut l'annoncer à nos familles, nous décidons de mettre d'abord mes parents au courant, nous les invitons à manger. Ils arrivent au soir, ma mère m'enlace et vient serrer fort Roger contre elle. Mon père m'embrasse le front et fait une espèce de poignée de main bizarre au blond, je ne sais pas où et quand ils ont eu le temps d'inventer une chose pareille, mais ce n'est pas grave. Nous décidons de passer à table, tout le monde discute dans le plus grand des calmes, et tout se déroule pour le mieux. Le moment vient de passer au dessert, j'apporte le beau gâteau que j'ai passé l'après midi à préparer, je m'éclairci la gorge, m'apprêtant à annoncer la grande nouvelle. Tout le monde tourne ses yeux vers moi alors que je prends une grande inspiration :
" Papa, Maman, il faut que je vous dise…avec Roger, nous allons être parents…"
Ma mère tombe presque de sa chaise en voulant se lever, elle est vraiment ravie et vient nous câliner de toutes ses forces en pleurant. Mon père, lui, regarde Roger en arquant un sourcil, l'air de dire : "toi, je sais ce que tu as fait à ma fille. " mais c'est affectueux. Ils sont tous les deux ravis et viennent nous embrasser, très émus, c'était la réaction dont j'avais toujours rêvé.

The Drummer In A Rock'N Roll BandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant