Le chevalier luttait de plus en plus difficilement pour rester debout, forçant ses muscles à se mouvoir au delà de leurs limites afin de continuer à manier sa hache de guerre ensanglantée.
Au fur et à mesure que le combat s'éternisait, son armure argentée s'alourdissait, rendant ses coups plus lents, plus prévisibles. Plus simples à éviter pour son adversaire au mufle écailleux et aux crocs comme des rangées de dagues. Néanmoins, la bête aussi commençait à fatiguer.
Combattant dans le lit à sec d'une rivière, le monstre aux allures de dragon sans ailes ne prêta pas attention aux galets qui soudain roulèrent sous ses pattes, le faisant trébucher. Le chevalier profita de ce moment d'inattention pour lui pourfendre le crâne, monopolisant ses dernières forces.
Il sentit les os de la bête se broyer sur le passage de son arme. Le sang bleu de la créature gicla au visage de l'homme, colorant son armure argentée poussiéreuse. Le chevalier tressaillit lorsque le corps du monstre s'effondra. Un sentiment d'accomplissement ainsi que de soulagement commençait à bourgeonner dans son coeur.
Mais cela fut de courte de durée. Haletant, il observa les alentours comme si il découvrait le plateau surplombant la falaise, offrant un incroyable panorama sur la vallée et les collines.
Le côté Est du plateau, où serpentait le lit de la rivière à sec en cette saison.
Le Nord-Ouest, où se dressaient les dents de pierre effilées à l'abri desquelles poussaient des conifères robustes et des buissons malingres.
L'écarlate teintant la mousse des pierres, non loin.
La boue pâteuse aux reflets rougeâtres, un peu plus loin.
Le bras tendu vers le ciel, comme sorti du coeur des roches elles-mêmes, au bas du promontoire élevé, vers le Nord.
L'horreur commença à assombrir le coeur du chevalier. Puis le désespoir à le broyer entre ses crocs impitoyables.
Il était le seul encore debout.
Le seul encore vivant.
Bêtes et hommes, ennemis et amis confondus. Ses amis... Ses amis dont le flanc ne serait plus jamais soulevé par la moindre inspiration... Ses compagnons... Ses compagnons aux corps désarticulés tels des marionnettes abandonnées par leurs marionnettistes... Sa famille... Sa famille dont le sang abreuvait désormais la montagne...
Cette maudite montagne les avait réduits à néant...
Quelle imbécilité d'avoir voulu tenter l'aventure malgré les mises en garde du devin...
Le cerveau embrumé, il ne vit pas le corps se relever avec peine et s'approcher de lui dans son dos. Le regard troublé non moins par les larmes que par l'épuisement, il se laissa tomber à genoux.
Il vit soudain les menaçantes griffes sanglantes aux dessus de sa tête. Prêtes à s'abattre pour l'achever.
Résigné, presque rendu heureux par cette solution facile, il ne dit mot ni ne cilla. Il ne poussa pas un cri, pas un gémissement. Sans un bruit, il se laissa tomber face contre terre pour ne plus se relever. Les yeux fermés. Comme paisiblement endormi.
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" - Non!!! "
Le jeune homme émergea de cet horrible cauchemar en hurlant à pleins poumons, le coeur empli de panique.
La main griffue qui se plaqua sur sa bouche dans le but de le faire taire ne fit qu'accroître sa peur. Paniquant encore davantage, il se mit à se débattre dans tous les sens. Dans la mêlée, s'emmêlant dans les draps, il donna un violent coup de coude dans les côtes de son agresseur, qui poussa un couinement surpris. Le jeune homme l'entendit ensuite grogner d'une voix calme nimbée d'une aura de puissance:
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Le Secret de la Montagne
Fantasy[EN COURS DE RÉÉCRITURE] Une lame aiguisée. Une mémoire effacée. Des griffes d'acier. Des éclairs déchaînés. Un miroir brisé. Cinq aventuriers, une montagne mystérieuse, une quête de légende. Bienvenue, bienvenue au Royaume Empirique d'Enthéo'ryl; c...
