❃ TREIZE ❃

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Ça toque à la porte, une fois, puis deux. Quelque chose me dit que l'atmosphère à changé. L'odeur de l'environnement est différente. J'étais habituée à celle de la vanille, mais c'est un mélange que j'ai connu toute ma vie qui me submerge. J'ai les yeux lourds et le cœur pincé. Un sentiment qui ne me dit rien de bon. Ma main se balade sur le lit et je touche rapidement les rebords. Tarik a insisté pour dormir avec moi cette nuit. Je sais que j'aurais dû le repousser mais ses yeux et ses lèvres m'ont fait céder. Je voulais autre chose. Peut-être que moi-même je ne sais pas ce que je veux réellement. J'ouvre les yeux avec beaucoup de mal et je peine à en croire mes yeux. Mon appartement, celui de Bahia le vrai. Je jette un coup d'œil rapide à la pièce puis à mes mains que je reconnais rapidement. Je crois rêver pendant plusieurs secondes mais je suis bel et bien de retour dans mon vrai corps. Je me pince à plusieurs reprises. Mon reflet dans le miroir m'indique que je ne rêvasse pas. Je ne fais pas attention au bruit qu'il y a à la porte d'entrée et me concentre sur ce retour de flamme qui jusqu'ici me paraît être totalement méritée. Je m'asperge le visage d'eau bien froide, je me brosse les dents et me coiffe les cheveux.

Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de retrouver ma situation plus qu'à plaindre. Mais c'est mon cocon. Mon chez moi.

Je sursaute lorsqu'à nouveau on toque fortement à la porte. Je me regarde une dernière fois et décide de regarder avant d'ouvrir. Mon cœur fait un bon lorsque je reconnais les yeux mi-vert mi-marron de mon rappeur. Celui qui partageait mon lit à Londres il y a quelques heures. Comment a-t-il fait pour venir aussi rapidement ici et comprendre la situation ?

Tarik : « Je sais que t'es là. Isabella m'a tout expliqué. »

Cet abruti vient de lire dans mes pensées.

Moi: « Isa raconte des bêtises... » dis-je pour l'éloigner. Je n'ai aucune envie qu'il me croise dans cet état. Il est habitué à détailler Isa pas moi.

Tarik: « D'accord, mais je reconnais quand on me ment. »

Moi: « Ah bon ? »

Tarik: « Tu ne veux pas me laisser entrer ? »

Je ne dis rien, je ne veux pas le rejeter et en même temps je meurs d'envie de le prendre dans mes bras.

Moi: « Tarik ... »

Tarik: « Hum.. ? »

Moi: « Tu sais, j'suis très petite de taille... j'ai pas les yeux verts, j'ai de gros tétés et des p'tites fesses. J'suis pas toute ferme et j'ai les cheveux quasi lisses... »

Je l'entends rire à travers la porte, et ce son me réconforte.

Tarik: « Je m'en fiche ouvre la porte s'il te plait... »

Moi: « J'ai pas terminé... »

Tarik: « Bahia ... »

Ce prénom entre ses lèvres me fait fondre. Je ne l'avais jamais entendu m'appeler ainsi.

Moi: « J'ai pas un sous, j'suis une vraie meuf de la hess... y'a rien de glamour dans mon mode de vie, »

Tarik: « Sérieusement ? Tu m'insultes... »

Moi: « Pardon ... c'est juste que ... »

Tarik: « Tu m'offres un verre d'eau au moins ? Disons que ton bled c'est pas du proche paname... »

Je baisse les yeux. Lui qui m'a toujours très bien accueillie chez lui je ne suis même pas capable de faire de même. Je me lève, attrape une bouteille d'eau du frigidaire. J'hésite mais finalement j'ouvre la porte à peine, tout juste pour glisser la bouteille d'eau dans la petite ouverture et la tendre à Tarik. Ses doigts frôlent les miens. Il ne prend pas la bouteille, pour autant de son pouce il me caresse la peau fine de ma main et l'attrape avec douceur. Il me met en confiance, comme il l'a toujours fait.

ASTRES (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant