9 juillet 2019

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Comme chaque semaine où je commence à 13H30, je me dois de partir très tôt pour trouver une place où garer ma voiture. Tellement de touristes et de travailleurs qui veulent économiser sur le prix des parkings monégasques en se garant en France. Juste à la frontière. Je me plains mais je fais exactement la même chose que toutes ces personnes. Sauf que, pour le coup, partir à 10H00 alors que je pourrais dormir jusqu'à midi, ça fait un peu mal.

    J'arrive devant l'immeuble et je vois Romeo. Il m'a vu lui-aussi et me fait signe avec un grand sourire. Je lui rend son geste de la main et continue ma lancée vers mon autre collègue, Julien.
Entre deux poteaux, Romeo me rattrape au niveau du passage piéton pour me faire la bise. A croire qu'il a tapé son plus beau sprint pour monopoliser mon attention. Il passe sa main au niveau de mon bassin et mon sourire ne perd pas une seconde pour se faire remarquer.
Tout en restant comme fermement scellé à mon corps, il commence à me parler. Je suis tellement prise par les émotions que je n'écoute que vaguement ce qu'il me dit. Même pas certaine d'avoir compris l'essentiel. Je le regarde, je lui souris, c'est tout ce dont je suis capable de faire à ce moment précis.
Romeo - On va pas beaucoup se voir.
Hein ? Qu'est-ce qu'il raconte ? Je suis omnibulé par son visage et sa main dans mon dos. Je ne capte que quelques mots sortant de sa bouche que je souhaiterai embrasser si intensément.
Romeo - Je fais une formation...pendant deux jours...je travaille le matin...
C'est fou ce que je n'écoute rien de ce qu'il me dit. Pourtant, quand on aime quelqu'un, on devrait boire ses paroles. Moi, je suis ivre de ses mots. Je ne suis plus apte à comprendre quoi que ce soit.

Romeo voit Julien sur les marches et lui dit bonjour de loin. Je décide de lui faire la bise. Romeo fait de même. On descends tous les trois au niveau du bord de déchargement et Julien s'assied. Je suis toujours debout avec mon italien qui a Le Bras autour de moi. Il me parle mais je suis dans mes pensées. Il explique la même chose qu'il m'a dit plus tôt à notre collègue et pendant ce temps je le regarde. Je m'assois à mon tour. Je le regarde, encore et encore. Il me lance des petits regards charmeurs entre deux phrases. Puis il nous dit au revoir et nous laisse tous les deux. Je l'observe s'éloigner. Je mourrais d'envie de le prendre dans mes bras. Si Julien n'avait pas été là, je crois bien que je ne me serais pas gênée. Du moins, j'aurai tenté de poser ma main au niveau de sa taille et me serait approchée de lui tout doucement. Je regrette encore tellement de ne l'avoir pas fait. Mais j'étais beaucoup trop concentrée à penser à quel point je rêvais de le faire que j'en ai oublié que j'aurai pu le faire.

Laisse-moi t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant