Je me sens tellement...bizarre. Je n'avais jamais ressenti cela auparavant. Vendredi soir, hier donc, j'ai passé la soirée et la nuit avec un collègue, Julien. On était tous les deux sur la plage non loin de là où on travaille. On a bien bu et j'ai même gouté un son joint. Chose que je n'avais jamais essayé et que je ne pensais faire un jour dans ma vie. Comme quoi, on se surprend toujours. C'était dans l'ambiance, on n'était plus que lui et moi sur le sable. Il faisait bon et on rigolait. C'était très agréable. On a beaucoup discuté et même du fait, qu'avant, j'avais un coup de cœur pour lui. Bien que dans mon coeur Romeo a pris une place importante, je n'ai pas cherché à lui dire. Il pense que c'est toujours le cas. J'avoue que ça m'amuse un peu. Rien de méchant là dedans. Je ne l'intéresse pas. Mais c'est vrai que depuis quelques semaines, Julien et moi, parlons beaucoup plus qu'avant.
Je n'ai pas dormis de la nuit et j'enchaîne directement sur ce samedi auquel j'avais dit « oui » pour travailler. Quelle erreur. Le terme « zombie » est absolument parfait pour me qualifier à ce moment précis.
Ma collègue Solange, a qui j'ai expliqué la situation, me regarde avec amusement et peine. Elle a l'air de comprendre ou du moins de voir ma souffrance.Pendant ma première heure de travail, j'entends la voix de Romeo et le voit en face de la chaîne où je travaille. Il fait le tour et vient me dire bonjour. Je suis assise sur ma chaise. Affalée en réalité. Je ne relève pas la tête dans un premier temps tant ça me demande beaucoup d'efforts.
Je sens une main, chaude, glissée de mon épaule gauche et mon épaule droite. Il est penché vers moi. Je tourne la tête et j'ai un moment d'absence. Dans ma tête j'étais partie pour l'embrasser. Sans doute encore assommée par les effets de l'alcool. On se fait la bise. C'était un geste lent comme pour passer un peu plus de temps en contact bien que nous n'ayons pas gagné beaucoup de secondes.
Romeo- Ciao. Tu vas bien ?
Moi - Ciao Romeo...
A peine ai-je prononcé son prénom qu'il me coupe la parole.
Romeo- Tu as l'air fatiguée.
Je peine à lui décrocher un mouvement de la tête signifiant que j'étais bel et bien au bout de ma vie.
Romeo- Il faut pas faire la fête quand tu travailles le lendemain.
Ah...son sourire m'avait terriblement manqué !
Tout en s'éloignant de moi, il continue sa phrase.
Romeo- Je vais te l'écrire noir sur blanc pour la prochaine fois !
Je n'ai pas pu m'empêcher d'esquisser un sourire malgré ma fatigue extrême.Au bout de deux heures de travail, je décide d'aller voir mon responsable pour lui dire que je ne me sens pas bien. Sans lui énoncer les raisons bien entendu. Un « je suis encore bourrée et défoncée de la veille » ne passera sûrement pas très bien au niveau de la direction.
Je suis dégoûtée de moi-même de partir si tôt. Moi qui me fait une joie de bosser le samedi non pas par envie de travailler mais pour voir mon italien préféré. Tant pis, ton beau visage et ton agréable sourire devront patienter jusqu'à samedi prochain.
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Laisse-moi t'aimer
RomansaL'amour est quelque chose de complexe, parfois terrifiant. Mais l'amour à ce je-ne-sais-quoi qui nous fait pousser des ailes et qui arrive à créer un sentiment de possible alors que les autres pensent que c'est irréalisable. Des histoires de coeur...